Bulles de BD, 2019 #10

Un petit goût de noisette 2 – et de fruits rouges, de Vanyda

Suite et variation d’Un petit goût de noisette. J’aime toujours autant. La sensibilité aux relations-sans-noms, aux spectres qui surgissent dans le continuum bien plus varié de ce que l’on borne par amitié-amour-couple-plan cul ; les regards, les attentions ; et ce qui n’advient pas comme ayant autant d’importance que ce qui est, sera ou a été.

Le jour où le bus est reparti sans elle, de Baka, Marko, Cosson

Une jeune femme un peu anxieuse part pour un stage de méditation et, à un arrêt, le groupe repart sans elle : commence alors une jolie illustration de ce que l’on peut attendre de la méditation, en-deçà au-delà de la hype bobo-bio associée, qui peut continuer à nous faire passer à côté de la vie tout simple, tout bête, toute belle, ses rencontres improbables, hérissons dans le soleil matinal et poêlées de légumes qu’on se découvre savoir cuisiner. Pas de révélation, donc, mais plein de jolies paraboles pour nous enjoindre à ne pas en attendre et seulement vivre dès à présent. Cela se lit comme on reçoit un rayon de soleil hivernal sur la joue.

(Mention spéciale pour la séance où notre héroïne s’entraîne à ne penser à rien : lorsque le calme commence enfin à s’installer, une forme émerge dans son esprit, triangulaire… qui n’est autre qu’un profond désir de croissant aux amandes XD).

Harry est fou, de Rabaté

Mignon, sans prétention, un peu téléphoné. Cela ne me donne pas forcément envie de lire l’œuvre de Dick King-Smith, dont la bande-dessinée est adaptée.

Comment je me suis fait plaquer… et autres histoires d’amour extras et ordinaires

Déçue par ce recueil de nouvelles dessinées, je préfère n’en retenir que la parenthèse nocturne de l’Éros de Keussel et la jolie parabole Ja-loup de Lucile Gomez (dont j’aime décidément les envolées poético-humoristiques sinueuses).

Ma vie d’artiste, de mademoiselle Caroline

De la vocation aux coulisses peu reluisantes du métier, cette bande-dessinée retrace le parcours d’illustratrice de l’auteure. L’ironie systématiquement dégainée contre l’amertume ne la masque qu’à demie, et la fatigue finit à son tour par gagner le lecteur – un parcours de lecture au final assez similaire à celui Quitter Paris.

La trouvaille vraiment sympathique de l’album consiste dans les différents styles adoptés par l’illustratrice pour rendre compte des différentes périodes de son parcours, depuis le crayonné en noir et blanc, puis crayons de couleurs de l’enfance, jusqu’aux aplats monochromes numériques de sa pratique actuelle, en passant par le dessin sur fond noir, présenté comme un tic d’étudiante en art, le dessin vectoriel pratiqué un temps sous un autre pseudo, et l’aquarelle d’une certaine maturité – choix auquel je me serais bien arrêté pour sa délicatesse, avant que cela ne devienne un peu criard.

Olympia, de Vivès, Ruppert & Mulot

Mission impossible, deuxième opus, pour le bad girls band de La Grande Odalisque. C’est toujours de l’action grand guignolesque, avec des nanas badass et un sens de la répartie casual-killer que Tom Cruise et Bruce Willis réunis jalouseraient : oubliable et plaisant, parfaitement.

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