6 ans et des poussières…

    En jetant les reliques de mon époque star-system victim (Di Caprio et companie), j’ai récupéré assez de pochettes plastiques pour subvenir à mes besoins de classement jusqu’à la fin de mes études universitaires. (Hors cours d’histoire, reliés, tant celle-là aurait le temps de nous devancer si l’on se mettait en tête de ranger les polys dans un classeur)

Il n’y a plus lieu d’avoir honte de ce que l’on a été, puisque le propre de l’avoir été, c’est qu’on ne l’est plus… Si – il me serait préjudiciable que vous en doutiez. 

L’espoir est au bout de la corbeille

Je ne sais pas s’il existe de bons préjugés, mais il existe de bons virus. Comme celui du rangement qui s’abat sur les futur proche khâgneux et  autres. Je redécouvre que mon bureau est transparent ; plus aucune feuille ne flotte au-dessus, aucun classeur n’est échoué en-dessous – de la moquette bleue à perte de vue. Mère Mer paisible.

            Pourtant la tempête a soulevé beaucoup de poussière et d’antiquités. Le tri de la corbeille de papier relevait de l’exploration de couches archéologiques. La spéléologue débutante que je suis  a tout de même mis à jour certains trésors non cartographiés : trésor matériel en l’objet d’un billet de dix euros, qui, passé au rayon X de ma mémoire, doit provenir de Noël dernier voire de mes dix-huit bougies ; et trésors spirituels aussi en pagaille que mes neurones. Jugez plutôt de ces traces fossilisées : un fond de carte de la Russie , un bout de script du Procès, des brouillons de traductions latines et de squelettes de plans non identifiés ; une explication de texte sur un discours du général de Gaulle ; les sujets d’entraînement pour le concours général d’anglais ; une feuille de brouillon de bac, rose et vierge, je vous prie ; des restes de cours remontant jusqu’à l’ère secondaire [je passe en khâgne, pourquoi ?] mêlés à des coupures de journaux sur des spectacles de danse que je n’ai pas vus, des tickets de cinéma presque effacés… et mille autres objets dont je n’ai pour certains pas la moindre idée de ce qu’ils ont été et comment ils se sont sédimentés là. Les deux corbeilles (de papier et à papier) jouaient les vases communiquant ; avec une légère fuite en direction du tas de brouillon – sûrement suffisant jusqu’à Noël !

            Sortie des profondeurs de papiers, j’ai dirigé mes efforts vers le sommet de mon armoire. Reclassé mes cours de seconde et récupéré les précieuses pochettes plastiques. Etiqueté les pochettes et les classeurs de la seconde à l’HK. Aligné les dictionnaires. Mis les magazines dans leur boîte. Descendu un classeur pour y glisser telle feuille qui traînait, remonté sur l’étagère, redescendu son collègue rouge, cette fois-ci pour un sujet de khôlle de latin retrouvé dans le porte-courrier, remonté, redescendu, remonté… Belle séance de step sur l’escabeau.

 

Et ce pendant, Mika s’est égosillé cinq fois durant.

Dans la famille SNCF, je pioche les usagers

    Il arrive que le contraire de patient ne soit pas impatient mais proche de la crise de nerf -dans un voyage en train en face de deux monstres et leur génitrice par exemple. Le genre de trajet qui ne vous rend pas spécialement philanthrope – formulation polissée de « Kill the baby!«  – et la mère, tant qu’on y est. Malgré l’intention – louable, dans un monde où l’enfant n’est plus roi mais despote- de faire taire ses mouchards , on finit par en être aussi saoulé que les deux démons qui ont le diable au corps. Et on n’est visiblement pas les seuls. « Non, maman n’appelera pas papa. Ca fait quatre heures qu’on est parties, maman a déjà appelé trois fois papa, alors qu’il ne nous a pas appelées une seule fois. Si papa veut parler à Clara, il n’a qu’à appeller. » A mon avis, papa regrette sûrement d’avoir un opérateur de téléphone qui capte si bien.

Check point

Spectacle Eleganza………… ok
Salle comble………………… ok
Applaudissements nourris… ok
Courte nuit………………….. ok
Bagages……………………… ok
Billet pour Brisbane………… ok

Entre les retrouvailles volubiles, les kangourous et les claviers querty sans accents, le rythme des posts va fortement diminuer ces trois prochaines semaines. Vous serez accablés de détails à mon retour. A bientôt !

Des paillettes plein le dos

Je hais les paillettes.

        Mon grief n’a rien à voir avec la symbolique des paillettes comme reflet éphémère d’une gloire hasardeuse sinon accidentelle. Ni avec la mode très clinquante des T-shirts brodés ; encore qu’associé à l’effet froufrou on ait l’air d’une meringue – mal cuite si le muffin top dépasse en dessous.  Non, je hais la pratique de la paillette. Oui, j’ai passé plus de deux heures à faire de la paillette, à broder des petites pastilles dorées sur le bas des robes en velours, pour le spectacle de demain. Fort heureusement, elles étaient déjà en ligne, ce qui évite de les coudre une par une (je laisse ce jeu fort drôle à une amie que j’ai lâchement abandonnée, et qui s’est chargée de la quasi-totalité des costumes). Les danseuses ont beau être minces, la tâche est longue, le bas d’une robe évasée et propice à voltiger dans les tours présentant une circonférence étonnement interminable. On passera sous silence le fil qui échappe continuellement au chat (de la souris), la rangée de paillettes cousue au mauvais endroit et qu’il faut découdre intégralement, et l’aiguille qui a une passion piquante pour mes doigts. Mais ce n’est pas le summum. Celles qui ont déjà pratiqué la paillette noire sur tissu noir, se rappelleront avec une grimace le plissement des yeux  attentifs, et remercieront le ciel de ne pas avoir participé à l’entreprise quand elles sauront que le tissu en question était élastique.

Comment ça, j’exagère ? Vous voulez des paillettes dans les yeux ?!?