Pressant

 

[vous admirerez cette dernière couverture avec vulve stylisée et couleurs interverties,
qui rend certainement hommage à l’élégance des femmes
par une discrète allusion à leur délicatesse de plume –
cela n’est rien en comparaison de l’article d’un journaliste sous champi hallucinogènes, que j’ai eu à synthétiser hier.]

 

 

A en croire les magazines, on ne ferait l’amour que l’été, juste après la parade nuptial de la chasse au maillot de bain et juste avant la petite mort de la rentrée dans l’ordre des choses. Les femmes enceintes que l’on peut croiser sur la plage et ailleurs indiquent cependant que certains ont trouvé le moyen de se réchauffer cet hiver ; la période d’accouplement n’est pas aussi bien délimitée sur le calendrier que sur les rayons de maisons de presse. Chacun revendique sa petite gâterie spéciale : sexe et information, sexe et littérature, sexe et sentiments, c’est un concert de gâteaux qui veulent tous leur part du gâteau. Curieusement, les magazines féminins qui en sont si friands d’habitude n’en prennent que les miettes ; après avoir prêché le carême amincissant, en même temps… Que celles qui sont en manque se rassurent néanmoins, avec un Cosmo importé UK ou US, elles auront leur dose de « fantasies » et « orgasms » pour du « better sex » ou pas : si une lecture ponctuelle peut prêter à rire, mieux vaut aller voir par pour apprendre quoi que ce soit (et se payer une bonne tranche de rigolade aussi, d’ailleurs). Apprendre quoi que ce soit… voilà peut-être pourquoi on situe les chaleurs pendant l’été, que l’on soit ou non dans les normales saisonnières : l’été, ce sont les vacances, le vide d’événements et de vie médiatique. On ne plaisante pas avec la trêve du sérieux : l’information n’est plus d’actualité, la politique ne reprendra qu’à la rentrée, en attendant, faisons dans le léger. Même si cela nous fait une belle jambe arrivés en septembre (et une raison de plus pour la lever).

 

17 réflexions sur « Pressant »

  1. Qu’est ce que j’ai ri en te lisant. J’irai voir le lien conseillé tiens.

    Oh tiens, j’ai fini tout le premier cycle de romans de Kundera. Superbe. Faut que je commence les billets si j’ai du courage.

    Et ton mémoire alors ? Résultat ?

    1. L’été est triste avec tous ces derrières exigus, semi-oblongues, quasi-coniques, ou carrément renfrognés. Vive l’ombre, l’automne, la brume – où sous nos mains aveugles dansera la fesse féminine, plus élastiquement ronde encore que le ballon de velours d’Obéron.

    2. Llu >> Pour le lien, c’est croustillant sur la forme et sérieux sur le fond, il faut juste un peu fouiller au-delà des récriminations sur l’éducation sexuelle à l’école ou les sections sexo des magazines pour trouver les bons articles.

      Cela me ravit toujours d’amener quelqu’un à partager mon enthousiasme ; j’attendrai avec (im)patience tes billets. Tout le premier cycle des Kundera, quand même… Je ne suis pas du genre à lire les auteurs par série, et j’ai poursuivi mes manies de lectrice même quand j’aurais du penser en chercheuse : je n’ai pas lu tous les romans de mon auteur de mémoire (cela ne m’a pas vraiment porté préjudice – 16 donc ; was everything allright for you ?). J’aime savoir qu’il me reste quelque chose à en découvrir, un bouquin en réserve auquel je suis à peu près sûre de prendre plaisir. C’est un peu comme de garder le meilleur pour la fin lorsqu’on mange une salade composée ou un assortiment de sushis.

      delest >> Qu’est-ce qu’un derrière renfrogné ? un derrière qui vous tourne le ventre ? Comme vous m’avez l’air très concerné par la question, auriez-vous par hasard lu ou feuilleté La Face cachée des fesses ?

    3. Je ne fonctionne pas par série habituellement aussi (mais ça m’est déjà arrivée pour Dostoïevski, va savoir ce qui m’a pris de m’enfiler ses relatifs pavés à la suite) sauf dans les cas des longues trilogies en fantasy mais l’été était un poil triste et morne et je crois aussi que j’avais la paresse de me plonger dans les pavés qui m’attendaient, un très long cycle de fantasy en anglais en plus ou Belle du Seigneur (oui honte à moi, je ne l’ai pas encore lu).

      Et les romans de Kundera ont « l’avantage » d’être relativement courts et une fois dans son univers, c’était si simple d’y rester (lazy once again…).
      Puis étalés sur 3 mois et entrecoupés de bouquins sur la photo et l’art en général, j’ai évité l’indigestion (puis j’ai l’estomac solide ;p).
      Même si au bout d’un moment on est moins surpris, on repère les obsessions de l’auteur et ses thèmes favoris. Ça gâche un peu le plaisir de la découverte ou redécouverte d’un univers familier. Mais c’était aussi intéressant d’observer les variations au fil du roman.

      BTW, c’est passionnant les manies de lecture de chacun. Je saurai pas trop où me placer, sans doute entre la boulimique et la fine gourmet.

      Congrats pour le mémoire ! Par curiosité, y’a t-il moyen de le lire ou trop personnel ?

    4. Lluciole >> Honte à moi aussi dans ce cas, parce que non solum je n’ai jamais fini Belle du Seigneur, sed etiam je n’ai toujours pas lu un seul Dostoïevski, même s’ils me font régulièrement de l’œil chez Gibert. Par lequel me conseillerais-tu de commencer ? Quant aux bouquins d’art et de photo (technique ou artistique ?), y aura-t-il aussi des posts sur ton blog ?

      Pour ce que tu dis sur la récurrence des motifs chez Kundera, et la tension entre plaisir du choc de la découverte et de la compréhension dans la variation, je vois très bien ce que tu entends par là. On peut penser avec son attachement au caractère cyclique de l’idylle qu’il ne renierait pas ce mode de lecture en chaîne (ou déchaînée ^^). Anyway, on lit bien comme on veut, ce n’est pas Bambou qui me contredirait : http://archipelsdevie.wordpress.com/2010/08/24/rester-sur-sa-fin/ (question manies de lecture, son blog devrait t’être un régal).

      Quant à mon mémoire, si la forme nécessairement scolaire de l’exercice ne te rebute pas, je te l’enverrai volontiers par mail dès que tu m’en auras donné l’adresse. Pour rappel, la mienne : mimylasouris@hotmail.com
      Mince, cela me rappelle que je devais l’envoyer à un élève avec lequel ma directrice de mémoire ne m’a mise en rapport que le jour de la soutenance alors qu’il avait sensiblement le même sujet (seul l’angle d’attaque était différent, plus ‘les romans de Kundera relus par la philosophie’ que ‘la philosophie et autres formes de pensées relues par le romancier’ – c’était ce que je comptais faire au début et que j’ai vite abandonné parce que trop frustrant par rapport à tous les délires que permettaient les romans)…

      palpatine >> Même s’il est en rapport direct avec ce post, ce n’est pas forcément le meilleur article qu’on puisse trouver sur le site, d’où absence de lien précis. A la limite, celui-ci http://www.zonezerogene.com/blog/2010/05/31/sexe-que-transmettons-nous-a-nos-filles-nous-les-heritieres-de-la-pretendue-liberation-sexuelle/ serait plus éloquent rapport au prétendu secret – y’a des chercheuses précoces. M’enfin, ce n’est toujours qu’une technique marketing d’accroche : la découverte revient à celui qui l’a criée le plus fort – ou a le plus « communiqué » dessus (comme tu le disais l’autre jour de la visio-conférence sur iPhone…).

      p.s : « notre œil interloqué » signifie-t-il que je dois en partager un (et un seul, qui plus est) avec toi, ou que je suis désormais censée te donner du « Sa Majesté » ?

    5. Je dois piteusement avouer que non – je ne lis que fort peu d’ouvrages sur cette question ô combien essentielle.
      C’est que, voyez vous, je préfère passer directement aux travaux pratiques 🙂

    6. Je n’en sais fichtre rien.
      Mais je suis soulagé, concernant cette partie fort délicate de l’anatomie féminine, que vous employiez l’expression « poser la question » plutôt que « procéder à un sondage »…

    7. Ce n’est pas délicat, une fesse ! C’est même un amortisseur pour chaises de fac et vieux sièges de la ratp. Vraiment, je ne comprends pas cette focalisation sur les fesses. En même temps, tout le monde ne saisit pas l’extase de divins avant-bras.
      Bon, cela ne me dit toujours pas ce qu’est un derrière renfrogné.
      Et auriez-vous un blog, plutôt que de m’amener à dire des conneries, hum ?

    8. Bon, puisque vous m’y poussez, n’hésitons pas à employer des mots cochons : il s’agit d’une circonlocution à la limite de la catachrèse.
      Déjà, dans son célèbre « De tranquillitate animi », Sénèque employait l’expression « posteriorus renfrognum » à propos de ce qui, une fois exposé aux rayons d’appolon, donnait carrément envie d’aller pêcher la truite ou se taper une gargouille. On retrouve aussi l’expression dans la chanson de Brassens : « misogynie à part ». Dans la bouche de cet odieux individu, nul doute qu’elle aurait eu pour synonyme :  » fesses de mouches », « derche en guidon de vélo », et autres  » pétard de bonne sœur »….

    9. Hum, mon Gaffiot reste sceptique, mais j’adopterai la fesse de mouche (qui reste un moyen de pêcher…) en guise d’explication.
      Vous avez raison de ne pas voir être (con)fessé, on n’est pas toujours absous.

    10. Je suis perdue. De Kundera aux postérieurs renfrognés, waoo, impressionnant. ça s’appellerait presque faire le grand écart.
      Bon. Il faut bien qu’un non article sur de la non presse se trouve chez vous pour que je le lise… 😉 Mais le vide pour le vide, ça me laisse perplexe. Et le Q dans tout ça ? Je dois être au fond convaincue (non, pas de sens caché ici) que ceux sont ceux qui en parlent le moins…etc… (mais nooooon ça ne vous concerne pas, je pense à la presse et à ce blog amusant, enfin, 2 minutes…) Non que je sois réfractaire à la communication sur quelque sujet que ce soit, y compris celui qui fait tourner le monde, à l’endroit, à l’envers et dans tous les sens… Mais je ne vois pas bien l’intérêt… Les lectures (qui datent) sur le sujet ne m’ayant jamais apporté quoi que ce soit… J’ai toujours eu peine à imaginer un pauvre homme ou une pauvre femme en pleine action essayant de se rémémorer les conseils lus ici ou là : faites comme ci, pas comme ça, tournez à gauche, mettre les warning… Aouch ! Quant aux scénarios pimentés, s’ils ne sont pas spontanés, désirés, impulsifs, au secours ! Donc ce genre d’articles (ceux des magazines ou autres blogs) me fait assez penser à un manuel de pêche à la mouche (encore que, je dis ça je dis rien, aucune idée de comment se pratique la pêche à la mouche, sais pas, c’est venu comme ça). Bref, soyons sérieux, dans ce domaine comme dans tous, il existe plus d’apprentissage dans ce qu’on vit que dans ce qu’on lit, à supposer qu’on mette autant d’attention à faire qu’à lire ou écrire (je pense au ton enjoué et pas désagréable du blog que vous mettez en lien, ton tellement enjoué qu’il en devient presque faux… comme pour masquer… je ne sais pas… le naturel ? l’aisance ? la décontraction ? ). Toujours les mêmes rengaines, vous commencez à me connaître : l’attention, l’intention, donner et recevoir, eh oui… Again, soyons sérieux. Ce qui m’amène à votre phrase : « On ne plaisante pas avec la trêve du sérieux : l’information n’est plus d’actualité ». Non et non. le sexe ce n’est pas sérieux ? fichtre si ! sacrément important, même. Et re:non : l’actualité, ou l’information, vue comment elle est traitée en général, c’est sérieux ? Hmm. Pas sûre du tout… (choix des sujets qui laisse songeur, information partielle quand elle n’est pas fausse, et je ne parle pas des journaux télévisés que je ne regarde plus depuis… 10 ans ? ou davantage). Voili voilà, message décousu, comme d’hab, oui, je suis en pleine forme. Bel été, dirons nous sobrement. 😉

    11. Alors là je suis… ?!? Nous avons écrit en même temps, et que vois-je ? La mouche et la mouche. Troublant, n’est-il-pas ? !!! 😉

    12. Contente de ne pas être la seule pour Belle du Seigneur, mon entourage littéraire me faisait me sentir coupable. Et si j’ai lu Dostoïevski, tu as sans doute lu d’autres auteurs que je n’ai pas lu.

      Les Démons ou Possédés, le premier que j’ai lu, est pas mal, mais peut-être pas le plus enthousiasmant. J’ai juste une pensée un peu émue pour ce roman parce que j’ai travaillé dessus en TPE.
      Le Joueur est court et un bon moyen d’entrer dans l’univers et le style de Dostoïevski.
      L’Idiot, j’avais énormément aimé. Par contre, je suis bonne pour le relire parce que je ne m’en souviens que moyennement…
      Crime et Châtiment est un compromis intéressant. Pas aussi long que Les Frères Karamazov et très prenant également et aussi moins de personnages que dans l’Idiot.

      Et sinon, bien sûr les Frères Karamazov. Pour le coup, je me souviens avoir été ébranlé à la fin du roman. Mais, je suis particulièrement sensible. J’étais quasiment devenue claustro après avoir lu Le Mur de Sartre.
      Je dirai donc, s’il fallait choisir, Crime et Châtiment si tu as un peu de temps ou Le Joueur.

      En effet, j’ai découvert le blog de Bambou et j’aime beaucoup même si je suis une grande timide qui n’ose pas trop souvent commenter. Me faut toujours un certain temps. Ridicule je sais, je me soigne 🙂
      Ah tiens, tu n’as pas mon adresse mail via le tableau bord de canalblog ? Parce que c’est la même.
      Sinon, lluciole at free.fr

      Pas sûre de faire des posts tout de suite pour les ouvrages critiques d’art (bien grand mot en fait, je me contente des Taschen à 9 euros pour l’instant) et je n’ai pas fini l’ouvrage un poil barbant pour l’instant de La Photographie par André Rouille. Je ne te le conseille absolument pas… On dirait une très longue dissert et qui se répète en plus ! Par contre, j’ai quelques liens qu’il faut que j’organise.

      Le style scolaire ne me rebute pas trop. C’est sûr que j’aurai préféré le ton que tu adoptes ici, mais je ne ferai pas ma fine bouche 😉

    13. Anne D. >> Good point. Peut-être n’aurais-je pas été frappée de la récurrence de ces couvertures à la maison de la presse si je n’avais été aussi en vacances de celui qui aurait pu m’en détourner. Ce sont juste ces gros titres et leurs grosses ficelles, qui m’amusaient. A cause, comme vous le dites, des conseils dosés comme des recettes de cuisine, et des scénarios épicés particulièrement indigestes. Le sexe n’y est rien d’autre qu’un joyeux sport en chambre, risible, alors que sa pratique, pour ludique qu’elle soit, ne devrait pas exclure le sérieux dans l’intention. Mais de cela nul ne parlera, parce que ce serait vraiment entrer dans l’intimité – l’impudeur n’est pas, ce me semble une question de nudité.
      (oui, il semblerait que le mouche ait fait… mouche !)

      Lluciole >> Hum… peut-être le Joueur, alors, parce que je suis très touche à tout, en ce moment, il faut que je brasse moult choses très diverses.

      La timidité pour commenter, je connais, j’ai déjà expérimenté avec un ou deux blogs, même si je pollue plus chroniquement une flopée de blogs de mes commentaires – démazoutage dans la blogosphère ^^. J’aime bien voir comment on y réagit : celui qui oublie de répondre, celui qui ignore (je me demande toujours pourquoi ceux-ci ne ferment pas la fonction des commentaires pour se faire une site et non un blog), celui qui supprime carrément, même s’il n’y a aucune critique, celui qui répond quelques mots polis qui équivalent au « vu » du professeur, celui qui répond sur ton propre blog et enfin celui qui engage la conversation.

      Bien vu l’avertissement pour l’essai de Rouille, j’avais hésité plusieurs fois à la BU. Quant aux Taschen, c’est une très bonne chose, je trouve (je n’y connais pas grand-chose mais j’aime bien).

      J’essaye de penser à t’envoyer le mémoire. Sonne-moi si j’oublie de mon blog à ma boîte mail.

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