Rien que d’y penser, ça me fait rêver…

  … non, pas Disneyland Paris, s’pèces d’intoxiqués du slogan (d’accord, il est problable que je le sois deux fois plus que vous, mais peu importe).

… ce soir, première répétition sur scène. Je vais vraiment avoir du mal à me montrer froide, hautaine et autoritaire comme prévu. Non que ma grâce de pachiderme digne des hippopotames de Fantasia puisse infléchir mon bon naturel (une paire de pointes neuves ressemble facheusement à une paire de sabots- et les danses paysannes ne se trouvent qu’au premier acte, où je ne danse pas. Loi de la tartine beurrée. CQFD) Mais le prince dont je suis censée demander implacablement la mort s’avère être un danseur de l’opéra tout ce qu’il y a de plus… opéra. Vous savez, ces grandes silhouettes élancées qui ne comptent les pirouettes que par 5, oublient fréquemment de redescendre de leurs sauts et qui, quand ils marchent négligemment ont plus de disctinction que vous pourrez jamais en avoir, même en vous efforçant de toutes vos forces. Vous imaginerez sans problème le reste de l’esquisse. Etant soliste, je ne suis pas obligée d’observer exactement les mêmes poses et en biaisant un peu (et en me dévissant le cou – là impossible de dire qu’on n’a pas vu le profil autoritaire de mâdâme Myrtha) j’ai pu l’observer à loisir. Mais je suis censée être impitoyable et le toiser de toute ma grandeur chaque fois qu’il vient me supplier. Et c’est là que le bat blesse, parce que, comment vous dire ? Au lieu de mimer « toi, oui toi, mon coco, tu vas retourner danser et plus vite que ça« , je penserais plutôt « vous.. euh… pourriez-vous danser encore un petit peu, s’il vous plaît ?  » et de me fendre d’une large quatrième révérencieuse en lieu et place de ce geste d’impatience que l’autorité réserve à son subordoné.

                                  ***

    Et aussi : pointes neuves… Le mari de ma prof, sur le ton de *j’te l’avais bien dit* : « Jamais moins de trois semaines avant le spectacle, pour faire ses pointes !  » … » m’enfin l’avantage, c’est que ce soir, tu n’auras pas besoin d’éclairer : 500 kwatt d’ampoules. » Pas une seule ! *grâce soit rendue aux embouts en silicone roses, même s’ils ne sentent plus la fraise*

   On régle les saluts. Notre professeur-Giselle : « Ne comptez pas sur moi pour faire un discours, j’aurai le souffle coupé, je ne pourrai pas dire quoi que ce soit. » Et son mari de proposer que j’écrive un petit discours entre deux révisions… Je ne suis pas absolument certaine que tous apprécieraient de subir mes traumatismes divers, aqueux, hégéliens, intertextuels… (on passera sous silence cette fabuleuse correction de dissertation où chaque contre-exemple était tiré de ma copie.)

10 réflexions sur « Rien que d’y penser, ça me fait rêver… »

  1. non, pas de TA copie (c’est quoi cet orgueil démeusuré qui te prend tout à coup?) mais de MA copie (c’est quoi cet orgueil démeusuré qui me prend tout à coup?)! en tout cas, le coup du lac de Lamartine, je fais partie du lot, et l’abrutie qui a écrit « a choisiT », c’est moi! j’ai également sorti « la mYse en abyme », mais cette faute est plutôt mignonne… 🙂

    1. Prends garde à ce qu’une rivale ne te mette pas des éclats de verre dans tes pointes… ( authentique, à l’époque où j’étais au cnsm)

    2. Après avoir vu danser sa grâce, Albrecht, émule de l’Opéra de Paris, je peux confirmer qu’il a un petit cul à se damner (en plus de sa silhouette élancée et d’une classe évidente)…

    3. >> Inci.
      Nos copies. C’est mon dernier prix.

      >> Aurélien.
      Mais vois-tu, je ne suis malheureusement pas au cnsm (pas faute d’avoir essayé, pourtant) et là où je suis, ça ne risquait pas d’arriver…
      (Alors comme ça, on était au cnsm ? Etre cerné par des gens doués, c’en devient lassant.)

      >> Shalimar.
      Si jamais Sophie passe par ici et demande qui a laissé ce petit commentaire, je vais te faire chanter. (ou danser, ce sera plus amusant, et puis il a déjà assez plu.) ^^

    4. Nous en avons rêvé, vous l’avez fait (à slogan, demi-slogan !).
      Vous fûtes hautaine , froide et autoritaire, mais aussi légère, grâcieuse et émouvante. Bref un beau moment de danse qui m’a permis de vous découvrir dans le contre emploi parfait de la reine des mouches de notre Orphée. Tout cela en une seule saison, les talents ne vous manquent pas.
      Les « petites » mouches ont déja bien grandi et votre professeur est saisissante dans la scène de folie.
      Bref que de talents sur scène et quel plaisir dans la salle.
      Bravo et merci.

    5. eh oui, mais je dois dire que les danseurs et le musiciens ne se mélangeaient pas au cnsm… Bon, on les réperait grâce à leur fameuse démarche, et aussi leur cigarette vissée au bec ( car ils fumaient absolument tous, aussi bizarre que cela puisse paraître… ils s’en servaient peut-être comme coupe-faim )

    6. >> Aurélien. Oui, c’est une bizarrerie que je ne m’explique pas.

      >> David.
      Merci énormement de votre petit mot, ça me fait extrêmement plaisir. Sophie nous avait dit que vous veniez, mais j’ai mis tant de temps à ranger mon bazar dans la loge, que je n’avais aucune chance de vous croiser à la sortie. Et je suis tout à fait d’accord avec vous, Sophie est saisissante dans la scène de la folie (dans tout le ballet, en fait). J’ai vraiment pris du plaisir à danser ce ballet et je dois admettre avoir un peu de mal à quitter le royaume des ombres et à aller plancher en toute humilité sur mes copies de concours blanc. Quoiqu’il en soit j’espère que l’on pourra à nouveau danser dans vos productions. 🙂

      (et trace de mouche… avez-vous remarqué que je portais à nouveau le diadème des mouches ? ^^)

    7. On peut avoir un ptit compte rendu de la représentation ? Parce que là, c’est un peu trop négatif pour être vrai… :p

    8. je suis ravie de voir que notre chère « reine des mouches, ayant habitée le rôle de Mâdâme Myrtha de ses tourments crépusculaires » a toujours son coup de plûme bien affuté !!

      J’adore ! Je me régale ! Et après on nous dira que les danseurs ont un cerveau creux ou des pensées plates. Quoique… de mon temps…enfin laissons cela de côté.

      Pour en revenir à notre « Giselle », le résultat était des plus honorables pour ne pas dire que c’était excellent pour une école ( on a déjà vu nettement moins bien y compris dans de soi-disant compagnies professionnelles… les vessies et les lanternes, certains ont parfois du mal à distinguer !)

      Maintenant, je n’ai plus qu’à croiser les doigts pour que notre « Tinkerbell » brille au concours blanc.
      Toï, toï, toï !

      P.S : Semons la zizanie… je me demande bien qui est Shalimar ?!

    9. >> Aleks. C’est fait ! (mais vu la longueur, tu n’es pas obligée de lire)

      >> Sophie Ponthier.
      Madama Myrtha est très honorée de voir Giselle hanter les parages…
      Le concours blanc ne se passe pas trop mal pour le moment. Reste à voir les quatre dernières épreuves dont l’histoire qui n’est pas à proprement parler une partie de plaisir. Mais je compte bien sur ce toï toï toï !
      p.s. Ce n’est aucune de vos élèves, ni Ombeline. ^^

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