L’Effet aquatique est en quelque sorte une comédie romantique tombée à l’eau : le héros n’est pas business man mais grutier ; l’héroïne ne travaille pas dans un milieu arty, elle est maître nageuse dans une piscine municipale ; et leur duo est anti-glam comme seul le bonnet de bain peut l’être. Énoncé comme cela, le film ferait même plutôt figure de comédie sociale – très réussie dans sa parodie avec le congrès des maîtres nageurs en Islande (c’est trop beau et trop cher : pour visiter le pays, autant y tourner).
Plus c’est barré (mention spéciale pour la conseillère municipale et son bonnet greffé sur la tête), plus c’est attendrissant. Il faudra néanmoins rendre amnésique notre grutier-en-caleçon-de-bain pour lui retirer le côté quelque peu creepy du mec qui piste la nana qu’il essaye d’embobiner – aspect que les comédies romantiques classiques occultent généralement en y insufflant dès le début ce qu’il faut d’amitié ou de réciprocité (fusse dans la pique). Notre homme, lui, est prêt à tout, mais parce que ce tout inclut de faire la grenouille dans le petit bain, on le trouve tout de suite plus touchant que flippant.
Il suffira ainsi d’avoir déjà bu la tasse pour sourire de leurs gueules en pétard et leurs bredouillements mi-émouvants mi-exaspérants : qui n’a pas connu une seconde d’hésitation au moment de se jeter dans le grand bain ?