La trousse à pinceaux étalée sur le rebord du tiroir où s’entassent les fards et autres, fond de teint, rouges à lèvres, crème pour les genoux, pinces à cheveux (on a tous notre tiroir à bordel, mais le mien est dans la salle de bain et non ma chambre puisque cette dernière est un bazar à elle toute seule et que les tiroirs doivent être le seul endroit où tout est en ordre), une petite grimace dans la glace et c’est parti. Un maquillage tel que je puisse utiliser tous les pinceaux, le petit plat, pour l’ombre, le petit rond pour le halo, le tout fin biseauté, et un tout fluffy pour fondre les couleurs. Ces nuances de magazine de mode me font bien rire, mais les pinceaux en main, je m’amuse bien – le maquillage n’est pas un truc d’adulte mais bien une reconversion du gribouillage enfantin. Je me débrouille pour utiliser tous les pinceaux, en peu comme ceux qui découvrent que les polices ne se limitent pas au Time new roman et à Arial. Mais là où la mise en page surchargée de lettres de toutes les formes, en diagonales, avec une ombre, de toutes les couleurs donne un résultat somme toute immonde, la multiplication des pinceaux et des couleurs donne au contraire un aspect plus naturel et beaucoup moins peinturluré. Voilà ma découverte du jour, d’où je comprends mieux qu’en légende d’un visage nude, comme ils disent, on vous mette une liste de produits de beauté pire qu’une liste de lectures khâgneuses, et que la(premièrement)dite liste n’est pas uniquement là pour faire fonctionner simultanément toutes les grandes marques de maquillage. Sur ce, je m’en vais chez mon vieil ami Gibert pour récupérer de quoi me distraire de ces puérils divertissements. ^^