De l’art de dormir en cours

         Puisque nous sommes dans la thématique de l’oreiller, autant continuer et se lover dans les bras de Morphée. Nous avons pu observer au cours de ces dernières semaines –et particulièrement dans les périodes de pointe que sont les dissertations- diverses façons de dormir en cours.

La plus classique consiste bien entendu à croiser les bras et y enfouir sa tête ; méthode répandue mais toujours efficace, à utiliser à l’aide de voisins plutôt dissimulateurs grands.

La plus culottée est le reprise de la recette classique, appliquée au premier rang. La prof de latin balaie la classe du regard pour trouver sa prochaine victime élève à interroger : « Hum… LadyLust, je l’ai déjà interrogée en grec, Incitatus est passée hier, J. ce n’est visiblement pas la peine de lui demander quoi que ce soit… » J. n’a pas sursauté d’un demi millimètre à son nom et une vérification express de son voisin de table nous a autorisé un petit rire… qui n’a toujours été suivi d’aucune réaction.

La plus rapide s’intercale très bien entre deux private stale jokes du prof d’histoire ou deux phrases assassines de notre flingueur d’anges. Il suffit de caler sa tête dans sa main, coude sur la table et de reposer ses paupières quelques instants. Particulièrement appréciable si vous avez les cheveux longs. Ne pas oublier de se placer à la droite du professeur si vous gaucher, à sa gauche si vous êtes droitier (ce qui permet de ne pas lâcher son stylo- à vous de vous entraîner aux assoupissements éclairs afin que le bruit du stylo qui vous échappe ne vous fasse pas remarquer.)

La plus tordue a été observée en la personne de l’as de cœur. De trois-quarts à tendance profil sur sa chaise ; le bras gauche sur le dossier, tenu par la main droite, la tête posée sur le tout, comme un cheveu sur la soupe une cerise sur le gâteau.

La plus spectaculaire qui serait aussi la plus discrète sans le reste de la classe. Le dos est calé contre le dossier, bien droit, presque plus que nos attitudes avachies. Les deux avant-bras sont appuyés sur la table, comme un enfant bien éduqué à table qui attendrait sagement le prochain plat. Et comble du chic, le plume est décapuchonné, maintenu à un centimètre de la copie déjà barbouillée de quelques lignes. L’illusion serait parfaite si la rumeur ne se propageait pas de table en table… admirez un peu la technique de la demoiselle à l’oreiller !

4 réflexions sur « De l’art de dormir en cours »

  1. ah, le dodos en cours, tout un pouëme…
    maos ça reste une activité dangereuse si elle n’est pas contrôlée : j’ai souvenance de phases de micro-sommeil dont le réveil fut brutal pour mes cervicales, et assez peu discret du fait du « mmmhhein ? » qui l’accompagnait…

    1. beuh… tu m’as piqué mon titre! mais je ne t’en veux pas, car ceci est devenu un principe sinon universel, du moins universalisable! c’est vrai que J. a fait fort quand même… c’était incroyable! et la prof qui a ri avec nous.

    2. >> Eph-K : en réalité je suis juste observatrice… Je ne dors pas, je comate. Mais je n’avais jamais pensé à ce problème de cervicales… il faudrait faire plancher une équipe de spécialiste dessus… le prochain qui n’a pas d’idée pour ses TPE choisira donc : quelle est donc biologiquement et physiquement la meilleure façon de dormir en cours ? … les TP sont bien entendus autorisés.

      >> Incitatus : pas de copyright pour le titre. 😉 Tu peux en (ab)ser pleinement !

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