Des finitions à peaufiner

        Le masochisme est une seconde nature qui vous rattrape au galop – et vous piétine de ses sabots en hennissant de plaisir. J’ai fait six heures de philosophie aujourd’hui et me suis éclatée, au moins pendant les trois premières (rédiger la fin d’un commentaire le remue-méninge calmé n’est plus aussi exaltant). Comme nous sommes encore au début de l’année, j’ai pris soin de rechercher les textes référencés en notes, comme demandé. Et pour faire option philo, il faut être soit philosophe, soit fort en devinettes : parce que si Métaph. me semblait assez évident, qu’Eth. Nic. ne demandait qu’une vérification orthographique, Top. l’était nettement moins et je n’ai toujours pas trouvé le sens de An. Post. (anthologie ou annales posthumes ?). Parmi ces abréviations de connaisseurs, j’ai trouvé un extrait Top. des Topiques d’Aristote, texte qui devrait (conditionnel de souhait/regret et non hypothétique, ne rêvons pas) intéresser le rédacteurs du Larousse :

 

« § 12. Il y a trois lieux pour prouver qu’on n’a pas défini par les choses antérieures.
[…] § 14. Un autre lieu, c’est quand on se sert dans la définition du défini lui-même. On ne s’en aperçoit pas, du reste, quand ou ne se sert pas du nom même du défini. C’est, par exemple, si l’on a défini le soleil, un astre qui paraît dans le jour; car si on se sert du jour, c’est se servir aussi du soleil. Il faut, pour découvrir cette erreur, substituer la définition au nom même; et ici, par exemple, dire que le jour est le mouvement du soleil au dessus de la terre. Alors il est évident que, quand on a dit le mouvement du soleil au-dessus de la terre, on a nommé le soleil; de sorte qu’en se servant du jour, on s’est servi aussi du soleil. »

 

 

En allant un peu plus tard vérifier la définition d’un de ces mots dont on connaît grossièrement le sens mais qu’on n’est jamais fichu de définir clairement  (d’accord ce « on » a une très forte valeur personnelle) dans le dictionnaire, « inductif » m’a été défini par son substantif « qui relève de l’induction ». Thanks, but I could have worked it out myself.

7 réflexions sur « Des finitions à peaufiner »

    1. Le thème de l’année pour la philo est « La modernité en perspectives ».
      La prof, très confiante, nous dit « bien sûr chacun de nous sait ce qu’est la modernité et comment grossièrement la définir! ».
      Parce qu’évidemment je suis incapable d’en donner une définition, je lance un regard de cocker battu à coup de martinet/Le Monde bien enroulé à mon voisin. Coup de bol, il a l’air tout aussi traumatisé que moi paniquée.

      La philosophie me rappelle régulièrement combien je ne suis qu’une sous-crotte de pigeon parisien boiteux en français.

    2. Inci >> en fait il n’y avait pas à faire de commentaire mais à cerner le problème du texte. Je vais devenir chèèèèèèèèèèèvre !

      Klr >> Je ne peux que compatir. Dans la catégorie appréhension long devoir, je crois qu’on a attend le sommet l’année dernière avec les 6 heures vous-pouvez-rester-une-demie-heure-de-plus de devoir d’histoire. Sortir du lycée le samedi à deux heures passées a été un traumatisme ^^

      Blu3scar >> Je me sens une sous-crotte de pigeon même pas parisien en philo. Je redécouvre ce que veut dire ne rien comprendre et les fous rire larmoyants nerveux qui vont avec. Ce n’est pas consolant, mais bon tu n’es pas la seule à être dans la merde ^^ C’qu’on va s’amuser.

    3. Je crois que je n’aime plus la philo. Inutile de te dire que la perspective de six heures d’exercice philosophique peut donc avoir une influence assez néfaste sur mon humeur… Tuerie, vous avez dit tuerie ?

    4. Et ce long extrait n’est même pas tiré de l’Etre et le Néant… Je vais bientôt commencer l’Ethique à Nicomaque, j’espère que ce sera pas 200 pages de ce genre !

      Bon courage pour tes 8h quotidiennes de philo ; )

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