Gare à l’oeuf !

 

       Nous allons aujourd’hui procéder à la remotivation de la catachrèse [non, pas dans l’œuvre de Saint-John Perse] de ce fameux proverbe : « On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ».
[Ou pourquoi le pseudo de Melendili est génialement : »Je suis un oeuf brisé par la tyrannie du polycopié oppresseur »]

 

Les oeufs plus ou moins fêlés de notre société 
 

 

       Tout a commencé par un cours d’histoire sur la révolution russe. Ou tout a commencé par l’humour très enclin à la métaphore de Mimi. Je ne sais. Il n’est pas question de rejouer ici la question de l’œuf ou de la poule mais de montrer à quel point l’œuf est fécond. Explication de l’idéologie communiste, donc, et des rapports qu’entretiennent les moyens avec la faim fin : on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Ce qui au bout de quelques phrases n’a pas manqué de devenir brouillé. Quelques trésors que nous a pondu notre poule aux œufs d’or :

« L’omelette libérale ne se soucie pas de l’œuf chômeur, de l’œuf tiers-monde. »

« Aujourd’hui, il y une compassion envers tous les œufs plus ou moins fêlés de notre société. On se replace du point de vue de l’individu : gare à l’œuf ! »

La métaphore est tentante, il ne faut pas nous tendre des mouillettes perches comme cela. A notre aristocrate qui n’a pas tout gobé et conteste de façon imagée (mais sans recours à la violence carnavalesque des œufs et de la farine) : « La métaphore est culinaire, mais la pensée est bonne. »

« Le communisme, c’a été beaucoup d’œufs cassés sur le sol de la cuisine, et l’omelette, on ne l’a pas vraiment vue. » C’est malin, maintenant, il va falloir marcher sur des œufs pendant nos dissertations sur le communisme. A moins de récupérer une coquille et de se faire un casque de Calimero.  

La conclusion, sur le ton de ceci-est-une-vérité-profonde : « Si tu écoutes les œufs, tu ne feras jamais d’omelette. » Ce n’est pourtant pas compliqué crâne d’œuf.

 
      Comment cela, on voit que j’ai passé l’après-midi à travailler et que je suis au à plat ? Vous tuez mon enthousiasme renaissant dans l’œuf.

 

9 réflexions sur « Gare à l’oeuf ! »

    1. Quand Mimy raconte Mimi, ça donne ça… quelque chose de… grand, Teckel a raison!
      (Tu crois qu’Ulysse aurait tiqué à « Le communisme, c’a été beaucoup d’œufs cassés sur le sol de la cuisine, et l’omelette, on ne l’a pas vraiment vue. »? Le prof eût pu finir avec un (oeuf) oeil poché!)

    2. Ulysse n’aurait pas pu entendre cette partie du cours pour la simple et bonne raison que cela aurait fait longtemps qu’il serait parti en claquant la porte !

    3. Pauvre de nous! Puisque c’est comme ca je crois que je vais me la jouer Caliméro sous sa coquille ce soir dans mon pti appart avec un bon film une couette bien chaude et mes oreillers mouelleux (au chocolat-bien sur fait avec des oeufs-) et un bon film… type cinquième élément? Ou peut etre Danse ta vie!

      Au fait mais ca ce n’est que pour toi… Si tu tape ballet théâtre de wallonie sur google et que tu te redirige sur le site de Danse ta vie tu trouveras les articles sur la compagnie dont je fais partie… Et des photos… Tu n’as plus qu’a imaginer a quoi ressemble « Bulle ».. héhéhé!

    4. Alors… sur la photo de scène où vous êtes toutes en noir, j’imaginerai que tu es celle complétement à gauche (côté jardin a priori), en grande quatrième.
      … un petit visionnage de Malakhov dans Center stage, je ne serais pas contre. A l’occasion, il faudrait que je regarde dans mes videos si je l’ai enregistré. (oui, nous ne sommes passées au DVD que très récemment)

    5. Ca c’est de la métaphore filée de compet’ ; )

      Je suis admiratif ! Baptiste se moque toujours des miennes, qui ont toujours pour champ lexical le combat – la guerre – l’assaut – la tranchée ; les oeufs, c’est original !

    6. On a toujours l’air un peu ridicule avec nos métaphores, mais c’est comme les collants rouges ou oranges pétants frisant le mauvais goût, j’adore. Qu’elles soient guerrières ou historiques comme celle du prof d’histoire.

      Moralité : tes métaphores pour le plaisir de tes lecteurs tu continueras.

    7. Ben j’ai rien à ajouter au commentaire de zED, si ce n’est pour dire que le tout glisse divinement bien, un peu comme du Devos…

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