Glasgow, de brique et de bof

Fronton d'un hôpital

 

Tout en pesant un morceau de pecorino au poivre, mon fromager me racontait connaître les meilleurs backpackers de l’île de Skye. L’Écosse, il y a vécu, et en me rendant la monnaie, il m’a prévenue : Glasgow, c’est plus roots qu’Édimbourg. J’ai toussé ; mon fromager a l’euphémisme grain de poivre : malgré sa belle gare centrale, malgré son université Harry Potter-like et ses restaurants-pubs accueillants, Glasgow est faite de brique et de bof. Sans se l’avouer, la mairie doit le savoir et vente sur de grandes banderoles roses à travers la ville : People make Glasgow.

 

Reflet d'une église dans la Glasgow School of Art Licorne urbaine

Couleurs jetées lors d'une course dans la ville ; partout, des gens en tenue de sport avec des couvertures de survie, que je regardais pour voir si par hasard je ne reconnaitrais pas Mademoiselle A.

 

People. Peut-être parce que l’automne a tardé à colorier les feuillages, pas mal de filles ont décoloré leurs cheveux : blancs, roses, verts, bleus. Elles n’ont pas froid au yeux, ni au reste du corps : emmitouflée dans ma veste en polaire, je me demande comment on peut se balader le nombril ou même les jambes à l’air. Le samedi soir, les jupes raccourcissent et les centimètres se retrouvent sous forme de talons aiguilles à plateforme ; j’ai l’impression d’être une nonne – et croyez-moi que cela ne m’arrive pas souvent.

 

Une des cours de l'université. Pas de soleil, mais l'ombre de l'arbre dessinée au sol par ses feuilles rousses.

Ruse pour enjoliver Glasgow : plonger dans un bac à fleurs

Ruse pour enjoliver Glasgow n° 2 : utiliser comme filtre le vitrail d'une église reconvertie... en pub. 

J’essaye de retrouver mon engouement pour Édimbourg : dans le parc qui réveille un vague souvenir automnal, dans le cimetière sans arbre qui surplombe, plombant, un panorama mi-cathédrale mi-ville industrielle, et même dans le plot de sécurité placé sur la tête d’une statue équestre, qui métamorphose le cheval en licorne urbaine – en vain. Je capitule et le jugement tombe : c’est moche.

 

Cimetère Depressing

Lampadaire E.T.

 

À la limite, je préfère la zone portuaire, en marge de la ville, qui, de nuit, offre le mirage d’une ville moderne, faisant miroiter dans le fleuve ses bâtiments illuminés, et, de jour, prend des airs de Pays-Bas, avec sa piste cyclable qui file tout droit vers le Loch Lomond, 19 miles, à l’horizon. Qui sera la première étape de notre journée d’excursion.

 

Pont penché

4 réflexions sur « Glasgow, de brique et de bof »

  1. Les photos sont sublimes, tout comme ton ‘reportage poétique’. Bravo ma souris écrivaine pro! 😀

    J’ai trop rigolé quand j’ai lu des jupes des glasgow girls… ça m’a fait penser aux filles de Newcastle – qui sont les pires de toute la Grande Bretagne – mais aux filles anglaises en général; la plupart d’entre elles a une idée assez heu… comment dire… sui generis de l’élégance hahah.. je le sais très bien, ça.. j’ai toujours rigolé mais en meme temps j’admire leur capacité de faire face au froid viking-style, justement. Cela dit, j’avoue en avoir vu plusieures se débrouiller pas mal pour cacher des grippes épocales.. parce que bon, on peut etre viking-style et tout mais le corps connait des limites, hahaahahah xx

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