Dans le premier film de Dustin Hoffman en tant que réalisateur, on apprend que la couverture moldue de McGonagall n’est rien moins que chanteuse d’opéra. Enfin ex-chanteuse d’opéra qu’on n’entend pas chanter, il faut être prudent. En revanche, les acteurs qui peuplent la maison de retraite pour anciens musiciens qu’elle rejoint sont d’authentiques musiciens, crédités au génériques avec l’orchestre dans lequel ils ont fait carrière. Un joyeux bazar extra et intra-diégétique, à l’image de la vie mouvementée dans la maison.
Mêlés à l’ego démesuré des anciens chanteurs d’opéra, Alzheimer et incontinence deviennent des éléments de comique, grotesques rappels de la vieillisse qui se conduit en enfant. Le trait est forcé mais la note est tenue : on chante et on prend des airs. Quartet fait sourire plus que rire, la faute à l’entrée tardive de l’émotion en la personne de Maggie Smith, aux réparties bien senties, moins anodines mais plus drôles à mon sens que les blagues mignonnes mais un peu faciles des autres retraités – réalité raillée vs réalité niée. Elle accuse son âge et refuse de se prendre au jeu, trop sérieux pour être pris à la légère, jusqu’à ce que ses anciens amis/mari/ennemie lui fassent comprendre que c’est elle qui se prend trop au sérieux et qu’il faut accepter de lâcher prise : de vieillir tout en continuant à vivre, en somme. Et en musique.
Et là, ce n’est pas Dumbledore, peut-être ?