Revue de blogs #10

In the world of self-something, I know a lot about self-doubts, self-judgement, self-pity at times, self-talk.
Nothing to do with confidence at all.

Self-confidence, Accrocher la lumière

Confidence is not the belief in self, confidence is the willingness to try. — Mel Robbins

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[écrire sur son blog] Ça permet de boucler des évènements ou de les remettre en perspective.

Week-end à Nîmes, Un peu chaque jour

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Et comme les images du monde flottant (Ukiyo-e) étaient l’expression d’une modernité contemporaine de la période d’Edo, n’oublions pas notre propre modernité.

Fleurir le souvenir, Carnets Web de La Grange

Souvent cette tentation de gommer tout ce qui ancre dans le présent — un présent qui nous semble trop prosaïque pour être un jour daté et susciter une quelconque forme de nostalgie ou de beauté. On voudrait directement l’atemporel, l’éternité.

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Je ne coupe pas par souci de pureté, mais par instinct, ce qui est peut-être l’autre nom du hasard, hasard choisi.

block note — objectif, Tentatives

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Ça fait comme un curieux vide ; il ne s’agit plus d’être l’unique coupable sur laquelle ma Bavarde peut s’acharner en me disant que j’ai bien mérité mon sort. Si ça n’est pas de ma faute, alors c’est juste dur ? […] Curieusement, ne pas avoir de coupable à blâmer ne fait pas toujours du bien.

Faire taire la bavarde chez Sacrip’Anne

Se blâmer pour conserver l’illusion rassurante qu’on a encore prise sur les choses.

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Les (nombreuses) citations qui suivent sont extraites de la newsletter La moins bonne version de moi-mêmeThis is 35.

J’ai complètement revu mon rapport au travail, je ne veux plus du métier passion qui dévore et détruit […]. Je ne vis pas pour mon travail, je le fais bien mais sans plus, et je profite de mon temps libre pour écrire pour moi.

Combien de temps avant que le travail alimentaire ne nourrisse plus l’intellect ? C’est un curseur bien difficile à ajuster.


J’aimerais être amoureuse, mais je ne veux plus du couple conventionnel. J’aimerais ne pas avoir besoin d’amour, arriver à coucher sans m’attacher, ne pas avoir besoin de marques d’attention des personnes avec qui je relationne, mais je n’y parviens pas. Alors pour l’instant, je préfère faire sans.

La gueule de bois affective au petit matin après une relation d’un soir… j’ai découvert ça pendant ma brève période Tinder, je n’aurais pas pu continuer longtemps.

Quant au couple conventionnel, je ne l’ai jamais connu jusqu’à la vie commune et n’y aspire pas spécialement (le rapprochement géographique, si, en revanche).


J’aimerais surtout vous dire que je suis heureuse et que je ne comprends pas exactement pourquoi. Je ne sais pas à quoi c’est dû, puisque rien n’a vraiment changé. Et comme je ne sais pas comment c’est arrivé, j’ai peur que ça s’arrête à tout moment.

L’autrice de cette newsletter raconte avoir connu des épisodes dépressifs, alors je suis tentée par une réponse très terre-à-terre : la chimie du cerveau.


Elle m’a raconté qu’elle n’était pas contre l’amour, le couple et les enfants, mais qu’elle avait arrêté de les attendre et de les chercher. Que si ça lui tombait dessus elle serait super heureuse, mais que si ça n’arrivait pas, elle serait super heureuse aussi. Elle avait l’air sincèrement alignée avec elle-même et épanouie, et je me suis dit que je voulais être comme elle, que je voulais son secret. Sur le papier, j’étais en phase avec ce qu’elle disait, mais je n’arrivais pas à le ressentir VRAIMENT, à être heureuse seule.

Au plus fort de ma dépression, j’étais obsédée par la question du sens de la vie. […] Les petits plaisirs (manger une glace, avoir un fou-rire, voir le soleil se lever), ça me semblait dérisoire. J’avais l’impression que les gens étaient dans le déni du vide de l’existence, qu’ils le comblaient avec des choses superficielles.

Et puis ça m’est tombé dessus, pour de vrai. Moi aussi je suis devenue heureuse, alors que rien de fondamental n’a changé dans ma vie.

Pourtant, je ne peux pas m’empêcher de penser parfois que c’est moi qui suis dans le déni. […] Qu’au fond je suis triste d’être seule et que je me persuade d’être heureuse pour supporter ma condition.
Quand j’en ai parlé à ma psy, elle m’a demandé pourquoi ce serait grave que je sois dans le déni ?


Il est anarchiste et polyamoureux, très soucieux de sa liberté. Quand il s’est rendu compte de ce qu’il éprouvait pour D., il a dit « je suis amoureux, je suis dans la merde ».

Tiens, tiens, y’avait pas amoureux dans polyamoureux ?


même si j’ai l’endurance d’un Tamagotchi en fin de vie et le cardio d’un paresseux, je me suis dit que j’avais envie de me mettre aux claquettes


Une reconnaissance violente. Métaphysique. L’éclat de l’iconographie byzantine. Je ne veux pas le rencontrer ; je veux l’avoir connu durant des années et des années.

– Ton/Nom, Esther Yi (Je ne sais toujours pas trop comment gérer les citations dans les citations)

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Scrollez lentement :

Le format fait un effet incroyable (il me semble que Karl affectionne les panoramiques à la verticale). Cela rend l’émerveillement devant la profusion florale sans que l’on se dise devant la photo, oui, bon, des fleurs.

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L’émerveillement de Karl devant les mille petites pièces de vieux magasins d’électronique me rappelle le mien, enfant, devant des casiers similaires remplis de perles, boutons et fermoirs…  Travaux manuels ou circuits imprimés avec diode, même rêve de choses à assembler, à bricoler.

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Les débuts du Covid, c’était il y a 5 ans. Pour l’occasion, Marie Le Conte republie un essai écrit durant le confinement. J’ai été troublée de constater que certaines choses qui me paraissaient propres à cet épisode résonnent bien au-delà, comme si le confinement avait été un miroir grossissant de certains traits de notre époque (ou de notre psyché ?).

[…] I am living through this like an artist is preparing for an exhibition.

On a maintenu le lien en se mettant en scène les uns pour les autres. Est-ce qu’on ne le faisait pas déjà ; est-ce qu’on n’a pas continué à le faire, sur Instagram et ailleurs ?


Everything doesn’t happen for a reason, but if you don’t construct a reason for everything that has happened to you, I’m not sure how you keep on living.

Ce besoin de faire sens toujours, quitte à le construire, l’inventer.


[…] ensuring that I can look back on those months and feel safe in the knowledge that I did not waste them.

Cette angoisse de ne pas gâcher son temps, je m’y retrouve tant. Et pas seulement pour le confinement.


Resting is only worth it when you know what you’re resting for […]


I worry about turning myself into a spectacle, about ripping my ribs open when no-one asked me to. In darker moments I see it as desperate attempts to foster immediate intimacy, from someone who isn’t very good at forming relationships.
I have no idea if that’s the case; if I’m being kinder to myself, I simply see it as a habit that I have, because I have always had it, because I am of the generation that grew up pouring its secrets into screens, and right now screens are all we have.
There is something to be written about the internet once being where we went to escape from our real lives, and presently being the one place we go to in order to try and cling on to those real lives.

Cette conclusion me semble articuler de manière beaucoup plus claire la distinction que je tente souvent de faire entre intime et privé : au début du web et des weblogs, on « déversait nos secrets dans les écrans » — ce n’étaient pas nécessairement des choses à cacher, plutôt des bouts d’intimité qu’on ne savait pas comment partager dans la vraie vie, où l’on demande plus volontiers si on a des frères et sœurs (enfant) ou ce qu’on fait dans la vie (adulte) qu’on ne nous interroge sur nos doutes ou notre rapport à la mort (big up à Eli, je ne retrouve plus le billet en question). Sur des forums, sur des blogs ou des pages personnelles, sous pseudonyme, on écrivait des tartines, des bouteilles à la mer pour un partage hypothétique, lointain.

Avec Facebook, Instagram et compagnie, tout s’est peu à peu inversé : on se connecte d’abord avec les gens qu’on connait IRL ; le partage est proche, similaire à celui de la « vraie vie » et le privé a pris le pas sur l’intime, de nouveau plus compliqué à partager (sans compter que les données privées se vendent bien mieux aux annonceurs ; nos états d’âme présentent moins d’intérêt pour Meta que de savoir où on habite et à quelle fréquence on va au restaurant). Le pseudonymat, avatar d’une identité réinventée, est devenu un anonymat suspect : que peut-on avoir à cacher ? pourquoi cette rétention de données ? Aujourd’hui, même si on commence à vouloir faire machine arrière, on se géolocalise à tout va, on donne mille détails qui croisés permettent de nous identifier, alors qu’on prenait soin d’effacer les indices quand on entrouvrait nos entrailles.

On a migré de nos arrières-boutiques secrètes pour les vitrines. L’ailleurs un peu utopique qu’était le web est devenu une réplique de la vraie vie, professionnelle, marchande, normée, un nouvel ici qui donne à nouveau envie d’aller voir ailleurs si la vraie vie ne s’y serait pas réfugiée.

Je continue et le blog à l’ancienne et les réseaux sociaux, et c’est probablement la juxtaposition des deux qui me met mal à l’aise, qu’il soit possible de recouper le privé et l’intime. L’intime se partage bien, c’est la dimension la plus enfouie et la plus commune ; couplé au privé pourtant, il en devient obscène. On peut dire les caresses et l’extase amoureuse si on ignore l’identité du partenaire, de même qu’on peut connaître l’identité du partenaire si on ne dit rien de ce qui se joue entre les corps ; les deux ensemble mettent mal à l’aise. J’essaye de cloisonner autant que je le peux, autant que j’y pense — mal.  À défaut de pouvoir éviter les recoupements, je conserve une distinction symbolique : au journal du blog l’intime (les ressentis, les émotions, les doutes, le flou), aux réseaux sociaux les détails privés (les stories de voyage en temps réel ou presque, les annonces de stage de danse…), avec des comptes distincts pour ceux qui sont couplés à mon identité bloguesque (où j’évite de poster des images de moi reconnaissables) et ceux qui sont couplés à mon identité nominative (LinkedIn, compte Insta danse…).

happy birthday to youuu COVID-19, Young Vulgarian

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Au-delà de l’amusement à voir ce qu’il y a dans l’assiette d’un auteur qui n’est pas du genre à partager sa morning routine, je souscris à la quête d’énergie de Thierry Crouzet via son régime alimentaire

 J’en suis arrivé à ce régime pas à pas, avec les années, en même temps que mon corps se transformait et pour répondre à ses transformations. Dès que je déroge au régime, je me sens moins vif, moins alerte.

Ça recoupe d’ailleurs ce que disait Sylvie Guillem en interview : abandonner une alimentation carnée lui avait donné plus de stamina à l’âge où l’énergie est censée baisser. (En revanche, vous pouvez m’exclure du jeûne intermittent, je mords si je n’ai pas mangé depuis plus de quatre/cinq heures.

Pour ma part, le sport est le meilleur moyen de me garder affûté intellectuellement, le sport à ce moment de ma vie m’est plus important que la lecture.


Je désinstalle de mon mobile les applications Facebook, Messenger, LinkedIn, BleuSky, Instagram. J’avoue que le geste n’a pas été si facile. Des années de réflexes pavloviens à défaire. C’est à ce moment précis que je découvre que je suis sous emprise. J’ai physiquement mal.

Je suis sur Mastodon, mais le fil est moins nourri, même si sa qualité est supérieure. Ce n’est pas si simple de quitter.


La chambre ne devient lieu de créativité que quand j’y suis seul, et c’était déjà vrai dans ma jeunesse. […] Je pourrais presque écrire un petit éloge de la chambre à part.

Please do.


Le récit de la poursuite d’une œuvre est peut-être plus important que l’œuvre.

L’œuvre peut passer de mode, mais sa quête reste, parce qu’elle est celle de la vie […]

La quête me fascine parfois davantage que l’œuvre… s’il y a une œuvre qui la précède.


La souffrance regardée avec impuissance me traverse jusqu’à devenir souffrance en moi.

Écho à ma lecture de Samah Karaki.

Journal de mars de Thierry Crouzet

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