Revue de blogs #10

In the world of self-something, I know a lot about self-doubts, self-judgement, self-pity at times, self-talk.
Nothing to do with confidence at all.

Self-confidence, Accrocher la lumière

Confidence is not the belief in self, confidence is the willingness to try. — Mel Robbins

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[écrire sur son blog] Ça permet de boucler des évènements ou de les remettre en perspective.

Week-end à Nîmes, Un peu chaque jour

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Et comme les images du monde flottant (Ukiyo-e) étaient l’expression d’une modernité contemporaine de la période d’Edo, n’oublions pas notre propre modernité.

Fleurir le souvenir, Carnets Web de La Grange

Souvent cette tentation de gommer tout ce qui ancre dans le présent — un présent qui nous semble trop prosaïque pour être un jour daté et susciter une quelconque forme de nostalgie ou de beauté. On voudrait directement l’atemporel, l’éternité.

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Je ne coupe pas par souci de pureté, mais par instinct, ce qui est peut-être l’autre nom du hasard, hasard choisi.

block note — objectif, Tentatives

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Ça fait comme un curieux vide ; il ne s’agit plus d’être l’unique coupable sur laquelle ma Bavarde peut s’acharner en me disant que j’ai bien mérité mon sort. Si ça n’est pas de ma faute, alors c’est juste dur ? […] Curieusement, ne pas avoir de coupable à blâmer ne fait pas toujours du bien.

Faire taire la bavarde chez Sacrip’Anne

Se blâmer pour conserver l’illusion rassurante qu’on a encore prise sur les choses.

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Les (nombreuses) citations qui suivent sont extraites de la newsletter La moins bonne version de moi-mêmeThis is 35.

J’ai complètement revu mon rapport au travail, je ne veux plus du métier passion qui dévore et détruit […]. Je ne vis pas pour mon travail, je le fais bien mais sans plus, et je profite de mon temps libre pour écrire pour moi.

Combien de temps avant que le travail alimentaire ne nourrisse plus l’intellect ? C’est un curseur bien difficile à ajuster.


J’aimerais être amoureuse, mais je ne veux plus du couple conventionnel. J’aimerais ne pas avoir besoin d’amour, arriver à coucher sans m’attacher, ne pas avoir besoin de marques d’attention des personnes avec qui je relationne, mais je n’y parviens pas. Alors pour l’instant, je préfère faire sans.

La gueule de bois affective au petit matin après une relation d’un soir… j’ai découvert ça pendant ma brève période Tinder, je n’aurais pas pu continuer longtemps.

Quant au couple conventionnel, je ne l’ai jamais connu jusqu’à la vie commune et n’y aspire pas spécialement (le rapprochement géographique, si, en revanche).


J’aimerais surtout vous dire que je suis heureuse et que je ne comprends pas exactement pourquoi. Je ne sais pas à quoi c’est dû, puisque rien n’a vraiment changé. Et comme je ne sais pas comment c’est arrivé, j’ai peur que ça s’arrête à tout moment.

L’autrice de cette newsletter raconte avoir connu des épisodes dépressifs, alors je suis tentée par une réponse très terre-à-terre : la chimie du cerveau.


Elle m’a raconté qu’elle n’était pas contre l’amour, le couple et les enfants, mais qu’elle avait arrêté de les attendre et de les chercher. Que si ça lui tombait dessus elle serait super heureuse, mais que si ça n’arrivait pas, elle serait super heureuse aussi. Elle avait l’air sincèrement alignée avec elle-même et épanouie, et je me suis dit que je voulais être comme elle, que je voulais son secret. Sur le papier, j’étais en phase avec ce qu’elle disait, mais je n’arrivais pas à le ressentir VRAIMENT, à être heureuse seule.

Au plus fort de ma dépression, j’étais obsédée par la question du sens de la vie. […] Les petits plaisirs (manger une glace, avoir un fou-rire, voir le soleil se lever), ça me semblait dérisoire. J’avais l’impression que les gens étaient dans le déni du vide de l’existence, qu’ils le comblaient avec des choses superficielles.

Et puis ça m’est tombé dessus, pour de vrai. Moi aussi je suis devenue heureuse, alors que rien de fondamental n’a changé dans ma vie.

Pourtant, je ne peux pas m’empêcher de penser parfois que c’est moi qui suis dans le déni. […] Qu’au fond je suis triste d’être seule et que je me persuade d’être heureuse pour supporter ma condition.
Quand j’en ai parlé à ma psy, elle m’a demandé pourquoi ce serait grave que je sois dans le déni ?


Il est anarchiste et polyamoureux, très soucieux de sa liberté. Quand il s’est rendu compte de ce qu’il éprouvait pour D., il a dit « je suis amoureux, je suis dans la merde ».

Tiens, tiens, y’avait pas amoureux dans polyamoureux ?


même si j’ai l’endurance d’un Tamagotchi en fin de vie et le cardio d’un paresseux, je me suis dit que j’avais envie de me mettre aux claquettes


Une reconnaissance violente. Métaphysique. L’éclat de l’iconographie byzantine. Je ne veux pas le rencontrer ; je veux l’avoir connu durant des années et des années.

– Ton/Nom, Esther Yi (Je ne sais toujours pas trop comment gérer les citations dans les citations)

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Scrollez lentement :

Le format fait un effet incroyable (il me semble que Karl affectionne les panoramiques à la verticale). Cela rend l’émerveillement devant la profusion florale sans que l’on se dise devant la photo, oui, bon, des fleurs.

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L’émerveillement de Karl devant les mille petites pièces de vieux magasins d’électronique me rappelle le mien, enfant, devant des casiers similaires remplis de perles, boutons et fermoirs…  Travaux manuels ou circuits imprimés avec diode, même rêve de choses à assembler, à bricoler.

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Les débuts du Covid, c’était il y a 5 ans. Pour l’occasion, Marie Le Conte republie un essai écrit durant le confinement. J’ai été troublée de constater que certaines choses qui me paraissaient propres à cet épisode résonnent bien au-delà, comme si le confinement avait été un miroir grossissant de certains traits de notre époque (ou de notre psyché ?).

[…] I am living through this like an artist is preparing for an exhibition.

On a maintenu le lien en se mettant en scène les uns pour les autres. Est-ce qu’on ne le faisait pas déjà ; est-ce qu’on n’a pas continué à le faire, sur Instagram et ailleurs ?


Everything doesn’t happen for a reason, but if you don’t construct a reason for everything that has happened to you, I’m not sure how you keep on living.

Ce besoin de faire sens toujours, quitte à le construire, l’inventer.


[…] ensuring that I can look back on those months and feel safe in the knowledge that I did not waste them.

Cette angoisse de ne pas gâcher son temps, je m’y retrouve tant. Et pas seulement pour le confinement.


Resting is only worth it when you know what you’re resting for […]


I worry about turning myself into a spectacle, about ripping my ribs open when no-one asked me to. In darker moments I see it as desperate attempts to foster immediate intimacy, from someone who isn’t very good at forming relationships.
I have no idea if that’s the case; if I’m being kinder to myself, I simply see it as a habit that I have, because I have always had it, because I am of the generation that grew up pouring its secrets into screens, and right now screens are all we have.
There is something to be written about the internet once being where we went to escape from our real lives, and presently being the one place we go to in order to try and cling on to those real lives.

Cette conclusion me semble articuler de manière beaucoup plus claire la distinction que je tente souvent de faire entre intime et privé : au début du web et des weblogs, on « déversait nos secrets dans les écrans » — ce n’étaient pas nécessairement des choses à cacher, plutôt des bouts d’intimité qu’on ne savait pas comment partager dans la vraie vie, où l’on demande plus volontiers si on a des frères et sœurs (enfant) ou ce qu’on fait dans la vie (adulte) qu’on ne nous interroge sur nos doutes ou notre rapport à la mort (big up à Eli, je ne retrouve plus le billet en question). Sur des forums, sur des blogs ou des pages personnelles, sous pseudonyme, on écrivait des tartines, des bouteilles à la mer pour un partage hypothétique, lointain.

Avec Facebook, Instagram et compagnie, tout s’est peu à peu inversé : on se connecte d’abord avec les gens qu’on connait IRL ; le partage est proche, similaire à celui de la « vraie vie » et le privé a pris le pas sur l’intime, de nouveau plus compliqué à partager (sans compter que les données privées se vendent bien mieux aux annonceurs ; nos états d’âme présentent moins d’intérêt pour Meta que de savoir où on habite et à quelle fréquence on va au restaurant). Le pseudonymat, avatar d’une identité réinventée, est devenu un anonymat suspect : que peut-on avoir à cacher ? pourquoi cette rétention de données ? Aujourd’hui, même si on commence à vouloir faire machine arrière, on se géolocalise à tout va, on donne mille détails qui croisés permettent de nous identifier, alors qu’on prenait soin d’effacer les indices quand on entrouvrait nos entrailles.

On a migré de nos arrières-boutiques secrètes pour les vitrines. L’ailleurs un peu utopique qu’était le web est devenu une réplique de la vraie vie, professionnelle, marchande, normée, un nouvel ici qui donne à nouveau envie d’aller voir ailleurs si la vraie vie ne s’y serait pas réfugiée.

Je continue et le blog à l’ancienne et les réseaux sociaux, et c’est probablement la juxtaposition des deux qui me met mal à l’aise, qu’il soit possible de recouper le privé et l’intime. L’intime se partage bien, c’est la dimension la plus enfouie et la plus commune ; couplé au privé pourtant, il en devient obscène. On peut dire les caresses et l’extase amoureuse si on ignore l’identité du partenaire, de même qu’on peut connaître l’identité du partenaire si on ne dit rien de ce qui se joue entre les corps ; les deux ensemble mettent mal à l’aise. J’essaye de cloisonner autant que je le peux, autant que j’y pense — mal.  À défaut de pouvoir éviter les recoupements, je conserve une distinction symbolique : au journal du blog l’intime (les ressentis, les émotions, les doutes, le flou), aux réseaux sociaux les détails privés (les stories de voyage en temps réel ou presque, les annonces de stage de danse…), avec des comptes distincts pour ceux qui sont couplés à mon identité bloguesque (où j’évite de poster des images de moi reconnaissables) et ceux qui sont couplés à mon identité nominative (LinkedIn, compte Insta danse…).

happy birthday to youuu COVID-19, Young Vulgarian

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Au-delà de l’amusement à voir ce qu’il y a dans l’assiette d’un auteur qui n’est pas du genre à partager sa morning routine, je souscris à la quête d’énergie de Thierry Crouzet via son régime alimentaire

 J’en suis arrivé à ce régime pas à pas, avec les années, en même temps que mon corps se transformait et pour répondre à ses transformations. Dès que je déroge au régime, je me sens moins vif, moins alerte.

Ça recoupe d’ailleurs ce que disait Sylvie Guillem en interview : abandonner une alimentation carnée lui avait donné plus de stamina à l’âge où l’énergie est censée baisser. (En revanche, vous pouvez m’exclure du jeûne intermittent, je mords si je n’ai pas mangé depuis plus de quatre/cinq heures.

Pour ma part, le sport est le meilleur moyen de me garder affûté intellectuellement, le sport à ce moment de ma vie m’est plus important que la lecture.


Je désinstalle de mon mobile les applications Facebook, Messenger, LinkedIn, BleuSky, Instagram. J’avoue que le geste n’a pas été si facile. Des années de réflexes pavloviens à défaire. C’est à ce moment précis que je découvre que je suis sous emprise. J’ai physiquement mal.

Je suis sur Mastodon, mais le fil est moins nourri, même si sa qualité est supérieure. Ce n’est pas si simple de quitter.


La chambre ne devient lieu de créativité que quand j’y suis seul, et c’était déjà vrai dans ma jeunesse. […] Je pourrais presque écrire un petit éloge de la chambre à part.

Please do.


Le récit de la poursuite d’une œuvre est peut-être plus important que l’œuvre.

L’œuvre peut passer de mode, mais sa quête reste, parce qu’elle est celle de la vie […]

La quête me fascine parfois davantage que l’œuvre… s’il y a une œuvre qui la précède.


La souffrance regardée avec impuissance me traverse jusqu’à devenir souffrance en moi.

Écho à ma lecture de Samah Karaki.

Journal de mars de Thierry Crouzet

Revue de blogs #9

Et cela s’est fait assez naturellement […] non en fonction d’une position théorique, morale et réfléchie, mais de manière psychologique, épidermique.

Je crois bien que j’ai quitté Twitter, Le dernier des blogs
découvert via Karl

De même, je prends moins des décisions qu’elles ne se prennent, décantent en moi.

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Reboot de 2 neurones & 1 camera

Assez incroyable que la crasse de la vitre devienne un élément graphique.

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Her teaching style, she liked to say, was not to lighten the burden of the student, but to make it so heavy that he or she would put it down…

You could say the worrier gets things exactly backwards. He’s so terrified that he might not be able to rely on his inner resources […]. In fact he should devote less energy to manipulating the future, and have more faith in his capacity to handle things once the challenge actually arrives. If it arrives, that is.

Meditations for mortals by Oliver Burkeman,
cité par Winnie Lim qui commente :

Why don’t I store my energy instead of worrying, so I can hoard enough of it to deal with it when shit happens?

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Je me souviens encore de la sensation de tes baisers sur ma bouche qui a duré des heures après que tu sois parti, tu étais imprimé sur moi.

Je me souviens que nous entrés dans l’eau en courant comme des gamins et que nous avons plongé sans savoir si elle était bonne ou pas, nous étions ensemble et c’était la vie en Cinémascope.

[…] j’étais hébétée de fatigue parce que l’amour, ce n’était pas reposant.

Je me souviens (2), Ma vie sans lui

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Ce qu’il y a de bien avec notre abominable époque, c’est qu’après des décennies à nous dire, mais comment les écrivains des années trente faisaient pour écrire comme si de rien n’était leur journal, sans trop refléter le gouffre vers lequel l’Histoire les amenait à sombrer ?, nous allons enfin le découvrir par nous-mêmes.

Fuir est une pulsion

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J’ai un gros problème avec les injonctions faites aux corps des femmes. Ce problème s’appelle la flemme. […] Rien à voir avec le féminisme, tout à voir avec une approche pragmatique de l’existence corporelle.

La crème pour célibataires, Sisters Cia

J’ignorais qu’on pouvait se marrer à propos d’une crème exfoliante, mais avec Sacrip’Anne, c’est chose possible.

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do NOT put in the newspaper that I’m a pervert : Marie Le Conte imagine ce qu’elle ferait si elle avait un superpouvoir d’invisibilité et, clairement, tu peux pas test le délire d’une insomniaque qui a passé des nuits à raffiner ses hypothèses.

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La précision. Le souffle. La concentration. […] Il s’agit de faire, de chercher, d’assimiler, d’appliquer, d’essayer. J’aime particulièrement voir que de séance en séance, le placement dans certaines postures se fait plus sensible. C’est parfois infime, le bassin qui bascule de quelques degrés, les bras qui s’abaissent, l’extension toujours plus longue. […]

J’ai […] les abdominaux pas douloureux mais existants […]

Meilleure description du plaisir des (légères) courbatures.

Si j’avais su que bouger, c’était d’abord s’écouter, puis se rencontrer […]

Bif-bof & périnée engagé, Tant qu’il nous reste des dimanches

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[…] « tu sais, je garantis pas que je vais aimer tout ce que tu partages » et ça a touché un truc. On résonne tous à des fréquences différentes ; le point de rencontre n’est pas l’œuvre en elle-même, mais l’échange des échos.

De fil rouge, Hypothermia

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Une remarque m’a fait rire : presque tout le monde respire mal. Ceux qui respirent bien sont… les fumeurs : inspiration vigoureuse en tirant sur la clope, expiration longue de la fumée. Ils stimulent leur système parasympathique.
Il n’y a pas que la nicotine qui détend, il y a aussi la respiration.

Fumer détend, Alice du fromage

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Je me suis rendu compte hier que j’étais plus simple dans l’écriture avant. Et c’est peut-être cela qui nous enferme quand nous écrivons de longue date sur nos carnets Web. L’impression que nous devrions être plus dense. Je vais tenter de m’alléger et de ne pas forcément écrire de la consistence.

Murs avec voix, Les Carnets Web de La Grange

Peut-être que ça va avec les années, et pas juste avec l’écriture : être dense des expériences passées, sédimentées ?
Ces revues de blog me permettent aussi ça : des remarques en passant, plus légères.

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Grâce à Karl, je découvre le blog Tentatives de Christine Jeanney, et accroche à ce journal de traduction de Virginia Woolf. La parenthèse sur la théorie de la fiction panier m’enchante :

pour faire court, Ursula K. Le Guin envisage le récit fictionnel comme une transmission qui reste d’une génération à l’autre, prenant souvent appui sur des faits de gloire, des faits d’arme, héroïques, la prestance du chasseur qui revient de la chasse au mammouth forcément célébrée, racontée et chantée, alors qu’il est possible que la tribu survive principalement grâce à la cueillette
mais remplir un panier de baies ou de graines, même si c’est essentiel, n’est pas vendeur, pas de frissons, pas de lames, pas de larmes
et puis ce sont souvent les femmes qui s’en occupent — ces décervelées hystériques
la théorie de la fiction panier veut renverser le rapport de force
se débarrasser un peu du héros
se concentrer sur ce qu’il y a dans les paniers et dans les sacs, ces graines de vie

Est-ce pour ça que je me retrouve à lire quasi-exclusivement des autrices ces temps-ci — pour regarder dans leurs paniers ? C’est tout juste si un nom masculin ne suscite pas de la méfiance de ma part (attention au mammouth dans la pièce), exception faite des poètes (ça part à la cueillette et pas à la chasse, un poète).

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[…] can I shorten the gap that exists between my negative spiralling and the realisation that I can break out of most of these spirals by reminding myself what is truly important?

The journey of coming back to our selves never ends.

People think that such focus on our selves is narcissistic. I argue that we seem self-absorbed precisely because we have no sense of self, so we are misled to pursue societal achievements and peer recognition thinking that they will prop up our sense of self. […] I offer a suggestion that there is a sense of self that exists that doesn’t require an external gaze to feel more whole.

Winnie Lim, ringfencing my self

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La liste de 100 souvenirs pour l’année écoulée a ricoché jusque chez Tomek : 2024, on fait au mieux sur Envisager l’infinir ! Maintenant, je veux goûter au fiadone.

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Ça va être bien, parce que ça l’est déjà.

Épiphanies, Ramblings of an adulescent

Revue de blog #8

Tous les mois, Winnie Lim célèbre sa relation avec sa partenaire et ces déclarations d’amour mensuelles / réflexions sur le couple sont chaque fois incroyables :

She tells me if she were me she would find it difficult to exist too. This is the most indicative of her love and understanding towards me among everything else she has said. The way she comprehends my existential distress: only possible because of the mind she has.
I tell her I am glad she is born around me, within the same timeline and the same 50 kilometre-wide country.

Just now during breakfast I asked again, if we imagined us to as two separate individuals we knew in different social circles, would we have thought of us to be possible as a couple? Definitely not. We wouldn’t even have made it as platonic friends.

[…] how there must be enough provocation so we continue to inspire the other, but not too much that it becomes an unbridgeable rift. […] Can a long-term relationship cope with all the changes and still remain thriving rather than coping?

We are not people who would compromise the integrity of our selves for the sake of the relationship. So there is a careful dance around each other, and we both innately want to push each other to places we’ve never been. There is a chance that one day she may take off, without me.
I think it is precisely this precariousness that makes us cherish our every day together, and it is this cherishing that makes the relationship thrive. Our relationship sustains, because we are both pessimists.

Winnie Lim because we are both pessimists

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. lasse d’avoir besoin d’être rassurée comme une enfant abandonnée

. parfois je lis en une seule fois l’ouvrage que je tiens, parfois ce n’est pas possible, je ne corresponds plus à ce qu’il est. Je peux mettre des jours, des mois avant de pouvoir redevenir la personne qu’il faut à ce livre

. est-ce qu’elle est morte parce qu’elle avait compris qu’elle ne m’aimait pas
aucun sens elle n’aurait jamais su regarder en face, les mots oui . réessaye
est-ce qu’elle est morte parce qu’elle avait compris que je ne reviendrais pas

(l’emprise à la place de l’amour)

. si on écrivait une liste des personnes qui nous ont abandonné en chemin et une de celles que nous avons nous même abandonnées, laquelle serait la plus grande ?

Phrases perdues — février chez Dame Ambre

Les points qui arriment les phrases plutôt qu’elles ne les closent. Ces phrases ne seront pas perdues pour tout le monde.

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Des entrées de journal très émouvantes chez Dame Ambre (naissance, vieillesse, maladie) :

Elle est née toute noire. Tellement noire, j’ai eu deux réactions simultanées. J’ai visionné l’intégralité de mon arbre généalogique c’est à dire jusqu’en 1300 et quelques à me demander quel était l’ancêtre qui n’était pas blanc et je n’ai rien vu dans cet arbre qui pouvait expliquer ça, cette couleur, cette enfant noire magnifique, ce n’était pas grave, on chercherait à comprendre plus tard, et je me suis demandé, aussi, alors que je regardais cet arbre gigantesque, si elle allait bien. J’ai eu le bon sens, et ce n’était pas gagné avec toutes ces hormones et la peur de mourir encore imprimée dans tout le corps, de poser cette question-là, est-ce qu’elle va bien et pas est-ce qu’elle est noire, je l’ai demandé à voix haute un peu par hasard, ça avait l’air d’aller parfaitement bien.

La vitesse à laquelle on perd notre libre-arbitre en vieillissant.

Est-ce qu’on peut.
Est-ce qu’on peut vouloir que la vie s’arrête, est-ce qu’on peut demander un mur et la souffrance étalée explosée comme une œuvre d’art, et puis est-ce qu’on peut, je ne sais pas, massacrer le mur à coup de couteau égaré sous un marteau et qu’il n’en reste rien.

Dame Ambre
Journal de février, 21 à 28 – Une pagaille, un mur et un projet

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J’extirpe les mots au compte-goutte […] J’ai essayé d’écrire sur d’autres supports, je n’y arrive pas. Je me disperse, sème des bribes numériques, papiers un peu partout.
Le blog est la forme d’écriture qui me convient le mieux. À la fois introspection et possible ouverture vers autrui.

Écrire et photographier répondent au même besoin chez moi de « faire survivre quelque chose ».

Reprendre, Bribes de réel

She’s back. <3


J’ai aimé aussi les citations en exergue tirées d’Elvis à la radio de Sabine Huynh :

[…] ne pas écrire serait bien pire, et cela, vous le savez tout au fond de vous : écrire tire vers le haut, comme le tiramisu remonte littéralement le moral, croyez-moi […]

L’écriture nous permet cela, de prendre conscience des choses, ainsi que de relier, remembrer […]

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What we miss—what we lose and what we mourn—isn’t it this that makes us who, deep down, we truly are. To say nothing of what we wanted in life but never got to have.

The Friend, Sigrid Nunez
cité dans la newsletter de Marion Olharan Lagan
L’abus de lecture est-il dangereux pour la santé ?

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L’indentation des citations risque de devenir compliquée ici, alors je casse le truc pour retrouver la cohérence.

Winnie Lim :

Nobody says we have to be good at everything we do

Un commentaire en réponse sur hackernews :

« This is advice I have to push on my kids constantly, because they are obsessed with finding that one thing they are better than everyone else in the world.
[…] Her words (from Malayalam) are best translated as “For whom a little is not enough, nothing is ever enough”.» […]

Winnie Lim :

I guess I really like the part of the internet where we throw something out in the wild, and sometimes we get back something else totally unexpected. And I got to learn from people’s life experiences in return.

Winnie Lim on the front page of hackernews

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Se tenir en équilibre sur un trapèze : Marie Le Conte se sert de cette figure comme d’une métaphore pour parler ensuite de tout autre chose, mais j’ai aimé retrouver dans le monde du cirque ce que je connais dans celui de la danse — l’équilibre comme mouvement constant.

The balance is partly about balance but, really, it’s about movement. While doing a front balance, the trapezist must activate as many muscles as they can, and they must pay constant attention to the position of their torso and their limbs. The reason why they stay there, perched on the bar, is that they keep subtly, barely moving their left hand, their right foot, their shoulders, their neck, their thighs, and so on.
A front balance looks like a passive move, but it’s anything but. It’s something that looks immobile but requires constant, conscious tweaking.

Westminster? I barely knew ‘er! The Young Vulgarian

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Une chouette idée (chronophage) : un petit dessin chaque jour sur un planner mensuel.

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Rien ne ressemble plus à sakura, si ce n’est l’emballage rose d’un déchet.

Rose, Les Carnets Web de La Grange

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Je négocie avec moi ce qui est important et ce qui ne l’est pas.
[…] J’essaie de mettre ce qui m’a causé le bonheur à l’abri des doutes.

Sacrip’Anne, Les négos avec soi

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But as I worked through this sketchbook I realised I was gradually getting more and more relaxed, instead of the frustration I usually feel whenever I try to do something I am not good at. […]

I am bad at it, that is why I keep doing it. As I keep doing it, I realise I like doing something I am bad at. I know I am bad at it, I don’t expect much out of it, so therein lies the freedom to do whatever I want, and that is such a freeing experience […].

Winnie Lim, Chiang Mai’s sketchbook

Ce n’est pas la première fois qu’elle en parle, ni la première fois que je le relève, mais vraiment ça me fascine. Je suis incapable de dessiner comme elle, sans m’attacher au résultat. Peut-être un domaine où je réussirais à ne pas avoir d’attente serait la musique — je suis tellement persuadée d’être une catastrophe à ce niveau que toute non-catastrophe serait une agréable surprise. Je garde dans un coin de ma tête l’idée d’apprendre à jouer du violoncelle (quand je serai un peu plus rodée à ma nouvelle vie prof de danse, quand j’oserai).

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Dans le journal de février de Thierry Crouzet :

[…] quand je suis à Paris, c’est l’horizon que je cherche […]. J’ai besoin de voir loin pour me sentir vivre […]

J’ai rêvé d’une Vita Nova au début de ma carrière professionnelle et elle a commencé quand j’ai quitté la presse, peu avant mes 31 ans, et que je n’ai plus fait qu’écrire et n’en faire qu’à ma tête. Peut-on traverser plusieurs Vita Nova ?

Réaliser que j’y suis, dans ma Vita Nova, à lire et écrire en pleine journée avant d’aller donner mes cours de danse.

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Cette photo de notes de Paul Klee prise par Karl m’a rappelé l’ouvrage mi-écrit mi-dessiné que j’ai un jour projeté, où de semblables lignes décriraient le trajet des conversations à la Tristam Shandy avec mon amie M. Parfois, je me dis que je devrais arrêter d’écrire ici pour écrire le reste (il est probable que je n’écrirais plus du tout).

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Nous tous, adultes, meules contre lesquels ils [les enfants] usent les angles pointus de leurs affects.

Prof en scène

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Pour la première fois de ma vie il m’est arrivé d’arrêter de lire parce que j’avais assez lu – et non pas parce que je tombais de sommeil ou avais ci ou ça à faire -.

Les cinq ans du premier confinement sur Traces et Trajets

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tout le monde fait la liste des grandes ambitions touristiques pour le séjour qui passera si vite, fatalement

et moi, je ne pense qu’à aller manger une poutine à côte-vertu comme dans mon enfance

je ne pense qu’à retourner dans mon enfance

les ambitions sur Rêver peut-être

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« Essaye pas de jouer l’accord suivant. Pense d’abord au chemin que vont faire tes doigts. »
C’était le conseil le plus simple du monde. Et j’ai failli chialer à quel point ça a fonctionné.

Prof en scène

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Thierry Crouzet s’est lancé dans une série de notes de blog fort amusante :  à partir de l’écran d’accueil d’un smartphone, il esquisse le « portrait imaginaire » de son propriétaire, puis confronte cet exercice de « divination » au témoignage de l’intéressé. Dis-moi quelles sont tes applis et comment tu les ranges, et je te dirai qui tu es. Déjà un, deux , trois

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La photographie est un bel herbier nous permettant de retracer les parcours et déterrer les racines de moments bien enfouis. La photographie est une malédiction qui nous ancre dans l’image d’un lieu particulier éblouissant les images fébriles de la périphérie qui ne réside que dans une mémoire lointaine. Constamment, je passe de l’un à l’autre entre enfouissement et éblouissement.

Reviens rester ici, Les Carnets Web de La Grange

Souvent la photographie d’un détail me restitue l’ensemble mieux que ne saurait le faire justement une vue d’ensemble. Elle constitue un point d’entrée, une ancre mémorielle. Mais la sélection que je fais pour le blog façonne la mémoire que je développe (élague ? cristallise ?) d’un lieu ou d’un voyage ; si je fouille mes archives complètes, avec les photos moins réussies, je m’étonne de pans entiers semi-oubliés. Alors quid des instants et des lieux entre ou juste à côté ?

Revue de blogs #7

Les conversations sont nombreuses. Les mots s’entrechoquent en embruns sonores. Le café est plein.

Halètement, Carnets Web de La Grange

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Elle m’a dit « mais je l’aime moi ? », elle découvre qu’on peut apprécier une œuvre et lui trouver d’énorme défauts, ce n’est pas incompatible.

Carnet de lecture de février de Dame Ambre

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What truly infuses a sense that I have truly lived? It is very easy to become hedonistic in a world like this. But will that hedonism ultimately make me feel like I have lived? […] Is the attempt to make a life well-lived rooted in some capitalistic value that everything must have value?

I find it fascinating that many monastics spend hours of their lives practicing so that they can be awake the rest of the time […] Regardless, it is provoking to me that for many of us it is about creating, creating, creating (yes I am guilty), whereas some people out there spend their entire lives doing “nothing” so that they can transform their minds.

As a self-identifying creative person, it is very difficult to escape the mindset that if I’m not creating I am not living. But I forget that when I invest time into mundane tasks and relationships, I am essentially creating myself too. Right now I feel like there is this experience of living, and I am not in it. I am trying to live according to my idea of what living should be, but I am not directly experiencing life. I am still living too much in my mind.

existing in an unsafe world, Winnie Lim

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– Ah mais c’est pour ça que vous avez des tatouages en fait ! Vous avez des histoires sur vous !

Un élève de Prof en scène

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Aujourd’hui je n’ai rien fait.
Mais beaucoup de choses se sont faites en moi.

Extrait de Treizième poésie verticale de Roberto Juarroz,
découvert dans la revue de blog de Dame Ambre

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Le personnage principal est pratiquement toujours vu de l’extérieur. C’est la narration du regard des autres sur ce qu’elle est ou plutôt ce qu’elle devrait être, tout contenu dans cette violence de la conformité aux désirs des autres.

les gestes, Les Carnets Web de La Grange,
à propos du roman La Végétarienne

Je ne l’ai pas lu, mais ce sont les derniers mots qui me happent, que je copie-colle à Melendili, la violence de la conformité aux désirs des autres.

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La gélule a la taille calibrée sur la déglutition des pélicans.

Tant qu’il nous reste des dimanches

Je risque de sourire en repensant à cette phrase la prochaine fois que je prendrai un Doliprane non pelliculé.

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Et tous les mots, anodins ou pas, deviennent un peu des mots d’amour, de lien, d’histoire qui se tisse en un motif inconnu.

Words de Sacrip’Anne, Sisters Cia

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Les Etats-Unis ne sont plus des alliés, bien pire, ou plus inconcevable, il semble qu’ils puissent s’allier à la Russie. Même Dr Strangelove n’avait pas prévu cela. […] On le sait, pourtant, que quel que soit ce qu’on prévoit, c’est toujours autre chose qui survient.

L’inconcevable, Alice du fromage

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Lorsque j’entre dans la salle de bain je me prends de plein fouet la pièce, c’est un sentiment physique de « je suis au milieu de ce que je connais » qui me sidère par sa force, ça me coupe la parole et inquiète une seconde LeChat qui regarde la très légère pagaille comme si finalement quelque chose n’allait pas. Or, tout va bien. C’est tout l’inverse, je réintègre à cet instant mon chez moi depuis l’intérieur de celle que je suis, il s’agit d’un réalignement brutal entre un corps épuisé qui a vécu milles choses en sept jours et autant d’espaces différents, et le glissement vers le connu. Je suis chez moi, et j’en pleurerais.
[…] nous réintégrons nos corps l’un contre l’autre, dormir dans la chaleur de l’autre, l’odeur de l’autre, l’existence de l’autre. Ce soulagement.

La vie est une dinguerie, sachez-le.

Journal de février de Dame Ambre

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Les citations suivantes sont extraites de la newsletter Tant qu’il reste des dimanches : Les nourritures – Le temps, le vert et le tout qui devient trop.

« Reprend pouvoir sur son temps » me semble inexact. Dans la lenteur et la simplicité, il n’y a pas de domination sur les heures, la planification, l’organisation. On se soumet à la pluie qui bouleverse les projets. […]

L’uniformisation de nos rythmes de vie n’est issue de rien d’autre que du travail, de la domination et du souci de faire société. Ça se glisse dans des endroits intimes supposément exempts : j’ai réalisé cette semaine que j’éteignais entre 22 heures 30 et 23 heures, même si j’étais fatiguée bien avant, probablement car c’est l’heure à laquelle finit le film proposé à la télévision, télévision que je ne possède pas.

Quand j’étais salariée, me coucher tard était aussi une tentative de grappiller davantage de temps de vie personnelle, même si ça finissait par me rendre crevée au boulot et chez moi. Mais si je suis honnête, aujourd’hui que je ne le suis plus (salariée), je continue à me coucher tard ; j’ai du mal à abdiquer face au temps, à sa fuite, à un jour de plus qui s’est fait la malle avec mon sentiment d’accomplissement. Quand je suis satisfaite de ma journée en revanche, et que je ne projette pas d’anxiété sur la suivante, j’ai moins cette tentation de l’étirer, moins de mal à aller me coucher.


Je ne savoure plus cette expression, « prendre son temps », de la même manière qu’avant. Comme si en analysant, scrutant et changeant mes usages des écrans, d’Internet et des réseaux sociaux, je la retrouvais. « Prendre son temps » est un effort, et nous devrions tous œuvrer pour que ce soit un droit. […] Annuler des choses pour ne pas les remplacer. Avoir des heures de rien pas destinées à être remplies ; lire car on le veut, pas parce qu’on a deux heures devant soi, regarder un film car on a envie, pas parce que c’est possible.

Non plus tant faire sans hâte que revendiquer de faire pour soi. Cela fait écho à l’idée de braconner du temps libre chez Julia Kerninon. J’ai l’impression que tout le monde autour de moi s’est mis à faire la chasse aux automatismes des réseaux sociaux. J’ai encore le réflexe d’ouvrir Twitter, mais le referme à peine le contenu chargé, me rappelant que non, vraiment non, je me porte mieux sans. Je me rééduque au temps long avec la lecture et le soleil — il n’y a qu’au soleil (et dans les bras du boyfriend) que je peux ne rien faire et être profondément contentée.


 Je me surprends à regarder un film car il est disponible, pas par intérêt.

C’est le principe même des plateformes de streaming qui ne proposent pas l’accès à quelque chose en particulier, mais assurent que l’on aura toujours quelque chose à regarder (la fameuse expérience, qui finit comme devant une penderie pleine : rien à se mettre, rien à regarder). Je me rappelle d’un article sur la stratégie de Netflix expliquant qu’ils ne publient pas leur catalogue volontairement, pour éviter que l’on regarde en amont si telle ou telle série s’y trouve et qu’on renonce à s’abonner si celles qu’on sait vouloir regarder ne s’y trouvent pas. Les innombrables carrousels reproduisent la même chose pour les abonnés : donner l’impression d’une profusion infinie en plaçant les mêmes films dans différentes catégories non exclusives (récompensés aux Oscars, romance, les plus vus, pour vous, films américains…), de sorte qu’on ne sait jamais vraiment si on a touché le fond du puits.


[sur les temps d’écran] Par ailleurs, les préconisations soulignent elles-mêmes que tout ça ne prend pas en compte… la vie professionnelle. Donc si je comprends bien, on doit, usagers et usagères d’écrans, modérer, réfléchir, mais dans le cadre du travail : ça passe. Dans le cadre du travail, on met au point des subterfuges, des malices, « faites une pause toutes les vingt minutes en regardant vingt secondes au loin ». On la sent, l’arnaque. Je trouve qu’il faut un sacré toupet pour dire ensuite aux gens « Pas d’écrans une heure au moins avant d’aller se coucher », alors que ça peut être un film distrayant ou un petit bouquin.

Depuis que je suis prof de danse, je peux à nouveau bloguer tout mon saoul. Il n’y a plus les sept heures préalables d’écran qui m’obligeaient à arbitrer entre loisir et santé (je finissais souvent avec les yeux explosés, la tension oculaire m’obligeant parfois à m’interrompre voire à repousser sans commencer une session d’écriture bloguesque).

Revue de blog #6

j’avais une enfant depuis un an, j’avais complètement, mais alors complètement oublié, c’est l’autre parent qui s’en occupait […] avais-je seulement accouché […] maintenant que je me souvenais, j’étais condamnée pendant des années à l’amener à l’école le matin et venir la chercher le soir, une immense tristesse m’accablait, ma mère disait se souvenir de mon accouchement, elle avait tapé l’incruste, elle se souvenait de mon test positif aussi, j’étais dépossédée de moi

rechute, Rêver peut-être

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I think being able to endure that discomfort when doing unpleasant things is a learnable skill and can be practised […]

in order to avoid procrastination we have to develop empathy for our future selves

[…] eventually I stopped finding it a chore. I now wash dishes with a neutral state, and I no longer find it dreadful. Times like this I find the plasticity of the brain very fascinating.

Reading was a skill I had to pick up and get used to again. And till today it is still something I have to be very deliberate and intentional about.

[scrolling] I use it to “rest” after doing difficult tasks, but it slowly seeps more of my mental energy away. After “resting”, I find it difficult to embark any task that require a reservoir of mental energy.

Yesterday, I resolved to have a “no reddit during day time” day. […] Strangely by the time I allowed myself to chill with reddit, it felt uninteresting.

Cela commence à me faire la même chose avec Twitter…

It is not because I believe it to be unhealthy per se, but I am curious about the side of myself that would emerge out of this, because I have been so reliant on it for so long.

I think it is important to continually seek inner-enrichment, because when the self changes, the spectrum of future possibilities widens.

Winnie Lim on widening the spectrum of future possibilities

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I have to say there is something about an ebook reader that makes consuming these lengthy books way easier – I don’t get intimidated how never-ending it seems to be […]

Winnie Lim at the library

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Mon algorithme de choix de langue de lecture d’un livre.
– Si le livre est écrit en français ou en anglais, lire dans la langue originale.
– Si le livre est écrit dans une autre langue, vérifier la beauté de la couverture, prendre la version traduite en français ou anglais avec la plus belle couverture.
– Si la couverture est nulle, déprimer.

Papier, Les Carnets Web de La Grange

J’ai ri. Les lecteurs. On est une drôle d’espèce quand même.
Moi aussi : Si le livre est écrit en français ou en anglais, lire dans la langue originale. Sauf que : je n’ai jamais aimé commander mes livres (aucun grand principe, je crise seulement à l’idée qu’ils puissent arriver abîmés) et il n’y a pas de librairie anglo-saxonne à tous les coins de rue ; quand j’en trouvais une, je n’avais plus aucune idée de ce que j’avais espéré y trouver, pouf, évaporé. Tant et si bien que : à force de vouloir lire en anglais dans le texte, je n’ai presque plus lu de littérature anglo-saxonne.

Bizarrement, c’est d’avoir troqué l’achat contre l’emprunt qui me sors peu à peu de cette boucle infinie de non-lecture :  quand je découvre dans les rayonnages qu’un livre est traduit de l’anglais, je ne le referme pas en me disant que j’achèterai sa VO plus tard ou que, plus improbable encore, la médiathèque en fera l’acquisition. Le futur rétréci rouvre sur le présent, je me résous à lire hic et nunc la traduction française.

Il faut que j’ajuste mon algorithme avec créer ma propre couverture en collant des images dessus.

C’est un fantasme qui me poursuit : rendre compte d’une lecture non sous forme de chroniquette, mais en créant une couverture.

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Puis j’ai réalisé que, le matin même, j’avais pris deux livres dans la boîte à livres du square des Batignoles, que je les avais fourrés dans une poche de ma parka (il fait moins quatre ressentis), oubliés là des heures durant, avant de les retrouver le soir venus, et de les redéposer dans la même boîte à livres qu’au matin, réalisant qu’au fond, je n’avais pas vraiment besoin de ces livres, cela me suffisait de les avoir « possédés » quelques heures.

Dans le journal de Guillaume Vissac

Je ne sais pas si c’est la sélection réduite, la gratuité ou l’air de nounours abandonnés des livres mis au rebut, mais les boîtes à livres me poussent à m’emparer de livres que je n’aurais jamais achetés ou empruntés à la médiathèque. Et parfois, après quelques jours, je retourne déposer le larcin facile à l’endroit où je m’en suis emparée. Je me méfie désormais de cet effet déformant, même si je reste irrémédiablement attirée par la maisonnette en bois et, coup d’œil à la piste cyclable, dévie presque à chaque fois du trottoir pour voir ce qui y traîne.

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I’m soon turning 54, but I don’t feel like an adult.
It’s not that I feel like a child. I just feel « non-adult ».
[…] Do you have to become an adult in the « adult » way?

Robert Birming, Feeling Non-Adult

C’est mon non-anniversaire, j’ai 36 ans 1/2 et je me sens non-adulte.

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Courir pour ne pas être gelés, courir pour ne pas avoir peur […]

Karl cite William Chevillon et j’extrais ces quelques mots de l’extrait, totalement hors contexte désormais, car ils m’évoquent la course qui suit les TOC pour quitter mon appartement — TOC qui me mettent au bord du retard et ce faisant me remettent les pendules à l’heure, la course dissolvant l’anxiété qui montait dans les vérifications superflues.

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Je serai mon destin
avant que mon destin ne m’impose sa loi.

Accrocher un espoir sur le blog Accrocher la lumière