I had to question the mermaids!

Tout juste sortie du Prêt A Manger, j’allonge le pas pour ne pas faire rater le début du film à Palpatine. Si je m’ennuie, je fais des bulles, préviens-je en désignant la paille et la cannette de ginger beer que je tiens à la main. Vaine menace : j’ai siroté The Nice Guy comme du petit lait. Si jamais j’ai fait des bulles, c’est prise de court par un fou rire, car le film est un concentré de punchlines, servi par un formidable duo de bras cassés (dont l’un au sens propre) ou plutôt par un trio, car à l’homme de main de cœur (Russell Crowe) et au détective privé à l’éthique vénale (Ryan Gosling) vient s’ajouter la fille de ce dernier (Angourie Rice), belle enfant terrible du cinéma. On se lance avec plaisir à la poursuite des sirènes dans les piscines de LA d’Amélia, fille d’une haute autorité au département de la justice et actrice porno engagée contre la pollution1, dont on ne sait si elle est folle, morte ou en cavale.

Comme quoi, j’aurais moins du faire attention au genre du film qu’à son ton, suggéré dès l’affiche par une typographie qui n’est pas sans rappeler celle de… Soul Kitchen (rien à voir, si ce n’est que dans les deux cas, j’ai bien ri).

 

1 La scène où le détective privé interroge les militants faisant les morts pour dénoncer l’effet de la pollution sur les oiseaux est croquignolesque. J’en ai retrouvé l’équivalent une semaine plus tard à Saint-Michel où un amas de jeunes gens en sous-vêtements exhibait des tatouages de code barre pour faire prendre conscience de la cruauté qu’il y a à consommer de la viande.