Autres us et coutumes

1-     Comme les scouts, toujours être prêts. Sauf que ce n’est pas de la même manière. Toujours made up même pour se plonger dans l’obscurité d’une salle de cinéma.

2-     Adorer le shopping. L’Amérique est la civilisation de la société de consommation par excellence.

3-     Ne pas boire avant 21 ans mais avoir sa voiture à 16.

4-     Vivre dans un froid clim(atique) alors qu’il fait plus de 100 degrés dehors (Fahrenheit)

5-     S’arrêter au milieu de la rue pour dire I love your hair ou You look like a model (même sans intention dragueuse). Les cheveux, les chaussures et les jupes sont fortement susceptibles de déclencher ces commentaires. Sympathique, il faut bien le dire.

6-     Même style mais autre registre : demander aux passants How many rips (bourrelets) do you have ?

7-     S’habiller en minijupe sans se faire siffler.

8-     Avoir une grande expérience en écrabouillage de bestioles. (bugs)

9-     Ne pas repasser ses 1001 fringues.

10-  Etre TRES accueillant. Je me suis vu offrir par des gens à qui je n’ai fait que dire bonjour un livre (100 why living in Alabama) et un grand panier de spécialités. La famille chez qui je résidais m’hébergeait gratuitement et m’a offert un bouquet de roses rouges après le spectacle (je n’étais pourtant pas soliste).

11-  Mettre les gens à l’aise : Help yourself !

12- Zapper à l’arrivée de chaque pause pub et par conséquent ne regarder que 10 minutes d’un film. (Ne s’applique aux reality shows)

13- S’étonner et admirer les étrangers qui apprennent des langues étrangères. Une idée qui leur est… étrangère.

14-  Avoir des bornes incendies jaunes.

15- Avoir des boîtes aux lettres semi cylindriques mais où l’on ne trouve pas les journaux qui sont dans de mini sacs poubelles et balancés sur les pelouses.

16-  Tondre sa pelouse façon terrain de golf. Tout doit paraître clean.

17-  Etre patriotique. D’accord on était en juillet, mois de la fête nationale, mais chez nous les drapeaux ne restent pas accrochés dans les jardins.

18-  Pour les enfants, marcher pieds nus. A l’église, dans la maison, les centres commerciaux. Commence à poser problème sur le goudron à 45 degrés…

Ah… PARISSSSS ou la France vue par le géant

1-     Les françaises sont poilues. Vérification incessante de l’absence de points noirs sur les jambes. Grâce à nous, cette idée préconçue disparaîtra pour quelques uns.

2-     Le français est fier, hautain, prétentieux, un poil je-bois-mon-5-o’clock-tea-le-petit-doigt-en-l’air. Demandez leur de prononcer « oui oui »,  vous en prendrez pour votre grade. Prononcez le « no », de façon net et rapide et non « nan » façon non sous peine d’amusement chez votre interlocuteur.

3-     France = pays de l’escargot et des grenouilles.

4-     Mais aussi de la mode. La jupe longue de ma copine faisait très française car élégante (la concurrence est rarement rude, les filles étant plus jolies qu’élégantes). Déclaration au vu de l’habit : « Tu m’amuses » à Tu es ma muse.

5-     La gastronomie. Les français ne font pas à manger, ils cuisinent. Eux jouent parfois à la cuisine française, revisitée à la sauce Nouvelle Orléans. Avec l’idée que c’est typically french. No ?! Pour se donner une idée des différences, demander du pain à on obtient de la brioche… Marie-Antoinette a fait des adeptes.

6-     L’absente quasi-totale de peanut butter dans notre régime alimentaire conduit à l’effondrement de leur système de valeur. Aussi vérifie-t-on que nous sommes civilisés : mais, vous avez des centres commerciaux ?

7-     On aime les eaux de toilettes. Humez cette délicieuse odeur de jambon rôti ! Il s’avère, après exhumation du flacon, de Jean-Paul Gautier. (eh non, ils n’ont pas l’air d’avoir la bosse des langues)

8-     Notre douce langue est gutturale. En témoigne BonjourrrrRRRRRR madm ! N’ont-ils jamais entendu d’allemand ? Notre belle langue leur ferait l’effet d’un bonbon suisse.

9-     Nous avalons les mots quand on parle français. ‘r you really sure of what’ you’re askin’ ?

10- La question existentielle : les français aiment-ils Jacques Chirac?

11- Que veulent apprendre les ados américains de leurs camarades français ? Quelques basics indispensable du genre Je t’aime, Je t’emmerde (Je te med’) et autre bad words. ( C’est quand m^me un comble que ces mots soient mauvais chez eux et GROS ches nous !)

12- La chanson française ? Voulez-vous coucher avec moi, ce soir… (ce qui est marrant c’est que pas mal n’en connaissent pas le sens)

 

Toutes ces listes ne sont en fait que des détails amusants auxquels on s’habitue bien. Nous sommes globalement pareils ( deux yeux, un nez une bouche… ) et l’on a même les couleurs de nos drapeau en commun !

N’allez pas croire que je n’aime pas ce pays, j’y ai eu beaucoup de fun et y ai rencontré beaucoup de gens sympas. Was nice to meet you ! (l’expression n’est pas réservée à un langage soutenu contrairement à ce qu’on peut croire)

Notes from a big country…

Bill Bryson avait raison. Les Americains vivent a l’interieur. Nous n’avons
pas fait plus de trois pas dehors. Voiture, destination, voiture, home sweet
home. Toujours avec l’air conditionne a fond. A croire qu’ils aiment avoir
froid ( Virginie dit que c’est pour rafraichir leur kilos superflus). En
temoigent egalement le kilo de glace qu’ils se versent a chaque soda…

Cette note est la premiere d’une serie que j’espere longue. Je ne peux pqs
m’eterniser car j’ecris depuis la clinique veterinaire de notre hote. PS : pas
d’accent car nous sommes aux US, ici c’est le qwerty…

Soirée Roland Petit – Le Jeune homme et la Mort

Suit Le jeune homme et la Mort. Le décor est omniprésent, il fait partie intégrante de la chorégraphie et offre de beaux moments comme l’envolée depuis la table renversée, la chute d’une chaise ou les pas esquissés par le jeune homme lorsqu’il se redresse sur son lit. Un décor de théâtre pourrait-on dire. Et il est vrai que le ballet apparaît comme une pièce. Sans parole, certes. Mais qu’est la danse sinon un langage artistique ? Le dialogue des corps occupe l’espace et dessine l’histoire. Une histoire sans vraiment d’action : celle d’un jeune homme, qui attiré et repoussé par une femme est conduit au suicide. Cette situation donne lieu à de formidables portés, à l’instar de celui où Eleonora Abbagnato, en écart suspendu à quelques centimètres du sol se tient aux hanches de Jérémie Bélingard qui ondule latéralement.

Pour une fois, ce n’est pas l’homme qui mène le jeu mais bien la femme. La femme est fatale car séduisante avec sa coupe à la garçonne et ses gants noirs qui tranchent sur la robe jaune. Elle est aussi fatale de par son incarnation de la Mort. Elle dirige son homme, le manipule, le tient par la gorge. Totalement dominé, il suffoque (ou serait-ce un effet de la cigarette qu’elle fume, provocante ?). La femme l’envoie droit à elle – droit à la Mort : il se pend (l’artifice scénique fait frémir). Le décor se soulève alors dans les airs pour faire place à celui des toits de Paris. La Mort, en longue robe blanche et rouge lui enlève la corde du cou. D’une démarche magistrale, le doigt pointé en avant, elle le fait avancer devant elle. Il marche parmi les toits, tel un somnambule. Sa salopette bleue est en totale inadéquation avec le monde qui l’entoure. Un homme malmené par l’amour reste incompris dans un monde de lumières et d’industrie, symbolisé par la tour Eiffel sur laquelle l’enseigne Citroën clignote.


Eleonora Abbagnato a été cynique et cruelle dans son rôle de la Mort. Peut-être aurait-elle pu se montrer un peu plus provocante… Jérémie Bélingard, en revanche, a été totalement déchirant, exprimant parfaitement les états successifs du Jeune homme.

 

De nouveau un entracte de vingt-cinq minutes.

 

Soirée Roland Petit – L’Arlésienne

Une soirée au palais Garnier est toujours un véritable enchantement. Après un rapide dîner à la Brioche Dorée la plus proche (ils devraient faire des formules spectacle-dîner), nous entrons dans le temple de la danse et prenons place à bord des baignoires. Décollage imminent au pays des étoiles. J’ai quand même le temps de feuilleter le programme que j’achète à chaque fois, c’est un véritable livre. Hum… déjà l’eau à la bouche.
Le rideau se lève sur l‘Arlésienne. Selon l’argument donné dans le livret, un homme aime une paysanne et souhaite l’épouser mais il apprend par son fiancé qu’elle est déjà engagée et finit par se suicider (bond magistral d’Alessio Carbone, fou de douleur). Les sentiments sont « lisibles » dans la danse mais il manque à mes yeux un élément majeur : à aucun moment le spectateur ne peut supposer l’annonce de l’impossible mariage. Ma petite maman qui m’accompagnait et qui n’a pas eu accès au programme (nous n’étions pas à côté) a interprété l’ensemble comme la traduction de la folie de Van Gogh, aidée en cela par un de ses tableaux en décor. La paysanne serait alors la folie à laquelle le peintre tente de résister. J’aime assez cette idée.  Le ballet, relativement court (trente-huit minutes) est simple comme ses protagonistes. Le corps de ballet s’illustre dans de beaux tableaux, rapprochant et éloignant tout à tour l’homme et la paysanne. Les jeux sur les pointes flex, quelques rondes et surtout les danses en une ligne impeccable ne sont pas sans évoquer certaines danses  traditionnelles.  
Entracte de vingt-cinq minute, juste assez pour échanger ses impressions.