Sylvie Guillem et Russell Maliphant

… duo de choc de douceur et d’osmose

Push

 

        Arriver rue Montaigne ne gâche rien : les couturiers ont gardés leurs sapins tout de rouge vêtus et les vitrines offrent au regard (le porte monnaie ne permet pas de lécher, tout juste de baver d’envie) de somptueuses robes de soirée.
        Dernier coup de baguette de la féerie de Noël que de voir ce spectacle au théâtre des Champs Elysées : trois chorégraphies de Russell Maliphant, dont le style m’avait déjà enthousiasmée auparavant, interprétées par lui-même et Sylvie Guillem, dont le nom suffit à faire rêver. En général, même ceux qui ne s’intéressent pas à la danse l’ont déjà entend, avec celui de Pietragalla ou d’Aurélie Dupont. Danseuse au caractère bien trempé qui n’a pas hésité à partir de l’Opéra pour mener sa carrière à sa guise, elle était jusqu’il y a peu assimilée à la danseuse étoile par excellence, au coup de pied à faire pâlir d’envie et à la souplesse abracadabrante. Les chorégraphies de Russell Maliphant, s’il est évident qu’elles exploitent ses capacités hors du commun, la montrent sous un jour totalement différent, en véritable interprète. La soirée se composait de trois soli (c’est comme ça qu’on dit, non ?) puis d’un duo.

        Solo était interprété par Sylvie Guillem, en tenue blanche et fluide, sur une musique à consonance espagnole. C’était absolument génial. D’accord, ça ne vous avance pas beaucoup mais je trouve que ces chorégraphies sont avant tout hypnotisantes. Les éclairages y sont certainement pour beaucoup ; ils créent un espace intime et par les ombres qu’ils projettent sur les corps, les dévoilent sous un nouveau jour. Fluidité me semble le maître mot. A ce titre, le travail des bras (qui paraissent être libérés de l’articulation du coude) est plus impressionnant encore que ses levés de jambe, pourtant phénoménaux. La maîtrise est extraordinaire, et même les accents espagnolisants que sont ces arabesques coups de pieds se fondent dans le moelleux de la danse. C’est fluide, le mouvement coule, danse, s’accélère, s’éternise, se suspend… on voudrait qu’il continue ainsi indéfiniment ; se laisser porter sur cette dynamique apaisante. 

         Shift est interprété par le chorégraphe lui-même. La danse est plutôt lente, enroulée sur elle-même en un tournoiement aussi hypnotisant que les derviches tourneurs, mais sans jamais être monotone. Les motifs gestuels qui reviennent – un double battement de la main sur la poitrine développé ensuite vers le ciel ou encore d’une position accroupie un redressement par la tête qui entraîne tout le corps, cambré (un peu comme dans le Lac des Cygnes de Mattew Bourne). Mais la beauté de ce solo réside dans la scénographie et un usage fantastique des lumières (le régisseur de la lumière mériterait de figurer lui aussi sur l’affiche…) : le cyclo de fond de scène est divisé en cinq panneaux et recueille l’ombre du danseur, éclairé par des projecteurs en avant-scène. Un homme géant double toutes les postures du danseur, puis un autre apparaît avec une nouvelle lumière. Ces doubles rétrécissent à mesure que Russel Maliphant se rapproche de la toile de fond et l’ont en vient à se demander s’il n’y aurait pas derrière la toile deux danseurs qui doubleraient ses mouvements. Puis une troisième ombre, l’une disparaît, reparaît, elles sont cinq, non, quatre, puis trois, le bras de l’une reparaît, le pied de celle-ci disparaît, on shift d’un panneau à un autre ; ballet majestueux tout en étant un solo imposant, ayant un je ne sais quoi qui le rattache aux figures noires des poteries grecques et aux silhouettes noires se détachant sur le ciel flamboyant de la savane.

 

Two

    Two, incontestablement mon solo préféré, monte en crescendo. Une danseuse mais deux espaces de lumière. L’éclairage dédouble Sylvie Guillem qui se trouve dans un carré de faible lumière, entouré d’un contour lumineux plus dense. Pieds aux sols, tête en bas, justaucorps foncé et pantalon noir, la lumière fait ressortir ses bras, son dos et sa coupe de cheveux au carré teints en roux. Son dos est un terrain de jeux pour le lumière qui fait saillir chaque muscle, cache telle zone, déforme telle articulation. Au bout de quelques instants, la concentration de lumière fait qu’on ne sait plus très bien ce que l’on voit. Dans sa position de départ, elle me fait songer à un scorpion. Ondulations puissantes des bras, dissociation de muscle… elle ne semble plus avoir un corps humain pour la simple et bonne raison que le corps est ici véritablement sculpture vivante. Même impression de force et de sensualité que dans le dos des danseurs de la Valse de Camille Claudel, même si la danse de salon est à mille lieues de ce solo. Vingt mille lieues sous les mers pourrait-on plutôt dire. Des bruits de sonar rythment son redressement et inscrivent chaque mouvement dans son écho. Le silence est résonnement. L’attention devient palpable dans le public et les victimes tousseuses de l’hiver sont à deux doigts de se faire lyncher par leurs voisins de siège. « Mais il n’y a que des tuberculeux ici !» déplore-t-on devant moi. Nonobstant ces bruits gênants, chacun replonge son regard dans la scène. Plus encore que d’habitude, l’au-delà de la rampe est un monde à part. La danseuse de redresse  par des mouvements anguleux (si en fait, elle a vraiment des coudes), dont un qui revient à plusieurs reprises et qui me plaît bien : en quatrième croisée sur demi-pointes, tête penchée en avant, mains aux épaules et coudes vers le sol. Reprise, comme si le sonar avait fait son tour. Puis le corps entre en contact avec le contour lumineux du carré central où évolue la danseuse. Un pied, une main, une épaule entre en lumière et se détache de la danseuse. Lent, lent, accéléré, rapide, rapide, accéléré… les bras traversent la lumière comme une matière, à une telle vitesse que l’on ne voit plus des bras mais des traînées de lumière, comme les jongleurs qui la nuit enflamment leurs bolas (ou comme les épées fluos de la guerre des étoiles, mais là, ça manque franchement de charme et n’a pas du tout le côté envoûtant et mystérieux de la chorégraphie.) Accélération, le crescendo monte inexorablement alors qu’on s’attend à tout instant au final, puis c’est enfin (pour le suspens) et déjà (pour le plaisir) la fin. Quand les lumières crues se rallument sur scène, on est presque surpris de voir apparaître une danseuse en simple pantalon noir et justaucorps vert foncé, dont le soulèvement et l’abaissement rapide de la poitrine traduit l’essoufflement et qui malgré l’air à reprendre sourit à son public. Je n’ajouterais pas de fan en délire, mais c’est bien parce que le délire s’était mué en admiration extasiée. [Petit remerciement ici à ma maman qui avait emporté une charmante paire de petites jumelles roses grâce auxquelles je peux ici faire mention de ce magnifique et sincère sourire].

Two

En
tracte

         Push réunissait les artistes dans un sublime duo (duo sublimé ?). Sylvie Guillem est portée par Russel Maliphant dans des poses qui ne sont pas sans évoquer les figures de proue des navires grecs (pourquoi grecs, je ne sais pas, c’est peut-être la musique qui me pousse à cette comparaison). La construction humaine se défait, et chacun se retrouve recroquevillé. Noir. Lorsque la lumière se rallume, la danseuse est à nouveau dans les airs. La lumière les éclaire sur le côté en rasante. Le procédé se répète quelques fois puis le duo devient pas de deux. Les deux danseurs se rapprochent au point d’être imbriqués ; difficile de démêler les deux corps, le mouvement lent et continu brouille la vision classique que l‘on a du corps. Tout semble glisser, la danseuse s’abandonner sur le dos de son partenaire puis devenir elle-même point d’appui. Jeux de moulinets de bras et de déséquilibres rééquilibrés par le partenaire (le titre de la pièce est éloquent) me rappellent une autre danse du même chorégraphe que j’avais vue interprétée par deux danseurs de l’Opéra de Lyon lors de sa venue au CND à Pantin. C’est athlétique sans jamais cependant verser dans le côté exhibition. Un certain porté à ras du sol en écart rappelle une figure de patinage artistique, et certains écarts renversés proches de la souplesse rappellent le passé de gymnaste de la danseuse, mais le parallèle s’arrête là. (Pourtant je ne peux pas m’empêcher de penser aux coups que chacun a du se prendre en répétition… -Sylvie Guillem portait d’ailleurs des genouillères…) L’acrobatie s’est métamorphosée en art. Brillante alchimie du chorégraphe. Doux et hypnotisant, on aurait voulu que ce duo ne s’arrête pas. Au fond le seul défaut de cette soirée sera qu’on reste sur sa faim. D’où l’intensité des applaudissements et les innombrables manœuvres du rideau de scène.

Push

 

« C’est un grand voyage que nous faisons ensemble, raconte Maliphant au Monde. Nous appartenons à deux mondes différents. Elle bosse énormément et peut tout faire avec une facilité apparente incroyable. Je chorégraphie en fonction de la singularité de chaque danseur. Avec Sylvie, j’ai donc pu aller beaucoup plus loin dans l’écriture. »

 

Le manuel du parfait chasseur de petits rats – vol. 2

Ou comment l’approcher

       Le moyen le plus sur de l’observer est sur scène, là où il est apprivoisé. Le phénomène est alors magique, se garder de toute analyse et de tout esprit critique.

 

Dans la rue
        Le repérer est très difficile, hormis le cas exceptionnel de l’opéra. Les autres peuvent cependant être soupçonnés lorsqu’ils sortent d’un cours, à leur démarche sénile qui cherche à éviter de bouger leurs articulations douloureuses. L’affalement est ensuite notoire dans les moyens de transport. Vous pouvez en apercevoir un dans l’attente d’un feu vert pour piétons, s’il balance sa jambe en attitude à la seconde (en remontant le genou vers l’épaule) ou s’il se balance sur le côté, mains sur les hanches avec une jambe décollée du sol : il se fait craquer la hanche. Moment ô combien délectable. Passons. Il peut également faire le héron, ce qui se traduit ici par l’étirement de la cuisse.
Si vous avez beaucoup de chance, le petit rat se trouvera sur le chemin de son cours et sera donc muni d’un chignon. Il sera alors très facilement reconnaissable (surtout s’il court, le petite rat est souvent un peu juste).

 

Aux abords d’une audition
         Cet endroit constitue un terrain de repérage rêvé pour tout amateur de rat. On y trouve la raideur manche à balai due au stress et surtout la fameuse marche des canards. Eh oui ! De même que les paons font la roue, le rat laisse cette curieuse esbroufe au gymnaste et parade ridiculement en-dehors (du propos) pour impressionner ses petits concurrents. Mais le rat n’est pas toujours aussi impitoyable qu’on le dit. Il sait être solidaire et se sauver de concert lorsque le navire prend l’eau ; c’est-à-dire quand il échoue plus ou moins lamentablement, ce qui ne manque pas d’arriver en raison du nombre restreint de places disponibles – quand des rats rapaces ne les ont pas déjà accaparées par audition privée, hem. Sales bestioles.
          Avant l’audition, en bus ou à l’hôtel, le petit rat donne des petits coups de tête pour repérer ses congénères. Il fera alors montre de petits yeux inquiets. S’il s’agit d’un pestiféré il aura l’air d’une fouine. (Le rat ne montre pas souvent les dents, mais il n’est pas non plus tendre).
          Après l’audition, il est très probable de le voir pleurer à chaudes larmes de crocodile, escorté par ses géniteurs ou plus sûrement sa mère poule. A votre avis, pourquoi le haut du théâtre s’appelle-t-il un poulailler, hein ?

 

En stage
          Du concentré de rats à observer. Dès l’extérieur, il se repère grâce à son gros sac. Comme l’escargot, le rat trimballe son capharnaüm avec lui. Dans une énumération à la Prévert : tickets de bus, horaires de cours de l’année dernière, paquets de mouchoirs ; des tuniques à gogo parce qu’on ne sait jamais laquelle choisir mais surtout parce qu’il est impératif d’en changer souvent (et d’essorer la précédente- j’exagère à peine) ; des demis pointes trouées dans lesquelles on se sent comme dans des chaussons (pas étonnant, c’en sont) ; une paire de pointe en cours qui a connu quatre cours et dans un temps égal sera dans un état de décomposition avancé, une encore toute bonne à finir mais qui en réalité en est déjà au stade avancé de décomposition (stade beurre mou par canicule) et des toutes nouvelles qu’il va falloir briser ( et fait de quoi ce sont plutôt les pieds qui sont brisés au premier essayage).  A quoi s’ajoute une serviette pour les gouttes qui roulent dans le dos comme des petites perles de rocaille, ou au coin de l’œil –hum… ; du dédorant ; de la laque les jours de grandes occasions, des filets, des pinces qui disparaissent mystérieusement de leur boîtes et dont on retrouve quelques survivants en farfouillant au fin fonds du sac (alors que l’on est pressé, il va sans dire) non sans se piquer à l’aiguille qui dépasse du nécessaire à couture -en cas d’extrême urgence ; un peu de maquillage beaucoup pour certaines ; téléphone ; bouteille d’eau ; pansements ; argent ; brosse à cheveux… Le tout sans dessus dessous.
          Avec sa maison, le rat va donc au stage. Une aubaine pour le chasseur puisque le terrier est parfois prêt à excepter les visiteurs et  épater la galerie. Les cours sont bondés, ça bat, frappe, brosse, fouette, saute et tourne de toutes parts. Le rat fait ici la rencontre de ses pairs. Il en connaît toujours plus ou moins quelques-uns et chuchote sur les autres. Tout se sait. Il n’y a que la désignation qui ne soit pas toujours facile : « Tu vois, elle, là-bas, avec le chignon (vachement identifiant), celle qui se place, là, mais siiiii, celle avec la tunique, le short et le collant noir, non pas la brune, la blonde, là, oui elle… bah elle rentre en deuxième division ». Suit généralement un petit juron d’admiration, un soupir de langueur –« mais pourquoi je ne suis pas comme ça ??? »- et un « hm » conclusif.

En stage, le rat enchaîne les cours et rentre totalement exténué. Là, il est facile à attraper… mais il n’a alors plus rien de tout ce qui fait sa légende.

Que ma joie demeure

         Un spectacle baroque ? A priori, je dis bien à priori, cela n’a pas l’air de devoir soulever une joie intense. Oui, mais les à prioris sont faits pour êtres défaits par l’expérience. Je me suis laissée entraîner… le spectacle était proposé à petit prix par l’Adiam dans le cadre d’une sensibilisation du public (le premier qui dit les publics, je l’étripe virtuellement), précédé d’une conférence. L’idéal pour rentrer dans l’univers de la chorégraphe Béatrice Massin. Elle nous a expliqué les différents systèmes de notions de la danse baroque et comment elle a pu redécouvrir et remonter des danses tombées dans l’oubli. Mais là où ça devient intéressant, c’est que cette redécouverte est avant tout une base, un vocabulaire chorégraphique (comme l’on dit quand on est critique de danse.). Un matériau qui est outil pour créer. Ainsi elle nous explique qu’elle a gardé tel ou tel pas, abandonné l’idée de symétrie qui fait trop figé de nos jours et correspondait bien pour les bals de cour mais moins pour une scène. La théorie paraît alléchante. Mais la dégustation surpasse toutes les attentes. Sur des musiques de Bach, il me semble, la chorégraphie montre un groupe qui se fait se défait, on avance, on sort et nous invite à entrer dans la danse. Les passages de groupes alternent avec des duos ou trios, les envolées d’entrain avec des moments plus intimes, la musique égrenée avec un silence qui est tout sauf pesant. Silence propice pour se laisser développer un duo déclaration d’amour et découverte de l’autre. Silence… dans lequel résonne les frottements des pieds sertis dans de petites chaussures à talon. Silence rythmé avec des frappés qui créent un véritable rythme, qui créent la musique et la danse. On pourrait croire à des claquettes. Ce n’est ni de l’ancien adapté pour faire moderne, ni du moderne à partir du désuet. C’est une création, une danse vivante qui donne à voir la vie. Le groupe s’amuse, joue, hésite, virevolte. Les bras jaillissent, esquissent, surprennent : c’est que la notation n’en a pas fixé les mouvements, chaque interprète les inventait selon sa personnalité, son style. La touche finale de l’artiste accompli. Rien n’est figé. La danse respire. La danse souffle sans jamais s’essouffler. Elle halète. Elle s’adoucit et elle monte en enthousiasme. Le début était déjà captivant, la suite est époustouflante. Monte en vivacité, en vigueur, en grandeur, en mouvement. Le geste se fait plus grand, plus libre même si toujours parfaitement contrôlé. Les couleurs apportent chaleur, intimité et surtout dynamisme. Le tapis de sol est rouge, presque aveuglant quand il est à peine éclairé et que les danseurs s’en détachent dans un jeu de clair-obscur, statues vivantes, sculptures de chair et de souffle. Les costumes sont composés de pantalons oranges –vous comprenez pourquoi je suis emballée- de hauts de couleurs différentes et des vestes qui tiennent le milieu entre la chemise d’homme d’époque, la tunique et le queue-de-pie et qui virevoltent littéralement autour des danseurs. Parfaitement étudiés, d’autant plus que les tours sont nombreux. Sans parler des manèges dont les sauts finissent par rivaliser avec les ballets classiques. Festival de rouge, d’orange, de jaune et tache de douceur rose. Bonbons que l’on sent acidulés mais jamais acide. Les danseurs bondissent, le rythme s’intensifie, les vestes s’ouvrent. Les chaussures sont laissées sur le côté et les pieds nus se mêlent aux talons. Bientôt les vestes sont négligemment laissées sur le côté, les pieds nus se réunissent, les mouvements empruntent plus au contemporain –La chorégraphe l’es de formation-. L’allégresse n’est plus seulement sensible, elle se transmet. Une danseuse pousse un cri, pas obscène, pas animal, pas stupide, cri de bonheur. On bougerait bien si les sièges n’étaient pas reliés les uns aux autres. Encore, plus, toujours, hypnotisés non soulevés, entrain, joie pure, gratuitement, joie totale, joie de vivre. Vie. Tout simplement. Alors quand ça finit, on reste sous le choc, et oui, on veut « Que ma joie demeure ».

        Je ne me suis pas relue, juste laissée entraînée par la bribe de joie qui me restait, et correction orthographique de Word. Il se peut donc que tout ne soit pas totalment compréhensible…

La Bayadère

         Dimanche dernier, Bastille. Du soleil au vent froid, nous nous engouffrons dans la noirceur de la salle de l’Opéra. Ici surgit un nouveau monde, dès que l’on feuillette le programme, exhalaison de lourdes senteurs qui invitent au voyage. En Inde. L’histoire est celle d’une bayadère qui se refuse au grand prêtre mais se laisse courtiser par un bel (évidemment) homme. Ce dernier s’avère être un prince qui doit obéir au Maharadja et épouser sa fille, Gamzatti. Pour se venger de son rival, le prêtre dénonce l’amour de Solor pour la bayadère, ne se doutant pas que le Maharadja va sévir la bayadère plutôt que l’amant. Gamzatti qui a surpris la conversation entre en contact avec sa rivale et tente de la faire renoncer à Solor, sans succès. Le mariage a lieu et la bayadère, danseuse sacrée de son état, doit participer aux noces. Mais sa rivale a caché un serpent dans un corbeille de fleur et la morsure lui est fatale –elle refuse en effet le poison offert par le prêtre toujours amoureux. La troisième partie, l’acte blanc est une plongée dans l’hallucination narcotique de Solor. Lui apparaît en songes la bayadère avec qui il danse et danse…
        Ce ballet est d’une richesse inouïe. Les costumes rivalisent d’étoffes précieuses sans jamais être clinquants, (+ vive les accessoires et le tigre attrapé à la chasse pour le Maharadja, je veux le même !) les décors nous transportent immédiatement en Orient, et que dire de la danse… Mêlée de pantomime, elle est à la fois très lisible et très expressive, accessible, me semble-t-il, même à ceux qui ne sont pas balletomanes. Et, rendons à César ce qui lui appartient, la chorégraphie de Noureev est une merveille. Merveille sublimée par les danseurs… Agnès Letestu était la Bayadère. Délicatesse, maîtrise, finesse, passion, retenue sont autant de nuances à sa palette. Elle s’impose sans jamais en imposer par une seule solide technique. Sa force est toute de présence et d’interprétation, particulièrement dans le deuxième acte (et le premier aussi, dans la danse avec l’amphore –c’est quand même plus poétique que de dire cruche, non ?). Epoustouflante de sincérité elle est en total accord avec Solor, José Martinez, qui se montre non moins splendide que sa partenaire. Il habite le rôle comme la scène et son plaisir de danser est communicatif : il est particulièrement éclatant dans des grands jetés qui semblent être d’immenses bons dans la joie. ( Pour ceux qui n’auraient pas compris, ce couple était woww !)
         Les rôles secondaires doivent avoir leur part de compliment et non seulement être mentionnés. Emmanuel Thibaut est parfait dans le rôle de l’idole dorée qui lors du mariage, danse cette si difficile variation. Il a été, à l’image de son costume, étincelant.

L’esclave de Solor, incarné par Karl Paquette, était d’une grande expressivité. J’ai découvert ce danseur dans un tout autre registre que celui où je l’avais déjà vu, et je dois dire que je suis toujours aussi enchantée et j’aimerais beaucoup qu’il soit nommé étoile (de même pour Emmanuel Thibault, est-il besoin de le préciser ? Mais ce dernier plaît rapidement pour sa technique et sa fougue et je suis sûre qu’il sera un jour reconnu comme artiste, tandis que j’appréhende un peu qu’on ne prenne le talent de Karl Paquette à sa juste valeur – cette parenthèse vous ennuie ? n’ai-je pas le droit, moi aussi, de m’incliner devant mes idoles dorées ?).
Stéphanie Romberg tenait le rôle de Gamzatti. Elle m’a malheureusement parue peu sûre d’elle techniquement. Enfin, remettons les choses dans leur contexte : le rôle est affreusement dur et il n’est pas facile d’être aux côtés d’une danseuse étoile confirmée. Elle s’en sort par sa présence scénique et un jeu qui laisse apparaître une forte personnalité. Je préfère mettre les hésitations techniques sur le compte de la fatigue et garder une bonne image de cette danseuse que j’ai adorée par ailleurs –dans le rôle de la mère de la petite danseuse de Degas, pour ne citer que le dernier…            
           N’oublions pas également les élèves de l’école de danse ni surtout le corps de ballet, toujours d’une précision d’horloger, qui cisèle la musique de sa danse. (mis à part une danseuse qui devait être une remplaçante et copiait ses camarades, parfois au risque d’un retard ; et d’une chute de perroquet dans la danse… des perroquets. ) Mais alors, ce qui était totalement envoûtant était la descente des ombres. Toutes les femmes du corps de ballet s’avancent sur scène en tutus blancs et voiles légers qui donnent une grande fluidité aux bras. Posé, arabesque pliée, posé, cambré en arrière, marche, marche, posé, arabesque pliée, posé, cambré en arrière, marche, marche, posé, arabesque pliée. Cela paraît mécanique dit comme cela mais si vous pouvez vous figurer le moelleux des arabesques, le mouvement des cambrées et l’avancée des danseuses en un long serpent lumineux… vous verriez à quel point ce passage est envoûtant. Hypnotique même, puisque dans la semi pénombre qui règne sur le plateau, le blanc se détache d’une manière particulièrement lumineuse, presque éblouissante, faisant des ombres ( !) des êtres fantomatiques. Hypnotique je vous dis. Et sur cette vision idyllique que je vais vous laisser (comment ça, enfin ?), vous rare lecteur a n’avoir pas zappé la totalité de cette longue note.
            Pour ceux qui ne viennent ici que pour lire la fin, voici le résumé totalement dénué d’intérêt : La Bayadère est le grand ballet classique que j’ai préféré.

 

P.S. Je viens de trouver un article sans prétention, pas mal pour ceux qui éprouveraient le besoin de jeter un coup d’oeil rapide sur une part du monde chorégraphique actuel : ici.

Le lac des cygnes de Matthew Bourne au théâtre du Mogador

(Pour une vraie critique (pas la mienne donc), c’est par ici.)

          Il faut oublier toute idée préconçue avant d’aller voir ce spectacle. Ou les garder en mémoire comme des poncifs à détourner. On ne va pas voir le ballet Le lac des cygnes mais le spectacle Swan Lake de Matthew Bourne. Rien à voir, ce que nous suggère d’emblée le côté marketing de l’affaire avec dès l’entrée la vente de T-shirts, tops DVD et que sais-je encore. Le spectacle mêle danse classique, contemporaine, comédie, music-hall et comédie musicale, le tout avec une bonne dose d’humour et d’idées loufoques très réussies. Le limiter à la photo des cygnes figurant sur l’affiche serait louper la richesse du spectacle.

         Intro
Je prends place dans la corbeille, d’on l’on a une assez bonne vue. Par chance, le champ est libre devant nous et l’ouvreuse nous fait signe (non, pas cygne !) quelques secondes avant le début de nous avancer. On se retrouve en plein milieu. Voilà qui commence bien. L’introduction éclate, rideau fermé, la musique nous plonge dans l’univers de Tchaïkovski. Autant le dire dès à présent avant que je n’oublie. La musique était superbe, par elle-même certes oui puisqu’il s’agit d’un chef-d’œuvre, mais elle était particulièrement bien rendue par les musiciens et la chef d’orchestre (plutôt rare, une femme, non ?). C’est la première fois que je remarque la musique. D’habitude, cela semble couler de source, la musique jaillit, les danseurs se meuvent par-dessus. Mais là, la musique prend un véritable relief. Bravo aux musiciens, en un mot.

         Acte I
Le rideau -orné d’un cygne en plein vol- se lève. Au milieu de la scène, un lit immense, orné d’une énorme couronne typically British. Le prince ouvre les yeux, d’une mimique très véridique et le ballet de la cour commence. Les femmes de chambre et les majordomes défilent. C’est ordonné mais incessant, part en toutes directions. A peine réveillé le prince est saisi, pomponné habillé de tous côtés et prêt avant que la journée n’est véritablement démarrée. Vite rejoint par la reine, le protocole commence. Pas de danse à proprement parler mais un ballet incessant, une mise en scène bien construite. Le lit se retourne et devient par l’habileté du décorateur une tribune d’où les deux membres de la famille royale font signe à leurs admirateurs. Jeu de scène amusant des groupies royales qui se déplacent avec la corde rouge qui marque habituellement les fils d’attente. Sortes de soldats également. Les deux descendant et la cérémonie continue. La reine tire sur une bouteille-corde, des banderoles ornées de la couronne se déroulent sur le Hourra, bien anglais des marin’s. Re-saluts. Amusement du prince qui s’endort et désynchronise les petits mouvements de main. Puis apparaît la starlette, future princesse. Habillée de rose dans une robe courte et bouffante, perlée elle est à l’opposé de la retenue qu’impose l’étiquette. Elle plaît au prince mais pour la reine, c’est niet. La reine va tout de même se laisser fléchir et la jeune pimbêche donne lieu à toutes sortes de situations comiques à la scène suivante. La reine mère et la princesse starlette sont à l’opéra. Le décor très habilement conçu permet de voir, côté jardin le ballet auquel

elles assistent et leur loge, côté cour. Le ballet est décapé et fait l’objet d’une satire burlesque. Amusant même s’il fait un peu grincer les dents et ne contribue pas à ôter ce préjugé sur la danse classique. Histoire de princesse les pieds flexs, environnée de papillons mièvres. Bûcheron bien lourdaud qui se ramène. Jeu de scène d’une délicatesse absolu- j’aime quand la princesse part sur la pointe des pieds en étant aussi légère qu’un éléphant. Le début du manège du bûcher n’est pas mal non plus, avec la tête qui tourne en tous sens. Explosion retentit (ça me fait penser à la chorégraphie Papillon où Emma Livry perdit la vie, son costume ayant pris feu) mais apparaissent des trolls- arbres qui effraient la chaste et pure princesse par un comportement obscène. I’m shocked ! My Godness ! Le spectacle est plus réjouissant côté cour avec la loge royale. La starlette rose –bonbon ne cesse de commettre des impairs. Avance sa chaise de manière à ce que tout le théâtre en profite ; cherche à comprendre l’histoire, pourtant simplette en tournant le livret comme un enfant son livre d’images. Fait retentir son téléphone portable – un moment de flottement dans la salle – et arrête la musique pour finalement faire tomber son sac du soir doré sur scène. Mimique de la reine successivement outrée, exaspérée, indignée et désespérée.

La scène suivante nous sort du comique. Nous sommes dans les appartements du prince qui, seul, face à son miroir boit. La reine, en logue robe blanche survient, demande ce que cela signifie. Le prince, d’abord malheureux devient fou, il violente sa mère, la soulève, la brutalise jusqu’à ce qu’abattu, il finisse par la laisser s’échapper. La dépravation du prince continue scène suivante au Swank (drank ?) bar. Mélange de marins homosexuels, de starlettes, de prostituées en porte-jartelle et d’un danseur disco, pantalon orange et perruque choucroute sur la tête. Le prince essaie d’attirer sa starlette mais ne réussit qu’à se faire expulser du bar après quelques danses endiablées dans le plus pur style du music-hall. Rejeté, il assiste à la sortie successive de tous les danseurs qui tiennent plus ou moins debout. Mal dans sa peau, seul sur le trottoir, le prince nous offre les premiers moments de véritable danse avec de beaux sauts parfois terminés en une chute au sol (je ne peux m’empêcher de penser aux bleus qu’il a du se payer en répétition). Le secrétaire particulier qui veille au grain sort lui aussi du bar et le prince se cache sous son manteau pour passer inaperçu. Il n’échappe cependant pas à un paparazzi. 

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             L’acte II se passe de nuit dans un parc publique. La lune en arrière plan, ronde et blanche nous renvoie au mythe du loup-garou et suggère le temps de la métamorphose (mais non, mais non, je ne suis pas obsédée par Ovide tsk !). Les barrières surmontées de pics suggèrent cet univers de château hanté tout en évoquant un peu un cimetière. Lieu étrange donc, pour un acte qui ne l’est pas moins. Seul sur un banc, le prince récupère un papier dans une poubelle, griffonne quelques mots qu’il accroche au réverbère puis semble vouloir en finir en se jetant dans le lac (un prince digne de ce nom ne devrait-il pas savoir nager ?). Mais un cygne immense apparaît et l’en empêche. Le banc glisse vers les coulisses pour laiss
er le champ libre au corps de ballet masculin, tous devenus cygnes. Epatant, à l’exception du cygne principal contre lequel j’ai quelques réticences que j’expose rapidement pour en revenir à la délicieuse chorégraphie : devrait faire quelques abdos pour se débarrasser d’un capiton grassouillet sur le ventre et s’épiler par la même occasion car le rendu visuel n’est pas des plus heureux. Enfin, pour ne pas faire oublier ses magnifiques bras, il devrait penser à tenir ses équilibres (le pied qui oscille n’est excusable que chez les demoiselles qui ont les pointes au pied) et accessoirement tendre ses pointes de pieds qui cassent totalement la ligne du corps.

Tous les cygnes sont vêtus de curieux bermudas de poil (la description porte à rire, mais c’est vraiment pas mal). Les mouvements évoquent bien l’animal même si l’interprétation est plus fondée sur la puissance et la force de l’animal que sa grâce éthérée.  «  Matthew Bourne : « L’idée d’un cygne masculin est tout à fait logique pour moi : la force, la beauté, l’envergure des ailes de ces oiseaux me rappelle la musculature d’un danseur beaucoup plus qu’une ballerine en tutu blanc. La ballerine réussit à suggérer la beauté sereine de l’oiseau qui glisse sur l’eau mais l’une de ces images que nous avons étudiées durant les répétitions était un film au ralenti d’un cygne qui attaquait un petit bateau de pêche (pour protéger ses petits je crois) et c’était terrifiant. Nous voulions exprimer le côté plus violent des cygnes. » En effet, force, violence, fougue mais aussi beauté se dégage de leur danse, composée de nombreux sauts impressionnants. « Je voulais […] tenter de créer quelque chose de beau et de lyrique pour les danseurs tout en laissant leur virilité absolument intacte. Je voulais aussi que les scènes où figurent les cygnes soient chargées de sexualité, de sensualité et d’audace. » Pari tenu. J’ai particulièrement aimé de passage des « quatre petits cygnes » dont certains temps sont scandés avec les pieds (nus).

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La classe ! particulièrement pour le brun qui dansait côté jardin et que je n’ai pas réussi à localiser sur le programme. Il faut dire qu’ils sont assez méconnaissable avec la couche de blanc qu’ils ont sur la tête et cette bande noire en haut du front, maquillage très bien trouvé puisqu’il faut ressortir les yeux et leur donne un aspect sombre, dangereux. Beau moment aussi où les cygnes de face font les sauts de chats avec des ondulations de bras comme s’ils nageaient puis de dos, penchés en avant écartent leurs mains jointes puis ondulent puissamment des bras. Wa-oh ! Dernier mouvement, la main qui s’incline en avant puis en arrière sur la musique dont la résonance a été supprimée. Bel effet. Le prince entre peu à peu dans cet univers, se mêle aux cygnes, jusqu’au duo avec le cygne principal. Lorsqu’ils disparaissent, il reste avec un sourire de béatitude, comme s’il avait rencontré quelqu’un qui le comprenait, un univers idéal auquel il essaie d’accéder.

Entracte

           Acte III
Un grand rideau côté cour et l’entrée de la famille royale et des stars avec bien entendu, les fans qui y assistent. Les femmes, toutes en tenues de soirée noires pailletées se retrouvent à l’intérieur du palais, en compagnie de leur cavalier. Sur les côtés, des tables rondes, au fond, un balcon et au mur deux grandes torches tenues par des mains dorées.

Le bal s’ouvre. Virevolte dans tous les sens, bien gentiment, jusqu’à l’arrivée du cygne, relooké en pantalon et veste de cuir, genre mauvais garçon, sui se met vite à jouer la carte de la provocation. Il séduit toutes les femmes les unes après les autres, ce qui donne lieu à de magnifiques portés. Puis il les admire allongé à l’avant-scène dans une position mi-lascive mi-provocative. L’atmosphère s’échauffe, le cygne séduit aussi la reine, qui ma foi ne dit pas non. Bien que la caresse sur toute la longueur du bras ne soit pas le baisemain type, elle ne s’offusque pas. L’atmosphère devient carrément endiablée avec l’une des danseuses qui monte sur la table, devant le cygne. Son cavalier voit rouge, tapote sur l’épaule du cygne puis se recule quand se dernier se retourne et le toise de toute sa hauteur. Le cavalier s’adresse directement à sa danseuse et finit par taper du pied pour qu’elle descende, ce qui n’a pas vraiment l’air de l’émouvoir. Après –ou avant ?- les couples, les danses d’ensemble dans un style très espagnol avec claquement de mains, déhanchés et sauts enthousiastes. Je me demande un instant à quoi correspond ce passage dans le Lac, n’ayant pas en mémoire une quelconque danse espagnole, surtout à ce moment, et réalise que c’est la musique des 32 fouettés. Olé ! L’homme cygne, reprenant son caractère sauvage en même temps que sa bande noire sur le front fait des avances au prince, déchiré entre son amour pour lui et sa peur du ridicule. Ses mouvements saccadés et repliés sur lui-même traduisent très bien son malaise. Pas de deux fait d’attirance répulsion. Le prince finit par être rejeté, et à terre, il est la risée de l’ensemble des danseurs du bal, faisant cercle autour de lui. Il s’enfuit dès que possible. Il revient plus tard, un pistolet à la main avec lequel il menace le cygne et tous les invités. Le majordome, qui veille au grain, réplique immédiatement en le mettant en joute avec un autre pistolet. La starlette amoureuse s’interpose et dans la confusion, c’est elle qui est tuée. Le prince est emmené.

           Acte IV
On le retrouve  dans son lit mais l’on comprend vite qu’il se trouve dans un hôpital psychiatrique. Le médecin entre en blouse blanche, suivi de la mère puis d’une armée d’infirmière. La lumière donne lieu à un magnifique jeu d’ombres qui se projettent sur le mur blanc et créent des géants effrayants, à l’image de ce que représentent pour le prince leur personnage qui viennent d’entrer. Le prince a l’air traumatisé, ses mouvements suggèrent la folie ou du moins une nervosité poussée à son comble.
Alors qu’il est dans son lit, trois cygnes surgissent d’en dessous. Un incessant va et vient se met en place, jusqu’à l’apparition du cygne principal qui surgit de l’intérieur du lit ( !). Il témoigne à nouveau son amour pour le prince. Mais les autres cygnes supportent mal cette relation et attaquent sans pitié. (Peut-être les cris d’animaux féroces étaient-ils de trop, les mouvements traduisant on ne peut mieux la férocité des cygnes.) Le cygne protège le prince, qui paraît bien fragile derrière lui, mais les cygnes grimpent tous sur le lit, les envahissent et finissent par les séparer. Le prince est malmené, sur le point d’être sauvé puis à nouveau encerclé, piétiné, pincé, giflé avec une violence incroyable. Le cygne le retrouve mort, soulève avec sa tête le bras qui retombe comme un objet sans vie. Il le porte dans son lit et disparaît. Sa mère la reine le retrouve gisant sans dessus dessous dans son lit et se lamente sur le corps de son fils tandis qu’apparaît à la fenêtre surplombant le lit, le cygne avec, enroulé dans ses bras, le prince comme si leur amour devait survivre à la mort.

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Rideau et aplause aplause aplause….

En résumé, un spectacle réussi, « expressif », drôle même s’il mériterait un peu plus de technique de la part du cygne pour être mis en valeur.