Le retard s’accumule dans les posts de blogs prévus et non-écrits. On pourrait dire que c’est comme le retard dans la lecture des journaux auxquels on est abonnés : il y a un moment où il faut sacrifier la poursuite de la chronologie au saisissement de nouvelles tant soit peu dignes de leur nom, et (comme on le fait de fruits dans une corbeille) sacrifier quelques « nouvelles » périmées afin d’éviter qu’elles ne contaminent les fraîches à la durée de consommation fort limitée. Il faut néanmoins remarquer qu’à la différence des piles de journaux qui ne se détruisent pas comme les lignes de Tetris, les idées de posts de blogs sont biodégradables. Au lieu de s’accumuler, le retard s’autodétruit. Il disparaît justement parce qu’il est monstrueux : j’en viens à oublier ce dont je voulais parler. Mais les oublis ne sont pas perdus et les épluchures de projets se recyclent, d’où le titre de ce post. Après, mieux vaut ne pas se demander ce que ça aide à faire pousser- les digressions et l’engouement obsessionnel pour les métatrucs. D’où j’en viens quelque part (et n’en reviens pas moi-même, ce n’était pas prévu) : mieux vaut ne pas s’abymer devant le « récit abîmé ». Exit le Nouveau Roman comme choix de mémoire. Nouveau t’aime sur lequel enchaîner les variations : Kundera. Le motif reste à élucider.