Invasion. Il n’y a que Kurosawa pour faire un fil d’extraterrestres avec trois bouts de ficelles : pourquoi recourir aux effets spéciaux quand des regards perdus et des poignées de mains inextricables suffisent à instaurer le malaise ? On n’est même pas certain qu’il s’agisse d’un film d’extraterrestre à vrai dire ; les êtres étranges qu’on soupçonne d’être des créatures ayant emprunté une apparence humaine pourraient tout aussi bien être juste… très japonais. Seule certitude : des gens, épars puis de plus en plus nombreux, perdent des concepts ; ils désapprennent soudainement ce qu’est un père, le passé, l’orgueil et, privés de cette structure mentale, s’effondrent. Le concept de concepts volés est assez génial… et cela suffit à me faire adhérer au film, malgré une fuite-poursuite qui s’éternise un peu et un bref passage poussif sur le concept d’amour sous-estimé dans sa réversibilité force-faiblesse.