Nous allons aujourd’hui procéder à la remotivation de la catachrèse [non, pas dans l’œuvre de Saint-John Perse] de ce fameux proverbe : « On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ».
[Ou pourquoi le pseudo de Melendili est génialement : »Je suis un oeuf brisé par la tyrannie du polycopié oppresseur »]

Tout a commencé par un cours d’histoire sur la révolution russe. Ou tout a commencé par l’humour très enclin à la métaphore de Mimi. Je ne sais. Il n’est pas question de rejouer ici la question de l’œuf ou de la poule mais de montrer à quel point l’œuf est fécond. Explication de l’idéologie communiste, donc, et des rapports qu’entretiennent les moyens avec la faim fin : on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Ce qui au bout de quelques phrases n’a pas manqué de devenir brouillé. Quelques trésors que nous a pondu notre poule aux œufs d’or :
« L’omelette libérale ne se soucie pas de l’œuf chômeur, de l’œuf tiers-monde. »
« Aujourd’hui, il y une compassion envers tous les œufs plus ou moins fêlés de notre société. On se replace du point de vue de l’individu : gare à l’œuf ! »
La métaphore est tentante, il ne faut pas nous tendre des mouillettes perches comme cela. A notre aristocrate qui n’a pas tout gobé et conteste de façon imagée (mais sans recours à la violence carnavalesque des œufs et de la farine) : « La métaphore est culinaire, mais la pensée est bonne. »
« Le communisme, c’a été beaucoup d’œufs cassés sur le sol de la cuisine, et l’omelette, on ne l’a pas vraiment vue. » C’est malin, maintenant, il va falloir marcher sur des œufs pendant nos dissertations sur le communisme. A moins de récupérer une coquille et de se faire un casque de Calimero.
La conclusion, sur le ton de ceci-est-une-vérité-profonde : « Si tu écoutes les œufs, tu ne feras jamais d’omelette. » Ce n’est pourtant pas compliqué crâne d’œuf.
Comment cela, on voit que j’ai passé l’après-midi à travailler et que je suis au à plat ? Vous tuez mon enthousiasme renaissant dans l’œuf.