Sur les rails (de quoi, ça reste à voir – ou à fumer)

« Ce train est arrêté en direction de Saint-Quentin en Yvelines. »

Je ne sais pas si la littérature commence par une distorsion du langage, mais, assurément, toute distorsion n’est pas littéraire, la sncf est là pour nous le rappeler. L’arrêt vers une destination… il faut croire que le train est planté là comme une stèle musulmane orientée vers la Mecque. Enfin, on a de la chance, on peut en conclure que le train est sur les rails, et dans le bon sens (celui dont manque parfois le personnel).

Cela m’a rappelé l’annonce d’un retard du à « la présence de personne dans les voies ». Incrustées en mosaïque dans les rails, les restes d’un « accident de personne » ? Non, non, une manifestation ou quelque zigoto dans le passage. Circulez, y’a rien à voir.

5 réflexions sur « Sur les rails (de quoi, ça reste à voir – ou à fumer) »

  1. ça me fait penser à l’un des échanges truculents de « Darjeeling Limited », entre burlesque et philosophie, la vie, quoi 😉 :
    – what did he say ?
    – he said that the train is lost.
    – ??? How can a train be lost ? It’s on rails !

    ;-))
    Bon week-end…
    (& pour vous faire sourire : comme mon avion risque de ne pas décoller – c’est ma période de chance, visiblement… – je m’apprête à faire 15h de train de nuit. Si si 😉 )

  2. Yannick >> 😉

    Anne D >> Love that line. Melendili m’avait déjà fait part de son enthousiasme à propos de ce film, vous me donnez envie d’essayer de penser à le trouver (avec Gibert, je me suis un peu trop bien habituée aux occasions, j’ai tendance à attendre et à fouiner régulièrement…)
    15h de train… la seule chose qui puisse rivaliser avec cela, ce sont les 15h de bus de nuit entre Brisbane et Sydney (mon amie m’avait fait faire les réservations le lendemain de mon arrivée, et après plus de 20h d’avion, en plein jet-lag, j’avais trouvé ça tout naturel).

  3. 15h de bus… c’est un peu loin, mais ça se passait à Sumatra. Vacances de routardes, 2 filles en Indonésie, on venait de se poser quelques jours au Lac Toba (!!!mmmm) et on a pris ce bus…qui traversait tout Sumatra jusqu’à rejoindre l’autre île, Java. Une dizaine d’heures, je crois, sur une route unique, pas assez large pour 2 bus donc quand on en croisait un, il y en avait un qui descendait dans le fossé. Gentils, ils nous avaient donné les places de devant (Argh!), je crois qu’ils nous prenaient pour des folles… Un peu plus tard, 18h de train, c’était le transvietnamien, quand le pays s’ouvrait à peine, quand China Beach était une plage avec RIEN, j’ai des photos de ça quelque part (China Beach, aujourd’hui, est tapissée de 30 Four Seasons ou équivalents, et les enfants vietnamiens ne peuvent plus aller se baigner, les plages sont les plages privées des hôtels… ;-( Bref 18h de Transvietnamien, de Hoi An (village inoui) à Hanoi, pas de couchettes avant 3 jours, on avait donc pris ce qui restait, des « soft seats », des sièges en bois vaguement recouverts de moleskine bleu pâle délavée. La vie s’organisait dans ce train au fil du temps, les vietnamiens étaient plus habitués et plus efficaces, quand la nuit tombait certains enfilaient des pyjmas, très beaux, ils avaient beaucoup de dignité. Il y avait un vieux papy, superbe, avec une grande barbe blanche, il transportait des plantes en pots, il s’assurait de temps à autre qu’elles ne basculaient pas et les calait bien dans l’amoncellement de bagages. Insensé. Au bout de 5 heures, on avait mal partout, on s’est mises à observer : au lieu de rester assises, les femmes se couchaient, allongées, l’une contre l’autre. Une banquette pour 2 c’est mieux que 2 places assises. On s’est endormies comme ça, en cuiller, l’une contre l’autre. Au matin la lumière se levait sur Hanoi. 18 heures de train, oui…Jamais eu aussi mal, dans tout le corps, jamais été aussi ravie… J’ai des images de ce papy avec son pyjama et ses plantes vertes; Mais où ? AH, et Venise, enfin, la première fois… en car-couchette ;-), pour le carnaval. Parties à 2 filles, encore, avec tout un groupe d’étudiants des beaux-arts. Ils dessinaient sans cesse… Tout fut parfait. J’y suis retournée, souvent, notamment au Gritti pour un 31 décembre, c’est là que j’ai dîné à 3 cm de Woody Allen et sa bande. Rigolo, mais pas pareil. Quant à Rome… J’adore cette ville. La dernière fois est lointaine, pourtant, j’attendais un enfant, c’était exactement la même période, juste après Noel, 31 décembre italien encore, à l’Excelsior à cause de « l’incompris » de Comencini. J’attendais un enfant. C’était il y a 12 ans. Mon fils a 11 ans et demi, je l’entends qui s’agite, ce petit voyage c’est mon cadeau de Noel, 3 mois que j’ai pris ces billets d’avion et dans une heure or so je partirai prendre un train, finalement… Avec mes 2 hommes, le grand et le petit. La vie est facétieuse, non ? 15 heures à se blottir dans une petite cabine, why not… A bientôt… 😉

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