Nous nous sommes rendus à Coney Island en fin d’après-midi, en pleine semaine : il n’y avait presque personne. D’autres badauds français, quelques locaux, des pêcheurs sur le ponton et des écolières sur la plage, reparties avec les rayons de soleil dans un bus scolaire jaune bardé d’inscriptions en hébreu.
La lumière déclinante sied aux attractions vintage, regroupées dans plusieurs parcs concurrents, tous grillagés. Le lieu a quelque chose de suranné, même s’il est bien plus moderne que ce qu’en montre Woody Allen dans Wonder Wheel – à mon étonnement, je découvre qu’il existe bien une grande roue éponyme.
La fête foraine fantôme qui nous a avalés à la sortie du métro nous recrache rapidement sur la promenade en bois qui longe les baraques et la plage. Il fait trop froid pour se déchausser et marcher pieds nus dans le sable, mais on entend le ressac de la mer et, hormis Thunderbolt et quelques autres attractions du même acabit, plus aucun trait vertical ne vient heurter le regard ; l’œil se repose dans l’horizontalité de la plage, de la mer, des rayons, de l’horizon.
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Il fait quand même frisquet, dans les fifties.