Lady Bird

Saoirse Ronan et Beanie Feldstein

On met un certain temps à se rendre compte qu’il n’y a rien de neuf, et même pas mal de clichés1 dans ce film qui réussit toujours à les mettre en mouvement. Lady Bird adopte et conserve un ton singulier, comme les cheveux de son héroïne éponyme, qui voudrait bien prendre son envol. L’humour y est pour beaucoup – pas celui qui fait forcément rire ; l’autre, cru et tendre, précisément parce qu’il n’y a pas toujours de quoi rire.

(J’ai quand même bien ri quand Lady Bird et sa BFF grignotent des hosties comme des chips ; à la cafteuse qui menace de le dire, elle réplique qu’elles ne sont pas consacrées.)

On suit ainsi avec un sourire tantôt de compassion, tantôt franc, le chemin banal et décisif de Lady Bird (la fin du lycée), avec en filigrane la question de savoir comment, sans être ingrat, vouloir et demander plus à une famille qui fait ce qu’elle peut ; comment ne pas rejeter ce qu’on veut dépasser — ne pas renier d’où l’on vient, mais aller plus loin.

Une bonne soeur de l’école privée où se trouve Lady Bird lui fait remarquer que, dans son essay, elle parle de manière très juste de sa ville natale, qu’elle doit donc aimer même si elle veut à tout prix la quitter : Don’t you think they’re the same thing? Love and attention?

  1. Le pompon revient au beau gosse joué par Timothée Chalamet, aussi shallow qu’il était round dans Call me by your name.