On met un certain temps à se rendre compte qu’il n’y a rien de neuf, et même pas mal de clichés1 dans ce film qui réussit toujours à les mettre en mouvement. Lady Bird adopte et conserve un ton singulier, comme les cheveux de son héroïne éponyme, qui voudrait bien prendre son envol. L’humour y est pour beaucoup – pas celui qui fait forcément rire ; l’autre, cru et tendre, précisément parce qu’il n’y a pas toujours de quoi rire.
On suit ainsi avec un sourire tantôt de compassion, tantôt franc, le chemin banal et décisif de Lady Bird (la fin du lycée), avec en filigrane la question de savoir comment, sans être ingrat, vouloir et demander plus à une famille qui fait ce qu’elle peut ; comment ne pas rejeter ce qu’on veut dépasser — ne pas renier d’où l’on vient, mais aller plus loin.