And now, ladies, mice and gentleman, l’heure de la remise des prix a sonné !
Prix Avant l’heure, c’est pas l’heure : Amandine Albisson.
Prix Après l’heure, c’est plus l’heure : Aurélie Dupont.
Prix Tout vient à point à qui sait attendre : Mathieu Ganio, officiellement soustrait de la liste de mes souffre-douleurs.
Prix de gros : déclaration d’amour globale aux danseurs du San Francisco Ballet.
Prix (chauve-)souris : Olga Esina dans le gala de Manuel Legris.
Prix du strip-tease : Friedmann Vogel dans Mona Lisa.
Prix Show must go on : Allister Madin.
Prix WTF: âprement disputé par les poissons rouges de Teshigawara, les spasmes de Louise Lecavalier, les vrais et faux robots de Bianca Li et les canettes argentées de Jiří Kylián, le prix revient néanmoins aux momies du Het Nationale Ballet pour leur trip totalement inattendu.
Prix Miroir de l’Occident : Le Détachement féminin rouge, au kitsch aussi éclairant qu’enthousiasmant.
Prix de la métaphore chorégraphique : les Balletonautes, pour l’ensemble de leur œuvre.
Prix de la relecture : la Giselle de Mats Ek par l’Opéra de Lyon et la Cendrillon de Thierry Malandain. Son Lac ne qualifie pas Dada Masilo comme outsider.
Prix théâtral : Fall River Legend
Prix de l’académique modernisé : Golden Hour avec ses jupettes et ses bandeaux à la Bayadère.
1er accessit pour les académiques bi-face de Concerto #1, d’Alexei Ratmansky (qui aurait obtenu le premier prix s’il était aussi bon chorégraphe que Christopher Wheeldon).
Prix de la révélation blonde de l’année : Sasha de Sola.
Prix de la confirmation blonde de l’année : Karl Paquette dans le Boléro. J’abdique tous les beaux gosses du monde pour Karl Paquette sur la table (sans garantie d’être encore à l’état solide à la fin).
Prix de la coloration : Eleonara Abbagnato brune, incarnant Esmeralda et la Mort.
Prix de la décoloration : Florian Magnenet
Prix du contrejour : Les Nuits de Preljocaj et leurs arabesques non dansées.
Prix Phosphorescent : Constellation, d’Alonzo King.
Prix lunaire : Humming Bird, de Liam Scarlett et Shoot the moon, de Sol León et Paul Lightfootn ex-aequo. En quelque sorte un prix Philipp Glass.
Worst of
Parce que le pire n’est jamais décevant.
Prix Illusions perdues : Ratmansky.
Prix du supplice chinois russe : The Old Woman. Quand bien même c’est du théâtre, il doit figurer ici : non seulement il y avait Barychnikov mais c’était vraiment le worst-of de la saison (suivi par Peter Pan – je ne dois pas être faite pour le théâtre).
Prix Bâillement : Vortex temporum, d’Anna Teresa de Keersmaeker, qui nous a servi la même tambouille que pour Partita 2. Bis repetita placent… up to a certain point : autant Bach tient en haleine, autant Gérars Grisey…
1er accessit pour Benjamin Millepied et son Daphnis et Chloé, venteux.
Best of
Où l’on comprend pourquoi on reste assis à regarder d’autres danser.
Prix prisé : Tabac rouge, de James Thierré.
Prix du spectacle jouissif : Borderline, de Wang et Ramirez. C’était borderline d’être le meilleur spectacle de l’année.
Prix Sidération : Borrowed Light, de Tero Saarinen, terrassant de beauté avec ses chants Shakers a capella et sa danse fraternelle qui va puiser au-delà de l’épuisement, en quête de la part divine de l’homme. La mystique du désir.
Être remué, touché à distance, c’est ça, être ému – être mis en mouvement sans avoir bougé de son siège. La danse comme primum mobile.