Journal de lecture : Odyssée des filles de l’Est

L’Odyssée des filles de l’Est commence par une scène d’attente à la préfecture, où il est question de grenouille, de poisson et de gargouille. Je ne pensais pas qu’une scène d’attente à la préfecture pouvait être drôle ; Elitza Gueorguieva me prouve que si. Le délire méta en moins, j’ai un peu eu l’impression de retrouver le ton de Nina Yargekov dans Double nationalité  :

a) survolté,
b) fantaisiste,
c) cynique.

Il y a des a) b) c) un peu partout comme ça dans le récit. Des listes impayables, aussi. Et des running jokes, telle la répétition de ta mère n’est pas là qui se charge des implications les plus diverses selon qu’il est question de gérer la dame de la préfecture, ne rendre de comptes à personne, fumer un joint, savoir auprès de qui s’excuser.

L’Odyssée des filles de l’Est, si on reprend ses esprits, c’est le récit de deux Bulgares en France : Dora, quarantenaire contrainte à la prostitution… et une étudiante qui n’a pas de nom, car la narration la concernant se fait à la deuxième personne. Forcément, toi lecteur d’un roman publié aux éditions Verticales, tu t’identifies à l’étudiante… qui hallucine des stéréotypes attachés aux filles de l’Est et y consacrera son mémoire universitaire, intitulé « Odyssée des filles de l’Est » — ah bah si, finalement, y’avait un brin de méta.

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Selon qu’il est question de l’une ou de l’autre, de l’étudiante ou de Dora, le même ton ne produit pas le même effet. L’ironie est tantôt drôle, tantôt décapante. Tantôt ça amuse, tantôt ça glace-grince, mais toujours ça dépote, ça c’est sûr. Aperçu des deux facettes sous forme d’extraits.

La vie d’expat’

Tu te trompes souvent. Tu remplaces très par grave dans une phrase au registre soutenu et tu dis bien à toi à très voisins de palier. Des faux amis rendent ton vocabulaire imprécis ou impressionnant selon la situation.

[Elle] est chargée par la Ligue des Bulgares à chien de t’accompagner dans la lutte contre l’administration française et de t’acheter des croissants et d’autres spécialités gastronomiques à un euro.

Puis elle te présente […] à leur berger bulgare Убиец, autrement dit Assassin en VO, mais surnommé Quiche en français.

Dans une autre liste des merveilles : « Ça va ?, placé après bonjour, n’est pas une vraie question. »

Enfin, tu lui casses les oreilles avec tes listes des merveilles de France, alors que tout le monde s’en fout ici, parce que les boîtes aux lettres sont rouillées, que les rues étant plaines de trous ton père vient de se fracturer la jambe en trébuchant dedans, que le nouveau gouvernement a fait coalition avec l’ancien et que ta mère vient de perdre son boulot. La situation t’échappe. Tu essaies de la consoler en lui mettant des chansons de Barbara : trop tristes à son goût, comme si la vie ne l’était déjà pas assez. Elle observe ta tentative pathétique de te créer un affect francophile, sans comprendre ces chansons à texte trop complexe. Elle comprend seulement que tu n’es pas vraiment revenue. Que tu ne reviendras probablement jamais. Qu’elle est en train de perdre une part d’elle-même dans un pays inconnu.

[TW] Violences sexuelles

Tu es flattée que quelqu’un daigne te parler, mais tu n’es pas certaine de lui avoir proposé de s’asseoir à ta table, ce qu’il est précisément en train de faire, il s’avance très sûr de lui avec ses petits pieds qui puent. S’agit-il d’un autre rituel local ? Deux kirs sont désormais posés devant toi. Le type s’appelle Thierry Enchanté et se met à postillonner quand il repère ton petit accent bulgare.

Les ellipses temporelles entre les phrases sont redoutablement efficaces : tristement drôles dans cette scène de drague lourdingue ; très perturbantes dans une autre scène, de sexe, avec un autre personnage masculin. On met du temps à réaliser que, le consentement passé sous ellipse, c’est un viol qui est narré sans être nommé — alors qu’il nous semble évident dans le cas de la première passe imposée à Dora. Elitza Gueorguieva fait apparaître une continuité entre la femme prostituée et l’étudiante stigmatisée, entre le pénal et cliché, l’acte et la projection.

Sans m’en rendre compte, j’ai surtout recopié des extraits concernant l’étudiante : ça passe mieux hors contexte. En voici quand même deux concernant Dora.

L’expérience n’avait duré qu’une minute et demie, ce qui équivalait à l’expulsion d’une fusée dans l’atmosphère ou à la durée de préparation d’un café, pas beaucoup en somme pour saisir ce qui de la vie s’était déplacé de manière imperceptible. Plus tard Dora apprendrait qu’elle venait de vivre un de ses meilleures passes, celle qui ne dure pas.

Déclinez votre identité. […] Dora essaye de comprendre ces trois mots qu’on lui adresse maintenant au quotidien. […] Ça s’appelle le racolage fantaisiste et on l’applique à toute personne qui se prostitue même dans les moments où elle ne se prostitue pas. Alors Dora a agrafé sa fausse carte de séjour à l’envers de sa veste, comme ça on perd moins de temps et ça fait rire tout le monde.

Journal de lecture : Naissance des fantômes

Naissance des fantômes, de Marie Darrieussecq. La titre m’a plu. La photographie de Francesca Woodman en couverture aussi. Ce livre était dans la boîte à livres de mon quartier… et risque d’y retourner sous peu, sans que cela soit un acte de générosité de ma part.

J’ai lu très vite les premières pages, qui m’ont happée, puis sans trop savoir pourquoi me suis arrêtée. J’aurais du me méfier. Quand j’ai repris la lecture un mois plus tard, le récit s’est mis à patiner à peu près au même endroit, au moment où la narratrice a acté la disparition de son mari, parti chercher du pain, et doit commencer à vivre avec cette disparition. Pas facile de faire avec un vide, d’être présent à une absence. Pas facile à narrer non plus : on raconte quoi, de l’absence, de l’attente, du vide ?

Marie Darrieussecq invente une espèce de fantastique phénoménologique, où la perception distordue de la narratrice instaure une réalité déformée et crée les conditions nécessaires à l’apparition d’une présence fantôme — transmutation de la disparition (du mari) en apparition (fantomatique). Le texte, comme une image floue, se brouille : la syntaxe reste correcte, compréhensible, mais le sens se perd à force de métaphores et de descriptions hyper précises, si chirurgicales et fantasques qu’on ne sait bientôt plus ce dont il est question. À chaque fois que, perdu*, on est sur le point d’abandonner la lecture, la mise au point se refait, la narration reprend sur un épisode tangible et compréhensible… avant de se déliter à nouveau — tant et si bien que j’ai rarement eu autant de mal à avancer dans un texte si court. J’ai voulu vivre l’expérience jusqu’au bout, mais doute que la littérature sous champi soit pour moi.

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* Même topographiquement, je me suis sentie perdue : la ville où vit la narratrice, si parisienne dans mon imagination, est placée au bord de la mer, d’îles même, avec des phoques (j’ai pensé aux piers de San Francisco) et une population yuoangui (tout aussi inventée que la Yazigie de Nina Yargekov).

Journal de lecture : L’été où tout a fondu

Anneso m’avait conseillé ce roman de Tiffany McDaniel pour mon challenge lecture de 2023. Les 473 pages débordaient un peu du format court posé comme prérequis, mais il était au catalogue de la médiathèque. Souvent emprunté. Un jour, je me suis résolue à le réserver ; j’étais la première sur file d’attente… et le suis restée des mois durant. L’ouvrage a finalement été grisé, le visuel de la couverture retiré ; j’ai fait une croix dessus, le lecteur précédent devait l’avoir perdu ou gardé en otage. Une semaine avant la fin de mon tutorat en région parisienne, surprise : un revenant m’attendait à la médiathèque ! Plus vraiment certaine de le lire, je l’ai néanmoins emprunté pour lui donner une chance — ou me donner une chance : je pense à présent que le lecteur précédent a fait semblant de l’avoir égaré pour le garder à ses côtés.

L’été où tout a fondu est une drôle de lecture. Pas drôle du tout, fucking dure même, de toutes les duretés que l’existence peut comporter — racisme, homophobie, maladie, coups, mort, suicide… — et qu’on éviterait listées ainsi, mais qui prises dans la trame d’un été caniculaire adolescent deviennent lumineuses.

Tout commence avec un père procureur qui voudrait voir par lui-même et invite le diable dans sa ville. Il se présente, mais c’est un diable sans cornes, juste un môme de 13 ans en salopette crasseuse, un pauvre diable vraiment. Le mal, il le connait parce qu’il l’a enduré ; s’il le suscite c’est uniquement parce qu’il l’incarne aux yeux des autres : un garçon noir dans l’Amérique encore raciste des années 1980, vous pensez ! L’arrivée de cet ange déchu et déçu fonctionne comme un catalyseur de tout ce que les gens ordinaires peuvent avoir de moins reluisant, et met en branle une série d’incidents > accidents > événements dans la petite ville — le tout narré avec adresse par la romancière qui sait enchevêtrer les origines et les concomitances sans tirer aucune causalité par les cheveux.

Là où c’est très réussi, c’est qu’on y croit, à ce pauvre diable : il a pour lui de surréalistes ses yeux vert vif, des cicatrices d’ailes aux omoplates, et la connaissance gênante des vices et malheurs de tout un chacun, même du vieil oncle mort. Le doute subsiste, même lorsqu’il est levé (on veut y croire, c’est poétique en diable). Tout comme subsiste cette perméabilité entre la souffrance qu’on ressent, à laquelle on se cramponne parfois, et celle qu’on cause, qui peu à peu nous éloigne de celui qu’on aurait pu être, qu’on est peut-être encore pour partie — même si l’écart de l’un à l’autre choque : on se demande pendant toute la lecture comment le narrateur adolescent deviendra, est devenu l’adulte repoussoir qui se donne à voir par intermittences lors de pauses dans le récit rétrospectif (même incrédulité que lors d’un certain rapprochement inattendu dans Westworld).

Pendant toute ma lecture, j’ai éludé la photo de la romancière dans le rabat de la couverture — trop américaine, trop jeune romancière prodige. Il est encore un peu mystérieux pour moi qu’on puisse avoir un tel sens des destins qu’il suffise de quelques pages pour en conter un, deux, trois et faire résonner ce condensé poétique de malheur avec ceux qui se racontent au long cours, sans éveiller aucun soupçon formel de virtuosité. Les images de même viennent de nulle part, en nombre, improbables et immédiatement assimilées, comme si ces métaphores n’en étaient pas dans cette petite ville américaine à la terre craquelée, naturelles pour un adolescent qui admire son grand-frère joueur de base-ball et grimpe aux arbres avec son meilleur ami.

On s’installe dans ce roman comme dans un rocking chair sous le porche ombragé d’une maison en bois, et on en émerge avec une solide insolation, sans s’être rendu compte que le soleil avait tourné et qu’on était en plein cagnard depuis un moment déjà.

Journal de lecture : La Danseuse

La Danseuse de Patrick Modiano sent davantage la naphtaline que la colophane. On attend qu’une histoire se dégage de la mémoire du narrateur comme un fossile patiemment épousseté, mais on attend en vain et on assiste à l’inverse à un ensevelissement méthodique, souvenir après souvenir, revisités pour être définitivement perdus. Chaque court chapitre se donne ainsi comme un plan qui émerge d’une auréole sombre et palpite ou grésille un instant jusqu’au fondu au noir suivant. C’est une aquarelle patiemment travaillée au glacis, obscurcie de transparence, couche après couche. Le mystère ne se lève pas, ils se crée : à force de ressasser des tranches de vie vaguement anecdotiques, vaguement bohèmes, on se persuade avec toute la force de la nostalgie qu’il y avait une raison de tourner autour du sujet que l’on crée. En ne donnant pas de nom à la danseuse, qui reste « la danseuse », en retardant ou en se refusant à élucider les liens entre les personnages, en répétant le nom de certains lieux, Patrick Modiano tente de donner à son récit quelque chose du conte, mais n’est pas Alessandro Baricco qui veut. Le rideau ne se lève ni ne tombe jamais vraiment sur ce récit feutré comme une loge tendue de velours sombre, écrin confortable mais vide de tout bijou.

Lectures 2023

Janvier : Les Nuits bleues, d’Anne-Fleur Multon 💙 / Le Pigeon, de Patrick Süskind / Rendez-vous sur tes barres flexibles, de Wilfried Piollet / The Book of moods, de Lauren Martin (un doute : l’ai-je fini ?) / Février : Les Déviantes, de Capucine Delattre / Le Cœur synthétique, de Chloé DelaumeMars : Laver les ombres, de Jeanne Benameur 💙 / La Mort du roi Tsongor, de Laurent Gaudé / La Tête aux pieds, d’Odile Rouquet / Un jour mes princes sont venus, de Jeanne Benameur / Je te nous aime, d’Albane Gellé / Les Mains libres, de Jeanne Benameur 🤍 / Averno, de Louise GlückAvril : Être à sa place, de Claire Marin / La Petite Fille de Monsieur Linh, de Philippe Claudel / Mai : L’Avancée de la nuit, de Jakuta Alikavazovic 🖤   / Vivre avec nos morts, de Delphine Horvilleur / Ça t’apprendra à vivre, de Jeanne Benameur / Singuliers et ordinaires, de Daisy Lorenzi / Éloge des fins heureuses, de Coline Pierré 💛 / En l’absence du Capitaine, de Cécile Coulon 🖤 / Juin : Sì, io sono Michelangelo, de Valeria Conti / Un parfum d’herbe coupée, de Nicolas Delesalle / Juillet : La chair est triste hélas, d’Ovidie / Point cardinal, de Léonor De Récondo / Le présent impossible, de Dominique And / La chambre sans murs, de Morgane Ortin / Noir volcan, de Cécile Coulon / Août : Aventure des barres flexibles, de Wilfride Piollet / Things I don’t want to know, de Deborah Levy / Les Débuts, de Claire Marin / Poétiques et politiques des répertoires, Les Danses d’après, d’Isabelle Launay 💛 (non fini) / Septembre : Éduquer à la motivation, de Jacques André / Octobre : Qui a tué mon père ? d’Édouard Louis / Le Coût de la vie, de Deborah Levy / Remèdes à la mélancolie, d’Eva Bester / Le Jeune Homme, d’Annie Ernaux / La Leçon de musique, de Pascal QuignardNovembre : Il n’y a pas de Ajar, de Delphine Horvilleur / La Position de la cuillère, de Deborah Levy / Un monde plus sale que moi, de Capucine Delattre / Décembre : L’Allègement des vernis, de Paul Saint Bris 💙  / La Librairie sur la colline, d’Alba Donati / Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce, de Lola Lafon = 42 livres

42 livres lus dont
23 ouvrages de fiction (essentiellement des romans)
12 essais
6 recueil de poésie

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Les auteurs — toutes des autrices, en réalité — dont j’ai lu plusieurs livres cette année :

  • Capucine Delattre : Les Déviantes, dont j’ai du recopier un dixième sous forme de citations, et Un monde plus sale que moi qui explore les zones glauques (plus encore que grises) du consentement — le genre de lecture qui pègue (je n’arrive pas trop à savoir si je m’y suis vautrée ou engluée).
  • Jeanne Benameur, ma rencontre de l’année : Laver les ombres, Un jour mes princes sont venus, Les Mains libres et Ça t’apprendra à vivre. Je recommanderais de commencer par Laver les ombres si vous êtes sensible à la danse, et sinon par Les Mains libres, que j’ai trouvé très émouvant.
  • Cécile Coulon : En l’absence du capitaine, Noir volcan.
  • Wilfride Piollet, pour qui analyse et poésie vont de paire quand il s’agit de danse : Rendez-vous sur tes barres flexibles, Aventure des barres flexibles.
  • Claire Marin, que je suis depuis Rupture(s) : Être à sa place m’a davantage stimulée que Les Débuts.
  • Delphine Horvilleur : Vivre avec nos morts, Il n’y a pas d’Ajar.
  • Deborah Levy : j’ai lu les premiers paragraphes de Ce que je ne veux pas savoir debout à la médiathèque, et j’ai désespérément voulu savoir pourquoi l’autrice pleurait à chaque fois qu’elle empruntait un escalator en montée ; quoique ne pleurant ni en montée ni en descente, ça me semblait une situation à laquelle je pouvais tout à fait m’identifier. Presque certaine d’avoir un coup de cœur, j’ai voulu me réserver la primeur de la VO. J’ai donc acheté Things I don’t want to know à Londres… et je n’ai pas eu de coup de cœur. La bifurcation m’a déroutée : comment de l’escalator se retrouvait-on en Afrique du Sud, du journal adulte propulsé dans un récit d’enfance ? Pas assez emballée pour remettre 10 £ dans le volet suivant, mais néanmoins curieuse de la suite, j’ai emprunté
    Le Coût de la vie en VF à la médiathèque. Rebelote : certains passages sont très plaisants, drôles ou émouvants, je suis volontiers l’autrice, mais force est de constater qu’elle ne me mène nulle part. On sent que l’anecdote est là pour être dépassée, pour faire sens, mais lequel donc ? C’est un peu décevant. Au point où j’en étais, j’ai attrapé la suite à la médiathèque, mais ce n’était pas du tout la suite : La Position de la cuillère est un recueil de courts essais préalablement publiés dans diverses revues — au moins, l’éclectisme ne prétend pas à autre chose que lui-même. Reste que j’ai un peu du mal à comprendre la hype qui entoure cette autrice / trilogie.

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Deux romans marquants :

  • L’Avancée de la nuit, de Jakuta Alikavazovic. Je serais bien en peine de vous faire une critique de ce roman d’une intensité complètement dingue. Le mieux est encore que vous le lisiez.
  • L’Allègement des vernis de Paul Saint Bris, où il est question d’art et de tout ce dont il est question quand on parle d’art et qu’il n’est pas question d’art : d’ego, d’amour, d’habitude, de restauration, de politique, de communication… Beyoncé, le Da Vinci Code, la restitution de La Joconde réclamée par l’Italie, MeToo… tout ce qui a pu traverser le Louvre y passe, avec un mélange tout à fait étonnant de satire (les cabinets de conseil en prennent pour leur grade dans les stratégies de communication sur la restauration de La Joconde) et de poésie (Homéro, agent d’entretien esthète, danse parmi les statues à bord de son autolaveuse). Difficile de croire qu’il s’agit d’un premier roman tant c’est réussi et maîtrisé. Je l’ai offert à Mum pour Noël, qui m’a confirmé l’avoir trouvé succulent.

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Bilan du challenge lecture

12 mois, 12 livres, recommandés par 12 personnes : un challenge qui m’a d’abord bien motivée en provoquant le hasard, puis m’a lassée en l’excluant, la liste de (pré)textes se muant en obligation. Reste que c’était chouette, un temps, de surmonter mes réticences à suivre les recommandations.

  • 1 très jolie découverte : Les Nuits bleues, d’Anne-Fleur Multon.
  • 1 très belle rencontre : Jeanne Benameur, dont la sensibilité m’a rappelée celle de Claude Pujade-Renaud. J’ai lu trois autres romans à la suite de Laver les ombres, et je compte bien continuer à emprunter un à un tous ceux qui les jouxtent sur l’étagère.
  • 2 découvertes qui ont entraîné au moins une autre lecture : Delphine Horvilleur & Jeanne Benameur, donc.
  • 3 auteurs que je connaissais déjà : Patrick Süskind, Claire Marin et Édouard Louis.
  • 1 auteur vers lequel je lorgnais, mais que je ne m’étais pas résolue à aborder à cause de la noirceur de ses thèmes : Laurent Gaudé. Merci à la personne qui a proposé La Mort du roi Tsongor de m’avoir permis de ne pas passer à côté.
  • 3 abandons : 1 parce que pas le courage de me lancer dans un pavé que je n’ai pas choisi (j’avais demandé des livres courts, qui ne vampirisent pas tout mon temps de lecture), 2 autres parce qu’ils ont été retirés du catalogue de la médiathèque avant que je puisse les lire.