Pressant

 

[vous admirerez cette dernière couverture avec vulve stylisée et couleurs interverties,
qui rend certainement hommage à l’élégance des femmes
par une discrète allusion à leur délicatesse de plume –
cela n’est rien en comparaison de l’article d’un journaliste sous champi hallucinogènes, que j’ai eu à synthétiser hier.]

 

 

A en croire les magazines, on ne ferait l’amour que l’été, juste après la parade nuptial de la chasse au maillot de bain et juste avant la petite mort de la rentrée dans l’ordre des choses. Les femmes enceintes que l’on peut croiser sur la plage et ailleurs indiquent cependant que certains ont trouvé le moyen de se réchauffer cet hiver ; la période d’accouplement n’est pas aussi bien délimitée sur le calendrier que sur les rayons de maisons de presse. Chacun revendique sa petite gâterie spéciale : sexe et information, sexe et littérature, sexe et sentiments, c’est un concert de gâteaux qui veulent tous leur part du gâteau. Curieusement, les magazines féminins qui en sont si friands d’habitude n’en prennent que les miettes ; après avoir prêché le carême amincissant, en même temps… Que celles qui sont en manque se rassurent néanmoins, avec un Cosmo importé UK ou US, elles auront leur dose de « fantasies » et « orgasms » pour du « better sex » ou pas : si une lecture ponctuelle peut prêter à rire, mieux vaut aller voir par pour apprendre quoi que ce soit (et se payer une bonne tranche de rigolade aussi, d’ailleurs). Apprendre quoi que ce soit… voilà peut-être pourquoi on situe les chaleurs pendant l’été, que l’on soit ou non dans les normales saisonnières : l’été, ce sont les vacances, le vide d’événements et de vie médiatique. On ne plaisante pas avec la trêve du sérieux : l’information n’est plus d’actualité, la politique ne reprendra qu’à la rentrée, en attendant, faisons dans le léger. Même si cela nous fait une belle jambe arrivés en septembre (et une raison de plus pour la lever).

 

Widerschein

Doppelgänger : Demel, deux touristes

 

Pas de jeu des sept erreurs possible. Il est en revanche possible de chercher à quels monuments correspondent les reflets.
Pour s’échauffer, un cheval blanc d’Henri IV – non, ce n’est pas une statue équestre.

 

 

Allez, un vrai :

 

 

Faisons comme l’ombre du monsieur, grimpons en difficulté…

 

 

… pour atteindre le stade de l’anamorphose :

 

 

Keine Ahnung ?

 

 

Un tea tour à Londres

 (les posts des musées de Vienne viendront plus tard)

 

Pour se reposer d’une journée de marche : des scones, chez Richoux. Palpatine a découvert la clotted cream et n’a pas tourné autour du pot. Tant qu’ils sont chauds, je les aime encore mieux nature, pâte et raisins. C’est comme les Panzani, impossible de s’en lasser.

Pour continuer à faire du shopping : un muffin caramel et noix de pécan de chez Fortnum and Mason. Se lécher les doigts après avoir raclé avec l’ongle les rainures du papier, avant d’aller tirer de la boutique l’énergumène qui devrait lui aussi en manger pour trouver des chemises à sa taille.

Pour suivre les conseils d’Ariana : un carrot-cake, de chez Fortnum et Mason encore. Comme on s’est rendu compte que ce n’était pas possible de le manger à la main, on a ramené la part dans le train. Une table et deux cuillères plus tard, il a fallu se rendre à l’évidence : moelleux et doux à souhait, sucré et citronné juste ce qu’il faut, ce gâteau est à lui seul une raison* de retourner à Londres, pour le déguster assis au salon de thé. La Sachertorte peut aller se rhabiller.
Puis des toasts de marmelade de citron vert -j’ai bien dit marmelade, pas lemon curd- par curiosité pour les deux pots que nous avait commandé Ariana, chez Fortnum and Mason, toujours. L’acidité est neutralisé par le sucre, qui n’en est plus écœurant comme dans la marmelade d’orange. Epathée.

 

La lime marmelade est une parfaite transition vers le petit-déjeuner : j’ai rapidement vérifié que c’était bien du porridge que je mange quand je me fais chauffer des flocons d’avoine avec du lait (le plus qui fait frétiller la moustache de la souris : une touche de Nesquick ou pire mieux encore, une noisette de Nutella), avant de reprendre mes Weetabix et de m’attaquer aux pommes paillassons, aux œufs brouillés tout mousseux et autres légèretés de l’English breakfast.

 

Et pour un bon repas, direction Mayfair : the Market Brasserie, à Shepherd market, sert un risotto au gorgonzola et aux épinards, qui tue tout – meilleur qu’en Italie. Le poulet cajun grillé d’un autre risotto est également une tuerie. Les clients et les serveurs sont sympas, en particulier le Marocain qui explique la présence de petits tableaux parcourus d’inscriptions en français dans le texte.

Enjoy your meal !

 

 

* Parmi les moult raisons de retourner à Londres :

  • étrenner la valise orange reçue pour mon anniversaire

  • manger un fish and chips

  • aller voir une pièce au Shakespeare Globe theather

  • retourner voir l’ENB et le Royal Ballet ; et pourquoi pas des musicals en plus des ballets

  • trouver Freed et des pointes à ma taille

  • quadriller Notting Hill

  • écumer les librairies

  • vérifier si je partage l’avis de Melendili sur les dédicaces des bancs de Hyde Park.

  • autres (les suggestions sont les bienvenues)

 

Vues de Londres et de l’esprit

 

Dans le subway : des lunettes noires et carrées qui tentent de faire rentrer dans des cases la chaire informe d’un visage ; un pantalon écossais ; une casquette de marin avec sa cordelette ou son ancre jaune (la mémoire ne sert pas toujours pour les finitions) ; des chaussures dorées. Tout cela sur la même personne qui effeuillait, en les tournant à coups de poing ouvert, les pages de son journal, rapidement lu, donc. A temps pour aller croire à son utlilité, proclamée par le badge de membre d’une association caritative. Un pantalon écossais, des chaussures dorées, de grosses lunettes noires et une casquette de marin, pour mémoire – avec une ancre jaune, my yellow subwaymarine.

 

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a) fusée
b) oeuf de Pâques extraterrestre
c) suppositoire géant

 

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Dans une autre vie, je me réincarnerai en pingouin ; j’aurai des impressions étranges, le dos cartonné et peu de marges, mais j’aurai une couverture gauffrée inventive et je me collectionnerai : je serai un Pengouin book (mais pas un Rousseau).

 

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Sous les feuilles vertes et flottantes d’un platane urbain, des cheveux et un genou relevé sont adossés à une grille noire, au coin d’une rue dont le nom est resté à côté d’un petit blason rouge, sur une plaque blanche que ma vue surplombante m’a empêché de lire. Après une hésitation trop prolongée, j’attrappe mon appareil photo, mais le bus à deux étages n’a pas encore redémarré que la figure de l’attente a été recouverte par un homme qui la masque et l’embrasse. Ebranlement ; le bus jette quelques feuilles que l’avancée des non-événements.

 

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Dans un coupe-gorge :
des amants côte-à-côte
à contre-nuit contrée de lumières oranges
et peut-être des gorges serrées.

 

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On aurait pu croire, mais non, ce n’est pas la Tamise qu’a peint Van Gogh.

 

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Il arrive un parapluie violet à la tige métallique, garni de guirlandes de fleurs blanches et roses comme le pourtour d’un chapeau. Il passe et, au lampadaire suivant, descend sur un couple qui s’abrite de la pluie et de la cohue de trottoir, évite de justesse une nouvelle boule de fleurs suspendues. Penchés comme s’ils fuyaient en cachette, ils ne l’ont pas été encore assez pour dérober le secret des fleurs arrachées.

 

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Pause pub

(on ne voit pas très bien avec le contre-jour, mais le montage est fort bien réalisé, les fruits ne font pas vieilles peaux)

 

Au pays de la Wurst aussi, on prescrit cinq fruits/légumes par jour. Pour atténuer la folie des alicaments, on rappelle que ce sont les merveilleux fruits de notre nature, même si parmi les arbres l’on aperçoit juste derrière le panneau un pylone en béton très assorti au gris de la plaquette. Pour faire passer la pilule, messieurs, vous pourrez toujours l’avaler avec une nana bière de votre choix :