pins
cyprès
des arbres dans la pierre
colonnes
échafaudages
tout à la verticale
des ruines mais surtout des murs
qui ménagent des ouvertures
au regard
à la curiosité
à la lumière
Chroniquettes de la souris
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On cherchait pour nos vacances mère-fille un coin d’Italie que Mum n’ait pas déjà visité et elle a fini par trouver : la Calabre. Le bout de la botte, tout en bas, en face de la Sicile.
Mum a préparé l’itinéraire (gloire et grâce à elle) avec le guide Lonely Planet. Si vous voulez vous en inspirer, sachez qu’il est adapté à notre rythme (on ne se presse pas en vacances) et à nos désintérêts (les châteaux et les églises, c’est extra pour le décor ; si on peut être dispensées de les visiter, on aime autant). Nous, on est là pour la promenade et le régal, pour flâner et s’imprégner des ambiances. Grimper pour un panorama pourquoi pas, mais avec une glace une fois arrivées au sommet.
4 nuits à Naples
2 nuits à Buonvicino
4 nuits à Pizzo
3 nuits à Chorio
2 nuits à Santa Caterina dell’Iono
4 nuits à Ciro
Casa Chiara Italia à Naples
On aime ou pas la thématique Vésuve des tableaux, mais l’Haussmanien napolitain, ça en jette, avec une hauteur sous plafond délirante et un énorme lustre en cristal de famille (auquel il manque quelques pampilles… cassées ou volées, l’histoire ne le dit pas).
Chez Gorgia à Chorio
Si cet AirBnB était un programme télé chroniqué par Télérama, son genre serait quelque chose comme : appartement baroque de nonna vintage. Il y a en trop, partout, de tout, trois Bialetti dans le placard, des affichettes en série, des tasses en exposition sur la cheminée, des victuailles dans le frigo, plus plein que quand je fais le plein, des bouteilles d’huile d’olive, fraîche ou rance, des magazines étalés sur la table basse, des produits de soin dans la salle de bain, une boîte à mouchoir dans chaque pièce, une mappemonde en guise de lampe de chevet, un meuble-machine à coudre en guise de table de chevet, des bonbonnières de biscuits et de céréales, la table déjà mise à notre arrivée… Un accueil d’autant plus incroyable que la profusion du lieu contraste avec la pauvreté apparente des environs.
Casale dell’Attiva à Cirò
L’unique agriturismo de notre séjour. Malgré une nuit où les chiens de la ferme ont beaucoup aboyé, le bruit des travaux viticoles et la virulence des moustiques, j’ai adoré notre séjour dans cette maison rustique sobrement meublée (une vague réminiscence de la chambre de Van Gogh ?) et bien bouquiné dans le salon de jardin sous la tonnelle, avec le bruit des cigales et la vue sur les oliviers.
Restaurants 🍽️
Matteo à Naples : à emporter ou à manger sur place dans une ambiance cantine (archi climatisée), il faut goûter la pizza fritta une fois dans sa vie (mais peut-être pas deux). Intégralement plongée dans la friture, cette curiosité ressemble presque plus à un beignet qu’à une pizza, et se digère de même.
Gastronomia Focetola à Paola : la terrasse de cette charcuterie-fromagerie donne sur une place sympathique à l’entrée de la vieille ville. J’y ai découvert la confiture de cédrat, servie en sucré-salé sur une tranche de fromage grillé : un délice !
Borgo dei Greci à Buonvicino : une très bonne table, avec vue (lointaine mais idyllique) sur la mer. On m’y a servi une polenta comme je n’en avais jamais mangée, mitonnée à l’huile d’olive et aux petits légumes du jardin, servie dans une cassolette entourée de spaghettis frits, croustillants comme des gressins. Dépité que nous n’ayons plus faim après ce primo piatto, le serveur nous a offert de délicieuses bruschettas !
L’Antico Borgo à Morano Calabro : nous sommes tombées par hasard sur ce qui s’est avéré être un sacré restaurant gastronomique. Incroyable carparccio de crevettes et burrata pour Mum, tartare de saumon à l’olive noire, cédrat et bergamote confits, glace à l’huile d’olive pour moi. Nous avons pris 3 desserts pour 2 et je ne regrette rien, bien qu’il a fallu ralentir dans les tournants en reprenant la route.
On mange de très bonnes glaces à peu près partout pour presque rien (2€50 le cornet) en Calabre. Voici quand même quelques gelateria qui m’ont marquée.
Mannela à Naples
Je n’ai goûté qu’une seule glace dans cette chaîne de qualité et c’était bien trop peu (je blâme la pizza fritta).
🍦Un parfum à goûter : crema Mennella, mêlant amandes et cacahuètes, mamma mia.
🍦Un parfum à éviter : cioccolato fondante. Au chocolat corsé se mêle un parfum d’orange pas du tout annoncé (apparemment c’est récurrent).
Dal Perugino à Diamante
Je n’ai pas goûté les glaces, mais le granité au cédrat était fou : très sucré et très bon.
L’Angolo del Gelato à Pizzo
Une gelateria familiale où il fait bon revenir pour déguster environ tous les parfums une fois goûté le tartuffo, entremet glacé avec un cœur de chocolat fondant (en théorie, quand on a le courage d’attendre).
🍦Des parfums à goûter : pistache et noisette parce que l’Italie, fior di latte pour l’onctuosité, stracciatella pour sa base généreuse de fior di latte, ricotta pour l’originalité.
Bar del Tocco, di Rinaldis Giuseppe à Gerace
J’y ai pris un granité, mais quand j’ai goûté la mini-brioche archi-délicieuse qui était servie avec, j’ai regretté de ne pas avoir pris la grosse brioche con gelato (remplie de glace, oui, oui). Si vous y allez, merci de me la faire manger par procuration (la pistache fonctionne très bien avec la brioche)(de rien).
L’Antico Gelateria à Cirò Marina
L’enseigne affiche les prix obtenus dans des concours de glaciers (je me propose comme jury si vous connaissez quelqu’un qui connait quelqu’un), mais ce ne sont pas nécessairement les parfums primés qui sont les meilleurs : préférez les classiques aux inventions composées. J’y ai mangé deux glaces par jour pendant trois jours ; la serveuse, adorable et amusée, m’a offert la sixième.
🍦 Un parfum à goûter : le cioccolato fondante, réellement cacaoté par rapport au cioccolato tout court.
🍦Un parfum à éviter : pistache-amande
Pas spécialement de coup de cœur pour cette ville, mais cela m’a fait du bien d’arpenter de la nouveauté, même si je me suis parfois demandé ce que j’y faisais, ce que j’y cherchais. Des angles de vues. Des curiosités. Des amusements. De l’ailleurs pas trop loin. De la saine fatigue. Du déni de tendinite.
D’un TER à l’autre, la langue change. Je n’avais même pas songé que je ne serais plus en zone francophone. Le double nom de la ville aurait pourtant dû me faire tiquer. Gent/Gand.
Deux minutes après être sortie de la gare, je tombe sur une boutique de danse, luxueuse. Devant l’une des cabines d’essayage, une petite fille en justaucorps à jupette opaque intégrée, flambant neuf flambant rouge lycra brillant, pirouette à répétition sur le même pied nu, en réalité tenu par une bande de résille que j’imagine appartenir au monde de la GRS. Seule l’absence de concordance entre mes envies et la disponibilité de ma taille me sauve de la ruine. Le magnifique justaucorps d’inspiration Yumiko à trois chiffres pousse la ressemblance jusqu’au bout : la plus grande taille est trop juste. I’ve come to visit the city and, stumbling on a dance store, I had to come inside. Je baragouine un truc du genre, sans stumbling. I know the feeling, me répond la vendeuse adorable, quoiqu’on ne devrait plus ou pas encore employer cet adjectif pour une femme de son âge.
Ma salade chez Botaniste ne me plaît pas trop. Des goûts qui changent certes, enfin, mais trop d’acidité. Tant pis. Je réactive la 3G pour ce qui mérite de l’être : la recherche du la best ice-cream in town. C’est chez Coco, Gianluca Ciliento (8 avis) est formel, il est italien et sait reconnaître a real Gelato. À la lisière du cœur historique, je rebrousse chemin et je fais bien : ces glaces italiennes ne sont pas seulement crémeuses de texture, mais de goût. Lait fermier entier, ouais. La pistache, mais surtout la peanut butter & jelly est une tuerie, je suis d’accord avec Jeanne M (52 avis, local guide). Je retrouve en plus frais le plaisir de ma découverte états-unienne, l’arachide allégé d’un trait sucré. Tout de suite, la ville se savoure mieux.
Plus loin, au niveau d’un Oyya, chaîne de gaufres-glaces. Probablement dépitée par les couleurs flashy et les vagues inertes de ces glaces plus industrielles qu’italiennes, une femme qui a les lunettes et le bronzage d’une Italienne avise ma glace aux couleurs tendrement fades, et me demande d’où elle vient. J’indique le nom et vaguement la direction, ajoute un delicious en diérèses digne d’une Américaine, et déjà elle est sur le départ. J’essaye de préciser davantage l’itinéraire, mais je la retarde, l’appel du gelato est plus fort, il guidera ses pas.
Trop de monde, je n’ai plus l’endurance. Je trouve un coin tranquille, deux marches qui descendent au canal, juste de l’autre côté du château des Comtes et de ses environs si arpentés. Je donne sur l’effervescence et y échappe. Près de moi, juste derrière, à côté, devant en diagonale : un arbre, un pan de mur presque jaune, un bateau privé amarré, des fleurs, quelque chose comme une cannette ou un sachet devenu déchet ; en face, plus loin, sur l’autre rive : le canal transformé en douve par la tour du château, des joncs étrangement végétaux dans ce décor de pierre, et des jeunes par petits groupes de trois ou quatre sur la pelouse où je me poserai à mon tour plus tard, après un grand tour-détour.
Une embarcation de touristes arrive par la gauche. Parmi eux, un jeune homme asiatique esquisse dans ma direction un geste de la main, discret ou hésitant (le geste ou le jeune homme). J’y réponds par le même geste, sans penser que le reste des touristes va croire que je suis le jeune homme asiatique, je veux dire que c’est moi qui amorce le mouvement. Toute l’embarcation se met à me répondre, et prise par surprise à mon propre geste, je l’amplifie, nous nous faisons coucou à qui mieux mieux le temps que barque se passe. Je ne vois plus le jeune homme qui avait surgi dans le paysage de ma contemplation pour m’y réintroduire, mais le quiproquo m’a requinquée. Petit boost de gaité anodine.
Une touriste française lit après moi la traduction approximative du panneau présentant le château des Comtes… reniflez ici plus de mille ans d’histoire… Elle éternue et commente, flegmatique : ça doit être ça, je suis allergique à l’histoire. (Je vais pouffer intérieurement un peu plus loin.)
Débusquer des photos, essayer de cadrer m’amuse beaucoup. Beaucoup moins en revanche lorsque la relation s’inverse et que la densité des monuments me somme de prendre des clichés qui ne pourront que m’encombrer, moi ou ma carte SD.
L’avantage d’un petit pays, c’est que la conscience de l’étranger est plus forte : on trouve des billets internationaux sur toutes les bornes de la gare.
Dans le TER du retour, une mère joue avec une petite fille pas si petite pour le gant-marionnette qu’elles s’échangent à tour de rôle. Représentation en flamand non sous-titrée.
Flakstad l’après-midi…
Flakstad à minuit…
De retour dans le AirBnB, après cette magnifique (mais très fraîche) promenade nocturne ensoleillée…
Il m’entraîne… au bout de la nuit… le… soleil de minuit !
(Toutes les photos ont été prises dans notre AirBnB de Moskenes, sauf la première, à Flaksatd, et la troisième, à Svolvaer.)