[Si vous m’avez déjà accompagné dans une librairie ou que vous êtes déjà converti, vous pouvez éventuellement commencer directement au troisième paragraphe. En vertu du droit premier des lecteurs énoncé par Daniel Pennac, vous pouvez aussi ne pas lire.]
Avant de faire la pub du format e-ponyme, il faut que ce soit bien claire : je suis le genre de balletomane qui, lorsqu’elle achètait son programme, ne commençait pas par le lire mais par le sniffer. Et si cette phrase est au passé, ce n’est pas parce que j’ai grandi (il suffit de voir mes grandes chaussettes colorées pour s’en convaincre) mais parce que l’Opéra a augmenté les tarifs de changé ses programmes et que les nouveaux, imprimés sur papier glacé, n’utilisent plus cette encre à base de madeleine proustienne. Je suis aussi le genre de lectrice à rendre fous les libraires comparer pendant vingt minutes deux éditions d’un même ouvrage, sans même qu’il s’agisse d’une traduction. Voire deux exemplaires de la même édition, pour déterminer si la micro-corne (visuelle) sur le coin inférieur droit de la quatrième de couverture est plus ou moins traumatisante que la nano pliure (tactile) de la tranche. Je suis aussi le genre de personne bordélique à ne ranger que ses livres, par ordre alphabétique d’auteur (classique)… à l’intérieur de chaque collection. Je suis superficielle visuelle, que voulez-vous, je me souviens d’un livre par son aspect physique. Ajoutez à cela que je possède toujours un dumbphone de la première génération (celui-là même que tout le monde avait avant — un 3315) et vous devriez être convaincu que la souris de bibliothèque non geekette n’était pas tout acquise à la cause numérique.
Aujourd’hui, j’ai un Cybook Opus de Booken, dont le look tout en arrondis me rappelle délicieusement ma Game Boy pocket (argent, offerte pour mes 7 ans par mon père, au grand dam de ma mère qui a quand même fini par avouer que c’était de sa faute si les piles se déchargeaient si vite — pour être exacte, c’est la petite musique de Tetris qui l’a trahie — « Dis maman, tu n’aurais pas fait deux lignes, là, par hasard ? »). Et je bave comme ce n’est pas permis sur le nouvel Odyssey qu’a acheté Palpatine. Sage, néanmoins, j’attendrai la couleur pour justifier un achat concupiscent. Mais ce n’est pas de gadget électronique dont je veux vous parler. La course à la technologie nous pousse à chercher la performance pour la performance et à exiger des caractéristiques nullement requises (16 niveaux de gris quand 4 fournissent un contraste tout à fait satisfaisant ; temps de rafraîchissement qu’on trouve toujours trop lent alors que la même durée ne nous gêne pas le moins du monde quand il s’agit de tourner une page de papier) au détriment d’autres plus essentielles (comme les tailles de police, très limitées sur le Sony, la S étant trop petite et la M trop grande). Mais je ne cherche pas là à vous dire quel lecteur d’ebooks acheter : Bookeen. Pour une fois, je voudrais qu’il soit question non de livre mais de lecture numérique. Les pro-ebooks passent très rapidement sur la question alors que c’est, il me semble, un point fondamental à aborder pour engager la discussion avec les réfractaires.
On ne lit pas de la même façon sur un livre ou sur un reader, quand bien même le confort visuel est le même grâce à la technologie e-ink. Un reader n’offre pas la matérialité du livre — ou plutôt faudrait-il dire n’offre pas la même matérialité que le livre. Par son format, son poids (léger) et sa couleur (j’ai renoncé à l’orange pour le confort de l’environnement de lecture, c’est dire si la couleur importe), le reader tient en main. En main, au singulier. C’est la première différence d’avec le livre papier qui exige une deuxième main pour tourner les pages sinon pour rester à la (bonne) page (à moins de lire assis à une table, ce que je n’envisage que pour un travail scolaire). Je ne sais pas si le livre numérique, c’est de la pornographie, mais c’est en tous cas un livre qui se lit dans toutes les positions. Finies les fourmis dans les bras quand on lit allongé sur le dos ou les pages qui se referment quand on se tient à la barre (ça vire SM, là — la barre du métro, hein). Le livre numérique est un livre qui se lit d’une seule main. Dans tous les sens du terme. Sans couverture et sans le regard du libraire, du caisser ou des autres clients, la lecture est volontiers plus osée (j’ai quand même fait gaffe à qui était à côté de moi avant d’entamer Sade dans le TGV et on a peut-être pu croire que la clim ne marchait pas dans mon secteur quand j’ai fini un passage lubrique d’Apollinaire). Alors que l’anonymat des achats de livres en ligne fait problème, la lecture est paradoxalement moins affectée par la peer pressure (le téléchargement est encore plus discret qu’un colis de la poste).
La liste des ebooks les plus téléchargés est assez éloquente à ce niveau. A l’exception notable de la Bible ? Oui et non. A versailles, sans conteste. Mais dans un environnement farouchement athée, cela peut aussi faire lever les sourcils. Pour beaucoup, j’imagine que c’est aussi un peu l’occasion qui a fait le larron (légal) : on ne l’aurait pas acheté mais tout de même, cela ne ferait pas de mal d’avoir ce texte fondamental dans sa bibliothèque. C’est l’effet domaine public, qui induit un regain d’intérêt pour les classiques sur le mode « why not ? » ; gratuit, pas d’appréhension. Mais parmi tous les téléchargements de la Bible, il n’est pas aberrant de penser qu’il y ait de vrais croyants ; ceux-ci offrent le plus bel exemple de ce que l’on peut dissocier livre et lecture, puisqu’ils téléchargent comme n’importe quel autre ouvrage ce qu’ils considèrent comme le Livre, pour ainsi dire sacré. (Vous me direz, cela fait belle lurette que la Bible existe en poche. N’empêche que j’en ai rarement vu sur les étagères…) Le numérique minore le livre-objet tandis que la lecture se trouve valorisée*. On pourrait certes invoquer un déplacement de la snobinardise, qui résiderait dorénavant dans la possession du reader et non plus dans le livre qu’il faut avoir lu (mais pas nécessairement lire) ; il me semble néanmoins que la place de l’objet socialement reconnu est occupée par les tablettes type iPad. A priori, le possesseur d’un lecteur d’ebook est lui-même un lecteur — par opposition à un consommateur. Sans le prestige du papier ni la fierté du geek, ne reste que la lecture.
Dans cet environnement dépouillé, j’ai l’impression d’être davantage concentrée sur ce que je lis. Grâce à cette ardoise magique, n’existe que ce qui est affiché à un instant T. La masse que l’on tient habituellement dans la main gauche est tout entière dans notre mémoire et il n’y a pas dans la droite matière à sentir si la fin est assez proche pour que l’héroïne meurre sans détruire toute l’intrigue, ou pour que le mariage annoncé serve de garrot à une histoire qui finit bien, et non d’élément perturbateur ouvrant sur tout une série de rebondissements. Il y a bien l’indication du numéro de page, en bas de l’écran, 142/379, mais les fractions ne m’ont jamais vraiment parlé au-delà du huitième (1/8 est encore décent ; après, les parts de gâteau deviennent vraiment trop petites). D’ailleurs la page n’est plus l’unité pertinente. Et ce n’est pas une question de vocabulaire, où « écran » se substituerait à « page ». Cette dernière n’a de sens que par rapport à l’édition papier dont elle est appelée à se défaire. Avec le livre numérique, l’inspecteur ne peut plus confondre le délinquant parce qu’il dit avoir glissé la preuve qui l’innocente entre la page 181 et 182 de tel bouquin, parce qu’avec le livre numérique, le recto s’affiche avec le verso (181-182/379) pour peu qu’on ait choisi une police de caractère supérieure à celle de l’édition papier.
Voilà une autre valorisation de la lecture en tant que telle : la possibilité d’afficher le texte à une taille adaptée à notre vision et au contexte de lecture (fatigue, faible luminosité…). Finis les pavés en police 8, où l’on est prié d’admirer le chef-d’oeuvre dans son ensemble sans lire entre les lignes, comme ces tableaux qu’on alourdit de cadres massifs qui les dénaturent, et que l’on insère dans des scénographies qui mettent en valeur le spectateur venu les voir plus que les toiles (cf. On n’y voit rien, de Daniel Arasse). J’aimerais bien entendre Kundera à ce sujet, lui qui pestait contre les éditeurs de Kafka (édificateurs d’un monument, maçonné à coups de paragraphes bien denses) et a obtenu de Gallimard une mise en page aérée où le lecteur puisse prendre le temps de se poser. Il commence peut-être à être un peu âgé pour se faire le fossoyeur de son époque, mais sait-on jamais, Ray Badbury a bien changé d’avis.
C’est assez cohérent d’ailleurs : le livre numérique n’est pas une aide au pompier pyromane qui est dispensé d’autodafé, il montre d’évidence que la lecture est affaire de mémoire. Carte mémoire, pourrait-on dire pour le plaisir du bon mot, mais davantage souvenir de ses lectures et de celles des autres, qui forment la base sur laquelle s’édifie la pensée. Pas de volume pour nous bercer de l’illusion rassurante que nous possèdons le savoir, juste quelques mots apparus sous nos yeux pour nous inviter à les faire nôtres avant de les effacer. En ce sens, cela ne me gêne pas outre mesure d’avoir un appareil qui ne permette pas l’annotation : on laisse des marques pour s’y raccrocher, pour y revenir, alors que le seul fait de les laisser trahit le savoir et la crainte que l’on a de ne pas en avoir le temps. Pas d’illusoire rempart contre l’oubli (et in fine la mort), pas de réduction, juste le risque de l’effacement et le pari de la mémoire. Il y a là quelque chose de la beauté et de la menace d’Une trop bruyante solitude. La lecture numérique, c’est aussi un peu cela, la fascination pour la destruction, ambivalente au point de cotoyer la beauté de la (re)création.
* Le contrepoint malheureux à la marginalisation des bibliothèques-décor, c’est qu’on ne pourra plus se faire une idée de la personne chez qui l’on met les pieds en jetant un oeil à ses bouquins. La tête un peu penchée : tiens, c’est marrant, celui-là je l’ai lu quand… La seule tare majeure que j’ai trouvé au livre numérique, cependant, c’est que je n’ose pas lire dans mon bain avec. Quand on risque de noyer 8 €, passe encore, mais un reader…
Franchement, des gens qui ont honte d’acheter une Bible papier, j’ai du mal à y croire ! (J’en ai une moi-même que j’ai probablement trimbalé sur plusieurs centaines de mètres dans un sac plastique pas discret « Maison de la Bible », alors que je suis incroyant.)
Si je n’ai pas d’objection a priori contre l’objet, je vais en rester au livre papier pour moment encore : les catalogues ne recouvrent pas terriblement certains de mes goûts (littérature indienne ancienne et moderne, littérature francophone récente) et il y a le problème des DRM : je ne veux pas acheter un outil qui sera cassé, volé ou obsolète dans 3 ans et perdre les livres numériques achetés parce que le nouveau gadget serait incompatible…
Oui, mon babillage sur la Bible est un peu tiré par les cheveux. C’était surtout pour conduire à l’observation que même les croyants n’ont pas de problème à lire un texte sacré sur cet objet a priori désacralisant qu’est le reader.
Quant à tes motifs de réticences, je les comprends parfaitement. Je refuse également d’acheter des livres avec DRM et comme ceux qui n’en comportent pas sont portion congru (même sans aller jusqu’à la littérature indienne ancienne ^^), je continue d’acheter des livres tradi. Si je cherche à convaincre quelqu’un, ce sont plutôt les réfractaires de principe et je ne voudrais pas verser dans le même défaut en condamnant le livre papier.
Je n’en ai pas parlé mais il y a d’ailleurs quelques livres que j’ai beaucoup de mal à envisager en numérique, à commencer par les beaux livres. Un ePub3 ou une application iPad pourront certainement permettre des choses inattendues et ludiques mais le format fixe, le rétro-éclairage (qui rend pénible la lecture d’un texte long même si par ailleurs la tablette offre une qualité d’image incroyable) et l’instabilité de la lecture sur un tel outil (au sens où on a tout le temps envie de jouer de l’écran tactile) n’en feront pas à mon sens un substitut au beau livre papier — plutôt un complément qui bascule du côté du jeu plus que de la lecture. C’est typiquement le genre de bouquin que je continuerai d’acheter en librairie, pour les avoir sur mon étagère, avec des papiers à gros grammage, des formats délirants (le Sylvie Guillem, par exemple) et une possibilité de les « exposer » dans ma bibliothèque.
Je voulais davantage voir les changements introduits par le numérique dans l’expérience concrète de la lecture. A chacun de voir ensuite si cela lui convient ensuite. ^^
Changement majeur. Avant d’avoir un Kindle, j’achetais des livres que je ne lisais pas. Maintenant, je lis des livres que je n’achète pas.
partiellement en réponse à Hugo :
Avant, j’achetais peu de livres, chers, que je lisais la plupart du temps, et pour certains que je relisais souvent.
Maintenant, j’achète beaucoup de livres, peu chers, que je lis pour la plupart (mais à 70% de rémunération aux auteurs c’est du mécénat que je les lise ou pas).
Quelques déceptions, et beaucoup d’oeuvres de qualité !
Mon temps de lecture a explosé, mon budget livre aussi… et je suis heureux !
Hum. Pas convaincue. Je crois que j’aime la/les positions de la lecture. La scénographie, le parti-pris qu’elles imposent; L’instant. Le bruit des pages. L’odeur du livre. Les papiers, la typographie, les caractères d’imprimerie, les caractères, les imprimeries, les personnages, l’encre noire ou sympathique, les histoires, les essais et les ratages. Je crois que j’aime les livres comme des promesses, promesses contenues à l’intérieur, entre les pages. Un « reader » ça n’a pas de ventre. Intérieur est un vain mot. Je crois qu’un « reader » c’est une surface, lisse, pratique, et pourquoi pas lavable aussi ? Je crois que je n’aime pas ce qui est lisse, j’aime toucher, j’aime les accidents et les consistances, et même parfois les inconsistances d’ailleurs. Je crois que j’aime acheter des livres, traîner dans des librairies. Je crois que j’ai acheté suffisamment de livres pour 2 ou 3 vies, et je sais que je vais continuer à en acheter, à les porter – rien de plus lourd que le papier -, à les offrir, à hésiter pendant des heures : lesquels dans une valise toujours trop petite ?, à acheter à nouveau mes préférés pour les cadeaux par avance, pour qui je ne sais pas encore. Je crois que j’aime les livres, les vrais, tangibles, sincères et véritables, au-delà des mots. Je sais, vous pourriez retourner tous ces non-arguments en faveur de votre machin, là, le « reader ». Mais cette fois, si chère Souris, je ne vous comprends pas. Un lecteur, comme un livre, a une âme, des moments d’attente et d’immobilité, des circulations de l’un à l’autre. Un lecteur ce sera toujours à mes yeux un humain, alors la seule chose qui me réjouit dans tout ça c’est le nom du bidule : « reader », comme si par cet anglicisme vous préfériez penser que ce truc est « autre ». Oui, il est autre, il est instantané, confortable peut-être, rétro-éclairé dites-vous ? pfhhh peu importe. Amusant que vous ayez parlé de la bible, car il y a du sacré dans ce geste-là : ouvrir un livre que l’on commence… Je vous laisse sans effort le « reader », et je garde le geste, et la Beauté du geste. A bientôt ? 😉
Ah Anne, comme je vous comprend …
enfin, je vous comprenais, avant d’avoir à déménager des tonnes de livres, de devoir me déchirer à chaque fois que j’en achetais une nouvelle vingtaine et qu’il fallait me débarrasser du débordement dans ma bibliothèque/chambre/cave/grenier… avant de tourner en rond sur le bord de la plage, à la recherche du moindre bout de papier lisible parce que mes 20 bouquins prévus pour tenir trois semaines étaient épuisés au bout d’une seule…
Non, sérieusement, mon loisir ce n’est pas le livre, c’est le lire !
Après, bien sûr, c’est un choix très personnel, et si vous aimez le Geste, gardez le !
Sinon, vous avez raison, le terme reader en français me déplait aussi pas mal. C’est pourquoi, dans la grande tradition française de polysémie, j’utilise celui assez décrié de liseuse. Décrié parce que complètement démodé, mais pour moi synonyme de confort et de douillet… qui correspond très bien à ma liseuse. Plus besoin de se contortionner pour tenir le kilo de papier à bout de bras, c’est léger et se tient dans la main… Bref, pour moi c’est parfait.
Je suis partagée : j’aime regarder à l’avance pour voir si j’ai le temps de commencer un nouveau chapitre, j’aime choisir par la couverte, j’aime faire ma snob quand je lis un pavé (qui le verra sur une liseuse ?!), j’aime renifler mon premier Harry Potter qui sent le vieux livre, j’aime piquer des livres à ma mère, et en acheter sur les quais de Saône à 50 centimes pièces.
Mais j’aimerais aussi pouvoir partir en vacances avec assez de livres pour survivre (idéalement 1 par jour), pouvoir connaitre la traduction d’un mot en un geste quand je lis en VO, où acheter un livre à 3h du matin.
Bref, je vais m’y mettre prochainement, mais ça ne m’empêchera pas de craquer pour une jolie couverture de temps en temps !
Outre tous les arguments apportés sur le livre en tant qu’objet (auxquels je souscris en partie sauf pour tout ce qui se rapporte de près ou de loin à des manuels et à la technique), j’aime beaucoup regarder ce que les gens lisent quand je suis dans le train ou dans le métro.
Plus possible avec une liseuse 🙁
Je rajouterai aussi le prix des livres numériques qui ne permettent pas d’amortir rapidement la liseuse.
En théorie convaincue et même enthousiaste, en pratique beaucoup moins en raison du modèle économique idiot du livre numérique (du moins en France).
Llu, inversement, il y a des gens qui n’aiment justement pas qu’on regarde ce qu’ils lisent.
Quant au prix des livres, pour ceux qui sont dans le domaine public, ça fait une différence assez importante, rien du tout au lieu de quelques euros. Et pour les autres, effectivement, en France c’est très particulier.
Je rejoins entièrement l’avis de TheSFReader. Bien sûr, comme tout le monde ici, j’aime la matérialité du livre papier… Mais c’est tellement peu pratique (à emporter dans les transports en commun, à lire d’une main…) que je ne lisais plus. Mon Kindle, je le mets dans ma petite sacoche à bandoulière qui peinerait à contenir même un livre de poche.
Au final, ce qui m’importe le plus c’est le texte. Alors, même si la liseuse a de nombreux inconvénients, car elle me permet d’avoir toujours plusieurs livres sous la main et de les emporter partout, ne craint pas d’être écornée ou gondolée par l’humidité, me permet de choisir la taille de police que je veux (au passage, la fonte Kindle est excellente), n’encombre pas ma bibliothèque (remplie de livres non-lus, donc), eh bien tant pis, je préfère encore devoir supporter tous ces désavantages que de ne pas lire le texte.
Llu, moi aussi j’aime autant garder mes lectures pour moi… Pour certaines, disons qu’il faudrait des sur-couvertures en papier craft pour ne pas choquer les enfants.
Et par rapport au prix, j’ai la chance d’apprécier lire en anglais. Il se trouve qu’aux états unis, où le marché du livre numérique est bien mieux implanté qu’ici, le numérique offre l’occasion à de nombreux auteurs de s’auto-publier.
Il est clair que dans de nombreux cas, ils écrivent de la cochonnerie.
Cependant, a condition de faire attention et de bien sélectionner, on peut sans problème acheter de nombreux livres de qualité et pour un prix compris entre gratuit et 5-6$.
Le marché en France est à peine débutant, et pourtant déjà de nouveaux auteurs ou éditeurs « pure-players » vendent de la qualité à des prix accessibles…
Il faut maintenant que le public découvre ces nouveaux acteurs, fasse son marché et les rémunère pour continuer et amplifier le mouvement.
Oui je comprends bien ceux qui ne veulent pas qu’on sache ce qu’ils lisent mais c’est aussi l’occasion d’engager la conversation.
Et pour les classiques/domaine public, j’emprunte essentiellement en bibliothèque (la chance d’être étudiante) même si je reconnais le défaut du facteur poids. Pas de liseuse à payer. Je dois dire que je suis encore méfiante parfois après avoir téléchargé plusieurs œuvres libres de droit dont la qualité d’édition n’était pas au rendez-vous.
Pour l’anglais, ce n’est pas un problème mais je dois dire que je ne suis pas allée chercher ce que je pouvais avoir de ce côté là.
Mais sinon je reconnais le caractère très pratique du Kindle et je ne sacralise pas particulièrement l’objet préférant moi aussi le texte (j’ai lu cet été la moitié de The Great Expectation de Dickens sur l’écran d’un Ipod).
J’ai seulement des réserves quand à la longévité de la chose (quelle durée de vie ? quel suivi de la part du constructeur ?), au format propriétaire du Kindle et à la compatibilité des ebooks d’aujourd’hui avec les liseuses de demain.
Le sujet a au moins le mérite de ne pas laisser indifférent : cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu telle discussion sur mon blog.
Hugo >> Cela fait un très bel aphorisme, très juste. Même chose pour le transport. J’hésitais toujours à m’alourdir d’un livre que je ne lirais peut-être pas (c’est l’effet talisman : si tu as un parapluie, il ne pleut pas et c’est lorsque tu ne l’as pas avec toi qu’il pleut ; idem pour le livre, c’est toujours quand tu n’en as pas avec toi que tu as envie de lire et si tu emportes un livre, tu n’as pas le temps ou la place de l’ouvrir) et maintenant j’ai carrément une petite bibliothèque portative où piocher selon mon humeur. Sans compter que ma bibliothèque réelle me remercie, puisque je ne sais plus où ranger mes beaux parallélépipèdes de papier (même l’espace horizontal au-dessus des rangées commence à saturer).
The SFReader >> (j’ai toujours l’impression de me faire spammer par un opérateur téléphonique en lisant SFR plutôt que SF reader)
« mon loisir ce n’est pas le livre, c’est le lire ! » : parfait mot d’ordre !
Nouvel espace, nouvelles audaces, il y a de cela.
Et je confirme : les déménagements sont terribles pour les bibliophiles…
Anne >> Je vous retrouve bien là ^^ Rassurez-vous, je ne suis pas devenue une technophile anti-romantique pour autant. Le format si particulier, allongé, d’un Actes Sud par exemple, le grammage de son papier… cela reste un plaisir à part, que je ne suis pas prête non plus à abandonner. Je n’imagine pas votre livre sur Nicolas Leriche sur iPad par exemple, la simple idée en est assez révoltante. On perd indéniablement quelque chose avec le numérique. Mais on en gagne aussi. C’est pour cela que j’imagine une complémentarité entre les deux, plutôt qu’une substitution. Car à côté du livre soigné, il y a aussi le livre de poche bâclé, sans marge, avec une police minuscule et l’encre qui bave quand on a mis le doigt dessus.
Ce n’est pas parce que vous prenez des photos avec votre iPhone que vous cessez d’utiliser votre appareil argentique. Même chose avec le livre…
SFReader et Anne >> Reader, parce que je n’aime pas le terme de liseuse, qui me semble dans le meilleur des cas subtiliser à Vermeer le titre d’un de ses tableaux et dans le pire, sonne à mes oreilles comme la francisation outrée d’un « courriel » ou d’un « blogue ».
anneso >> Votre apparition me fait plaisir. Et votre ressenti fait écho au mien.
Llu >> Tout dépend des usages. Pour moi, qui suis ultra-possessive avec mes livres et préfère les acheter plutôt que de les emprunter (j’aime pouvoir retrouver un passage si quelque circonstance m’y invite), le calcule a été assez vite fait. Un classique, gratuit en ePub, coûte en librairie entre 6 et 10 euros si l’on veut éviter les éditions scolaires ou les Livre de poche pour lesquels j’ai une allergie particulière ; mon reader a coûté 150 euros et se trouve maintenant à 100, soit une bonne dizaine de romans. Je l’ai déjà amorti. Ceci d’un point de vue strictement financier, sans prendre en compte le fait qu’Anna Karénine eût été beaucoup plus simple à transporter l’été dernier.
Même chose si l’on choisit d’acheter les classiques pour avoir un contenu irréprochable (publie.net les vend à des prix dérisoires) ; la rentabilisation est seulement un peu plus lente.
Quant au format propriétaire de Kindle, la solution est contenue dans l’énoncé même du problème : choisis tout autre reader que le Kindle. Bookeen, dont je suis fan, mais d’autres également comme le Kobo (canadien, en vente à la Fnac) promeuvent des formats ouverts. Quant au suivi des constructeurs, je ne sais pas pour tous, mais je peux assurer que Bookeen possède un vrai service client : en plus des mises à jour qu’on peut régulièrement télécharger sur son site, ils répondent présent en cas de pépin technique et ce, de manière personnalisée. Enfin, pour être vraiment rassuré niveau formats, il faut voir que certains comme Publie.net en offrent plusieurs pour un seul téléchargement et que même s’ils venaient à évoluer, les convertisseurs actuels se mettraient rapidement à la page.
Voilà pour ce qui est de lever les objections techniques. Après, c’est une question de goût, n’est-ce pas Anne ?
Je pense m’y mettre à terme mais aucune liseuse ne me plaît vraiment à l’exception peut-être de la Odyssey (et du Kindle mais éliminé pour les DRM) après avoir jeté un coup d’œil.
Toujours un truc qui ne va pas. Je suis extrêmement difficile il faut dire.
Je ne savais pas pour Bookeen, c’est un très bon point en leur faveur. J’avais lu d’autres témoignages moins favorables à leur égard (plantage et mises à jour promises mais non effectuées) et notamment un qui disait que son reader avait rendu l’âme au bout de trois ans ce qui reste une durée de vie correcte mais insuffisante à mon goût.
Par contre, les liseuses/reader ont en effet un argument de poids à mes yeux : l’encombrement et le poids.
Sans doute que si je pouvais tester la bête, mes doutes s’envoleraient. J’irai faire un tour en magasin.
Hmm, puisqu’on parle de technique… Le Kindle supporte le format MOBI dont les spécifications sont connues, et qui peut être facilement converti à partir du format (libre) EPUB.
Je recommande fortement le logiciel Calibre, qui permet de gérer sa bibliothèque numérique et effectue les conversions nécessaires de façon totalement transparente.
On peut donc acheter ses livres où l’on veut (le format EPUB étant le plus répandu), et ainsi choisir des livres sans DRM. Calibre permet même justement de comparer les prix et la présence ou non de DRM pour un même livre sur tout un tas de boutiques.
Je connais Calibre pour m’être renseignée sur le Kindle à l’époque de sa sortie et suivre un peu l’actualité sur tout ce qui touche à lecture numérique mais rajouter l’étape conversion m’embête.
Je sais que j’adopterai une liseuse/un reader tôt ou tard, j’attends juste le coup de foudre.
La souris saute mouton l’étape conversion : culture ePub.
Llu, j’essayerai de ne pas oublier mon Opus mercredi pour que tu puisses le tripoter à loisir. Je demanderai aussi à Palpatine de prendre son Odyssey s’il décide de passer en sortant de l’opéra.
Cool c’est sympa !
Je suis passée à la Fnac à Odéon aujourd’hui mais à part la Kobo (forcément), il n’y avait aucun reader.
Le design de la Kobo ne me plaît pas vraiment mais par contre j’aime bien le rendu qui ressemble pas mal au papier finalement.
C’est juste assez déroutant quand on est habitué à la réactivité de l’iPod ou de l’iPad.
Je suis bien tentée par l’Odyssey mais les avis de ceux qui l’ont déjà dans les mains m’ont un peu refroidie. J’attends de la voir en vraie pour juger ceci dit.
Je suis perplexe: j’aime trop le texte et les mots pour m’en passer simplement parce que l’objet-livre peut représenter une contrainte. Bien sûr je choisis le livre que je lis, ou l’édition dans laquelle je lis, aussi en fonction du lieu et du moment. Mais si je me plains du poids de mon Proust en Quarto et de son fin papier bible, je ne me leurre pas : ce n’est qu’un prétexte pour ne pas commencer Proust qui m’intimide encore plus qu’il ne me tente. Et j’ai depuis longtemps intégré dans mes déplacements, lointains ou en métro, la place et le poids à réserver aux livres. C’est même un critère de sac à main…
Pour la lecture sur liseuse (j’aime beaucoup ce mot, justement pour Vermeer, et aussi pour ces petites choses surannées en laine qui tiennent si chaud), je n’ai pas essayé, mais je suis a priori méfiante. J’ai peur de la fatigue de l’écran, je suis fatiguée d’avance d’avoir à apprendre de nouveaux automatismes, de nouveaux gestes. Oui, c’est idiot. Mais je pense papier – je ne sais pas élaborer une pensée sans papier et crayon : saurais-je réagir à l’écrit sans sa matérialité ? Sans sa disposition spatiale, bien connue, reconnue ?
Je lis probablmeent trop de géo, d’une certaine géo, jusqu’à l’obsession, mais j’ai une mémoire visuelle et spatiale. Et comment aller lire un peu la fin, mais pas forcément la dernière page, mais vers la fin, ou le milieu – oui, bien sûr, il suffit d’entrer un n° de page, mais cela introduit une telle précision… J’ai l’impression que la liseuse oblige à une lecture du début à la fin en ligne droite, et ce n’est pas comme ça que je lis.
Je commence quand même à me dire que ça pourrait être pratique pour les livres de boulot. Mais je ne suis pas sûre que la liseuse soit le meilleur choix dans ce cas – les textes disponibles sont en pdf: une tablette ne serait-elle pas un meilleur choix ? (bon, de toute façon, je n’ai l’argent ni pour l’une ni pour l’autre, question réglée). Et surtout je me demande : qu’en est-il du feuilletage, de la recherche avec les yeux qui accrochent un mot dans le défilement des pages ? Est-il facile de revenir à l’index, à la table des matière, simplement en allant vers la fin ? ou doit-on toujours se souvenir du n° de la page qu’on vise ? Moi qui me souviens où était, plus ou moins, une citation dans la page et dans le livre, comment faire avec un livre plat, avec non pas un livre mais une succession de pages, une seule page à la fois ? Un livre n’est pas qu’une suite de page, et ce n’est pas que la somme des pages. J’ai l’impression que la liseuse est réductrice. Comment hérisser mon livre de marques ? Oui je peux corner. Mais peut-on corner de différentes manières selon ce qu’on veut noter (corner, mettre des post-it, de différentes couleurs, à différents endroits de la page, peut-on écrire sur les post-it..) ? Peut-on annoter, écrire sur le texte et pas juste en marge ? Peut-on dessiner, entourer, rayer, écrire de plusieurs couleurs ? Ou bien est-on toujours compris dans le cadre forcément limité des fonctionnalités prédéfinies de la liseuse ? Est-ce que ça ne bride pas un peu la réorganisation du texte par le lecteur ? Peut-on vraiment travailler le texte, comme avec le papier ?
Et pour la possession, c’est bizarre, mais j’ai plus l’impression de posséder un livre qu’il faudra pourtant rendre – à des amis, à la bibli – qu’un fichier acheté. Parce que le fichier, je ne le vois pas, je ne le touche pas, il ne prend pas de place. Pour moi ce n’est pas un avantage, ça ne peut l’être que pour certains bouquins de boulot. Sinon c’est trop froid, impersonnel, dépassionné : la lecture, c’est de la chair et des odeurs.
Et en même temps, c’est sûrement bien plus facile de naviguer dans un dictionnaire sur liseuse.
Bref, plutôt sceptique, mais finira probablement bien par y venir, au moins un peu.
Llu >> Le dos matelassé du Kobo m’a un peu traumatisée, faut bien le dire. Et oui, l’encre électronique est plus proche visuellement de l’encre papier que du pixel d’ordinateur. Le fait que le reader ne soit pas rétro-éclairé change beaucoup de choses. Même si c’est vrai que cela n’a pas la réactivité d’un iPad, inutile de prétendre le contraire. En revanche, il faut bien voir qu’une fois qu’on est dans sa lecture, on n’a pas tant besoin que ça de manipuler le bidule (tourner les pages, ce n’est pas plus long qu’en papier) ; la navigation de tient pas du zapping comme sur internet.
Curiosité : quels retours négatifs as-tu eu sur l’Odyssey ?
Mo >> Pour ce qui est des nouveaux gestes, j’aurais tendance à dire qu’on les a déjà acquis : c’est peu ou prou le bouton flèche « page suivante » que l’on a sur les navigateurs web.
Pour ce qui est de l’annotation, en revanche, les constructeurs ont beau intégrer des fonctions de surlignage, de marque-pages et autres, il faut bien dire ce qui est : ce n’est pas encore très maniable. Ce devrait pourtant rapidement le devenir.
Pour le côté feuilletage, une fonction s’en approche : en maintenant un bouton appuyé, les pages se mettent à défiler sans le délai imposé autrement par le rafraîchissement. Ce n’est pas encore aussi efficace que l’effeuillage d’un bouquin mais cela s’en approche plutôt bien. J’attends avec impatience une fonction ctrl F pour mettre fin au calvaire de la citation introuvable (sur papier également — ou comment parcourir deux fois page à page un roman pour remettre enfin la main dessus).
Quant à la navigation à l’intérieur du bouquin (index, sommaire, notes…) c’est une question de structuration de l’ebook et non du reader. C’est là que les éditeurs devraient faire valoir leur plus-value… et là qu’on constate leur (médiocre ?) engagement. Si le fichier est bien structuré, on navigue sans problème des notes en fin d’ouvrage à l’intérieur du texte ou de celui-ci au sommaire.
Et pour les PDF : oublie. Ce format est totalement inapproprié au reader. C’est possible, je ne dis pas, mais assez infernal. Là, pour le coup, vaut mieux s’en tenir à un ordinateur (avec imprimante pour pas se flinguer les yeux).
Le reader n’est pas encore idéal pour la lectrice que tu es. Pour moi qui me retrouve dans l’esprit fichage de la prépa dès que j’ai un crayon en main et un livre dans l’autre, l’absence d’annotation rime avec libération. Je ne cherche plus à retenir ma lecture (à force de vouloir mémoriser, je finis par empêcher la pensée de se dévider), je lis, tout simplement. D’où que dire que trop aimer les mots pour se passer du livre papier ne me paraît pas un argument valable, puisque j’ai la sensation exactement opposée : je retrouve enfin les mots en quittant le livre. De ce que j’ai pu voir, les pro-ebooks sont de gros lecteurs (ce qui ne veut évidemment pas dire qu’ils seraient les seuls vrais lecteurs). Je suis probablement de ceux qui lisent le moins, en fait. Et le plus basiquement.
J’étais d’abord tombé sur le blog d’un membre du forum qui ne pouvait pas connecter sa liseuse en USB mais tout est recensé ici sur le forum de SFReader : http://lire-numerique.com/forum/viewtopic.php?f=12&t=72&sid=769a2c045f4918490bf7923f32632162
Je bénis le fait de pouvoir lire sans chercher à annoter. Je le fais de temps en temps mais j’ai toujours trouvé ça très vite fastidieux en partie parce que je me forçais à le faire. Dans l’optique de tout retenir justement.
Je ne pense pas que le reader me libère de ce côté là mais mon départ à Prague me motive à investir. Je me vois mal trimballer une valise de livres.
Hm. Mimy… Mimy !!! « Nicolas Le Riche » ne sera jamais sur votre bidule parce que je n’ai pas donné les droits pour ça. Et je ne les donnerai jamais pour un livre « électronique » de photographie. Photo-graphie. Ecrire avec la lumière. Je ne fais pas des photos avec un iphone, je m’amuse, je me divertis, je fais des snapshots. Je redeviens – ou je continue d’être – ordinaire. (et souvent, quand le snapshot contient la promesse de ce qu’aurait été une vraie photographie, je suis triste…) Appuyer sur le bouton, et espérer qu’avec un peu de chance… on obtiendra quelque chose : je ne vois pas le rapport avec la photographie. Oui les snapshots c’est drôle, et bien pratique pour illustrer un blog. Mais la photographie, comme l’écriture, comme la lecture, comme toutes choses véritables, brutes, sincères, se passent ailleurs. Pas sur un écran. (« écran », d’ailleurs, quel mot atrocement juste…) Ou comme l’a écrit quelqu’un récemment, dans un autre contexte, mais d’une manière merveilleuse : « les choses sont tracées ailleurs. » Je fais de la photographie argentique pour mes projets d’auteur pour une simple raison : parce que c’est magnifique. Toute personne avec une âme frissonne devant un beau tirage argentique (et les autres, hum… je m’en contrefiche). Accessoirement, c’est difficile, aussi. Mais ça, ça m’a toujours plu. Ce qui est difficile demande un dévouement (à son sujet, à son art…), un travail, une recherche, un abandon…qui me conviennent. Ce qui est facile est commun. Logique. Accessible à tous. Tout le monde fait des snapshots avec son iphone, mais personne ne fait de photographie. Amen 😉
Merci pour les précisions! (bon, je n’annote autant que pour le boulot, hein, faut pas pousser mémé, un roman je le savoure et je corne parfois, mais c’est tout!)
Llu >> Tu nous feras des chroniques de Prague, hein ? *demande l’obsédée de tout ce qui est tchèque*
Anne >> C’est bien pour cela que les beaux livres resteront pour moi sur papier. De ce côté-là, vous prêchez une convaincue… Le seul écran sur lequel j’ai aperçu Nicolas Leriche (outre votre site…), c’est celui du cinéma, lors d’un plan furtif de L’Art d’aimer sur la vitrine très danse d’une librairie. No worry.
Mo >> Me voilà rassurée ^^