… il s’exile à Paris et y meurt dans la misère en 1900. C’est généralement par une phrase du genre qu’on conclut la biographie d’Oscar Wilde. Rupert Everett fait le pari d’y faire tenir l’essentiel de son film et d’un coup de canif entame le glamour du poète maudit. Le potentiel rocambolesque du bagne, de la drogue et de la fée verte s’oublie derrière un amas de chair en pleine déchéance, dont la lèvre supérieure toujours humide pourrait constituer une efficace synecdoque.
Cet Oscar Wilde campé par Rupert Everett physiquement, instinctivement, me répugne, et j’ai le plus grand mal à adhérer au film. L’incarnation de Bosie ne m’aide pas davantage ; je le trouve gênant de beauté canonique et de vanité. Il n’y a guère que le personnage de Robbie, occulté par l’histoire, qui parvienne à m’attirer quelque sympathie. Quant aux traits d’esprits auxquels on associe l’écrivain, ils ne fusent pas vraiment. Je retiendrai une saillie facile mais bienvenue dans l’atmosphère étouffante de la chambre du malade (I’m at war with this wallpaper. One of us has to leave) ; et une autre, bien plus subtile et cynique d’être répétée à Bosie (l’amour-passion, partagé jusqu’à épuisement des stocks) après Robbie (l’amour serein, non retourné), quelque chose comme : he loves me in ways you cannot imagine.
Mit Palpatine