High Life, la vie perchée

Film de Claire Denis,
vu en novembre avec Palpatine

Des condamnés à mort ont été envoyés dans l’espace pour une mission d’exploration, accompagnés d’une scientifique, en réalité une Médée-prêtresse-du-sexe faite docteur ès fécondation in vitro. D’emblée, le suspens est levé ; il  n’y a plus d’espoir, le sale espoir : un seul homme a survécu aux radiations. Sur fond de flash-back qui ne font finalement qu’épaissir le mystère, on assiste à sa vie-survie dans la station, aux cotés de sa fille, bébé-éprouvette censé permettre à l’équipage d’arriver à destination en passant le relai à la génération suivante.

Le vaisseau spatial manque singulièrement de bibliothèque : il n’y a rien à faire, sinon se faire tuer par le temps, se rappeler les déchirures passées et les cadavres de ses camarades semés dans l’espace lors d’une scène choquante où, la porte ouverte sur l’espace, notre survivant sans combinaison porte le poids  des corps qui retrouvent les lois de la physique et se mettent à flotter-dériver sitôt la porte passée (je commence à avoir vu trop de films dans l’espace, et plains les scientifiques qui doivent être déconcentrés par ces incohérences à tout bout de champ – même si, ok, la symbolique, le fardeau, tout ça…).

Le film, ne pouvant aller nulle part, se termine par une pirouette spatio-temporelle, où père et fille s’échappent de la station spatiale dans un mini-vaisseau qui fonce vers une courbure temporelle hyper lumineuse, éblouissant-omettant l’inceste qui seul permettra de mener la mission à bon port et, surtout, de ne pas laisser la jeune fille mourir seule.

La pléiade de bons acteurs (Robert Pattinson, Juliette Binoche, Claire Tran…) transforme en fascination ce que le film a de déconcertant, mais les scènes cousues ensemble sont trop hétéroclites pour que cette fascination poursuive le spectateur au-delà. Un film-OVNI, quoi.

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