Films et séries 2024



Janvier : Iris et les hommes (ciné) / La Fille de son père (ciné) / Chungking Express (ciné) / FévrierOSS 117 👎 / Adieu les cons 💙 (Amazon) / Anatomie d’une chute (ciné) / Photo de famille (Netflix) / Mars : Dune 2 💛 (ciné)  / Never let me go 💛 (Amazon)  / Divines 💙 (Netflix) / Damsel 👎 (Netflix) / Pas de vagues (ciné) / Mai : C’è ancora domani (ciné) / Juin : Tenet (Netflix) / Gloria (ciné) 🩷 / Maria (ciné) / Été 85 (TV) / Love Lies Bleeding (ciné) 💛 / Elle & lui et le reste du monde (ciné) / Juillet : Kinds of kindness (ciné) / Le carré noir (Arte.tv) / Written on Water (Arte.tv) / Io sono l’Amore (Arte.tv) / Les Fantômes (ciné) / Novembre : Mamma mia ! / Décembre : Je ne me laisserai plus faire (Arte.tv) / Gattaca (Amazon) / La Cité de Dieu

En 2024, j’ai résilié ma carte UGC illimité et ça se sent, même si j’ai cherché dans un premier temps à compenser en puisant dans le catalogue d’Arte.tv. Peut-être ai-je oublié de consigner des visionnages ; cela me semble étrange qu’il n’y ait rien pendant deux mois d’affilée.

…

Janvier : Family Spy (saison 2) / Février : Peaky Blinders (saison 1) / Heartstopper (saison 2) / Mars-mai : Peaky Blinders (saison 2 à 6) / Avril-juin : Derry Girls (saison 1 à 3) / Fargo (saison 1) / Juillet : The Boys (saison ?) / Fargo (saison 2) / Septembre : Bridgerton (saison 3) / Octobre : Heartstopper (saison 3) / Mindhunter (saison 1) / Novembre : Mindhunter (saison 2) / Tuca & Bertie / Décembre : Arcane (saison 1 et 2)

Le bilan série est plus réjouissant. Seule, j’ai guimauvé devant Heartstopper, ri devant Derry Girls et suivis les recommandations de Pauline Le Gall en regardant Tuca & Bertie qui n’est pourtant pas ma tasse de thé graphique (trop rapide, trop  agressif). Sur les conseils du boyfriend, j’ai regardé Arcane et si là aussi la patte graphique ne m’attirait pas (si admirable soit-elle), j’ai surkiffé (la première saison surtout). Spare the sympathy, everybody wants to be my enemyyyyyy !

Ensemble, nous avons avidement regardé Mindhunter sur les débuts du profilage des serial killers et la saison 1 de Fargo, avant de nous lasser en cours de saison 2 (cette idée de virer quasi tous les personnages avec une saison flashback aussi…). On a également pris plaisir devant Spy Family et son improbable scénario réunissant un espion, une gamine qui lit dans les pensées et une tueuse à gage, chacun ignorant les activités des autres, avec ses motivations propres pour simuler une vie familiale ordinaire (jusqu’à vraiment faire famille, à leur manière).

Si je ne devais garder qu’une seule série cette année pourtant, ce serait Peaky Binders, que j’ai regardée mille ans après tout le monde, tantôt seule tantôt avec le boyfriend. Je serais même assez tentée d’aller voir la comédie musicale adaptée de la série, pour tout vous dire ! By order of the Peaky fucking Binders.

Kinds of cruelty

Sweet Dreams are made of this : je me suis laissée entraîner par le rythme de la bande-annonce que l’on retrouve au début du film, alors que ce qui compte vraiment, ce qui est préfigurateur dans cette chanson d’Eurythmics, ce sont les paroles :

Some of them want to abuse you
Some of them want to be abused

Kinds of Kindness, gentillesse, tu parles ! Kinds of Cruelty, oui. Les dreams de Yórgos Lánthimos ne sont pas sweet du tout — des sweet nightmares, à la rigueur. Le réalisateur n’a pas son pareil pour créer des films profondément dérangeants, The Lobster a suffi à m’en convaincre, même si j’ai remis le couvert avec La Favorite. L’avertissement qui accompagnait Kinds of Kindness a presque failli m’y faire renoncer :

Le caractère violent, répétitif et cruel de scènes qui surgissent de manière inattendue et dérangeante est susceptible de perturber un public non préparé à subir ces images dans un climat très oppressant.

Serait-ce pire que les films précédents ? Gore en plus d’être malsain, je sais que je ne tiendrai pas. J’hésite, mais tente tout de même, me disant que je peux toujours quitter la salle si c’est trop dur (j’ai même repéré un autre film qui joue avec 10 minutes de décalage). Je me prépare, dans la crainte d’images difficilement soutenables, mais tout va bien, ce n’est que le film dans son entièreté qui est insoutenable… hormis deux ou trois scènes où, malgré mon entraînement récent avec The Boys, j’ai fermé les yeux puis utilisé mon regard flou périphérique pour savoir si je pouvais revenir à l’écran.

Personnage de dos, dans l'angle d'un bureau entièrement vitré, rendu aigu par la déformation de la caméra
Non, vraiment, y’a rien qui va (tout qui est travaillé), jusqu’au bureau à l’angle trop aigu. Même l’anodin parvient à être malsain.

Ce qui m’a désarçonnée en revanche (puisque dérangée, je l’ai été d’un bout à l’autre), c’est le découpage en trois films distincts, séparés par un mini-générique. On prend les mêmes acteurs et on recommence une autre histoire*, encore plus tordue  L’acmé de l’horreur pour moi est atteinte dans la deuxième, à mi-chemin entre la folie et le fantastique. La dernière histoire est probablement pire, mais qu’elle soit ancrée dans une secte la rend paradoxalement plus rassurante : on sait qu’on est chez les fous, proche de la parodie.

Vu le choix des visages découpés comme des masques sur les affiches, j’imagine que le triptyque est là pour faire ressortir l’idée du rôle que les gens prennent pour se manipuler les uns les autres. Un même acteur, trois personnages : forcément, ce n’est plus seulement l’acteur mais le personnage lui-même qui joue un rôle. Sauf que les acteurs sont un peu trop bons pour cela : passées les premières minutes d’adaptation (ah, ok, Emma Stone est sa femme maintenant ; Willam Dafoe est devenu père…), les personnages n’ont jamais été autres qu’ils ne sont. Mais peut-être est-ce encore plus tordu ?

* Le procédé m'a fait penser à Trois fois dès l'aube, à ceci près qu'il est variation poétique soutenue par un même récit chez Alessandra Baricco.

C’è ancora domani

J’ai aimé
le ton,
la légèreté revendiquée pour un sujet qui ne l’est pas,
la langue italienne, même si je me suis lassée de l’entendre criée,
les grands maigrichons croisés dans la rue du générique (mon faible italien est aussi archétypal que leur machisme),
le déjeuner-désastre de fiançailles,
la danse pour la violence, comme une chanson que l’on connaît trop bien, comme des coups que l’on veut escamoter, éviter de reproduire, même à l’écran,
[spoiler]
la pirouette finale, passionnément (j’ai cru jusqu’à la fin à l’embarquement pour un train, puis à mesure que les regards montaient, pour un bateau),
la résistance au postulat amoureux au profit d’une émancipation collective. [/spoiler]

La souris-kangourou du désert

Dune 2, c’est le film parfait à aller voir en couple.

Le boyfriend s’émerveille de la beauté de Zendaya.

Son personnage a du chien, y’a pas à dire.

Je m’émerveille du visage taillé à la serpe de Timothé Chalamet.

En brun aux yeux bleus.

Ensemble nous nous émerveillons de la beauté du désert.

Il ne me restera pas grand-chose d’autre du film (l’intrigue me rentre par une oreille et en ressort par l’autre), mais ça en valait le coup quand même.

Deux pics d’excitation bonus :

1. La souris-kangourou du désert !

Paul-Timothée Chalamet a senti que cette souris risquait de le détrôner dans mon cœur, et a repris son nom dans la langue des Fremens : je peux ainsi kiffer Muad’Dib sans avoir à préciser s’il s’agit de Paul ou de la super-souris.

2. La très poétique danse des Fremens

Pour ne pas se faire bouffer par les gros vers du désert qui sont attirés par le rythme régulier de la marche, les Fremens se déplacent en dansant. Les pas entrecoupés de glissades et ronds de jambe laissent sur le sable des traces qui ressemblent à une partition en notation Feuillet, ça m’a réjouie.  En cherchant (en vain) une illustration, j’ai d’ailleurs découvert que c’est Benjamin Millepied qui a réglé cette courte chorégraphie.

Pour les spectateurs de Dune qui seraient aussi balletomanes, je suis obligée de partager ce meme de niche mais de qualité.

Deux extraits du film qui montrent le visage de Thimothée Chalamet (Paul), l'un résistant à la douleur, l'autre hurlant de douleur, encadrent une photo de podotrainer, une machine pour travailler le cou-de-pied. L'ensemble est une capture d'écran d'une story Instagram d'@audethuries
Dans le premier volet de Dune, Paul doit placer sa main dans une boîte qui inflige une douleur incroyable. Elle a ici été remplacée par un podotrainer, un appareil (de torture) censé développer le cou-de-pied des danseuses.

Séries 2023

 

Distinguerez-vous les séries que j’ai regardées seule et celles que j’ai regardées avec le boyfriend ? Level : archi-débutant.

  • Série préférée de l’année : En thérapie 
  • Catégorie balletomane & 10 ans après tout le monde : Graines d’étoiles
  • Catégorie série arrêtée en cours de route par lassitude après un début kiffant sur les chapeaux de roue : Mr. Robot
  • Catégorie on ne s’en lasse pas ou presque : Sex Education (saison 3)
  • Catégorie ça passe sous Tramadol, mais c’est bien parce qu’il y a Virginie Effira : Tout va bien
  • Catégorie mon petit cœur adore : Heartstopper (saison 1)
  • Catégorie bonne surprise improbable : Spy Family (saison 1)
    Le père est espion, la mère est tueuse à gage et la fille adoptive, qui lit dans les pensées, est la seule à connaître la vérité sur chacun. Si vous avez les mangas, n’hésitez pas.