Le premier janvier, outre un comatage général et un abus de sms tous plus originaux les uns que les autres, se marque par un ensemble de déclarations quelque peu surréalistes auxquelles il convient de ne pas croire soi-même. Elles énoncent une quête vers un idéal incertain, d’autant plus incertain que l’année commence généralement par une exception, minuit ayant la mauvaise idée de faire basculer 2006 dans 2007 en pleine fête. Encore une dernière clope / un dernier gâteau / une dernière bière australienne (personne n’est visé, mais tu peux toujours réagir^^)…
Les bonnes résolutions sont tout sauf des résolutions. La seule résolution vraiment bonne serait de décider de tenir ce qu’on appelle communément ses bonnes résolutions. On les tient comme on peut : en laisse, mais plus souvent à distance.
Je passe sur les bonnes résolutions classiques [telles que : arrêter de boire / fumer / grignoter ; faire du sport et travailler. Sain idéal de vie.] pour m’arrêter sur celles de l’hypokhâgneux.
Chaque semaine [chaque semaine, hein, chaque jour est inimaginable même pour un auteur de science-fiction], je vais à coup sûr et dans la plus grande joie non dissimulée :
– Recopier trois pages d’un grand classique dans un carnet qui deviendra ma bible de chevet (parce que la bible de bureau, c’est le Gaffiot) afin d’améliorer mon style et par la même occasion ma culture littéraire. Au bout d’une centaine d’extraits, les effets commencent à se sentir. Dixit le tueur d’ange. Sic ! –> sick.
– Apprendre trois (oui, on fait dans la Sainte Trinité) pages des Mots latins pour pouvoir comme le vates lyricus pouvoir jeter ses lumières à 7h du soir un lundi en S 309 en déclarant que, bien évidemment, aper, aperi, n , c’est un sanglier. Et accessoirement emprunter un peu de vocabulaire à Shakespeare et Goethe.
– Apprendre mes leçons au fur et à mesure. Là pour le coup, j’aurais aimé pouvoir continuer la Trinité, moins nombreuse.
– Lire un roman. Misérables : mot compte triple.
– Lire un ouvrage critique. Les lectures à haute voix de morceaux choisis au CDI n’ont pu qu’aiguiser ma curiosité pour les Figures de G. Genet.
– Aller au cinéma, puisqu’il faut garder une vie. Charmante accroche de la prof de latin à une semaine du concours blanc et qui a bien failli la faire lapider à coup de gaffiots de poche.
– Me tenir au courant de l’actualité. Autre que l’actualité de la danse ou celle d’il y a cinquante ans.
– Ne pas oublier de dormir. Et racheter du mascara pour rehausser l’anticerne.
Je soussignée, mimylasouris, m’engage à tenir ces bonnes résolutions à la condition express que l’on m’octroie un retourneur de temps.
Au milieu des années, de la santé, du bonheur des saoulards, je nous souhaite donc bon courage, ainsi qu’une pensée émue pour les étudiants en fac qui doivent réviser leurs partiels pendant les vacances *plaisir sadique de l’hypokhâgneux qui a passé son concours blanc avant les vacances*