Super 8(e symphonie)

Les nuages bougent rapidement à la surface de Saturne, comme les anticyclones accélérés à la météo. Zoom out : la distance fait perdre le sens de la vitesse, tout s’apaise, la planète récupère ses anneaux. Fondu enchaîné et travelling sur une image immobile : on flotte au milieu des roches et des blocs de glace qui constituent lesdits anneaux. Sans crier gare, le mouvement reprend, révolution de roches à pleine vitesse, entre lesquelles il faut slalomer ; on se croirait dans une bataille intergalactique. Cavalcade… des cavaliers chargent et, changement de plan aidant, se transforment en vaisseaux spatiaux…

Bruckner est un compositeur cinématographique ; à l’auditeur d’inventer son film d’action. Être à l’orchestre permet en outre de faire son casting parmi les musiciens : je retiendrai le violoniste-valet au profil mi-Benedict Cumberbatch mi-Edgar des Aristochats, et la violoncelliste rousse hyper enthousiaste aux mouvements de tête penchée si volontaires qu’en lui retirant son instrument, elle jouerait un humanoïde court-circuité à la perfection (à part elle et une autre violoncelliste, les cordes de l’Orchestre philharmonique de Rotterdam tiraient un peu la tronche ; habituée à la bonne humeur de l’Orchestre de Paris, cela me fait toujours bizarre…).

 

(Voisinage hétéroclite : ma vieille voisine de derrière n’a pas arrêté d’enfoncer son pied dans le dossier de mon fauteuil, comme un gamin au cinéma, alors que mon voisin de gauche, qui ressemblait pourtant à mon prof (belle gueule mais) mesquin de PHP, a souri lorsqu’un coup de cymbales m’a fait sursauter.)

 

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