Arrêt sur lecture

Plutôt corne ou marque-page?

Question d’hérétique ! Une corne ! S’il y a une chose sur laquelle je suis d’une maniaquerie hystérique, c’est bien l’aspect du livre. Lorsque j’ai vu l’état dans lequel les Stoïciens II est arrivé, j’ai failli faire une crise d’apoplexie. La couverture pliée en trois, de manière assez violente à plier également la majeure partie des quelques 700 pages de ce pavé. Pire encore lorsque la pliure se trouve à l’endroit où l’on tient le livre, cela peut aller jusqu’à me distraire de ma lecture – en même temps, il ne faut pas grand-chose pour être diverti de la Physique d’Aristote. Pas de corne, donc, pas non plus d’accent circonflexe échoué par terre (ou alors le temps d’attraper une tasse de thé) – j’ai déjà tendance lors de ma lecture à ne pas ouvrir complètement le livre pour ne pas marquer la tranche… Vous comprendrez pourquoi j’ai dû m’éduquer aux étiquettes jaunes de Gibert : de grands progrès ont été fait, puisque j’ai déjà acheté un livre surligné. Mais revenons à nos questions : pas de corne, mais souvent pas de marque page non plus, tout au plus un bout de papier ou un ticket de caisse qui traîne dans les parages. Le plus souvent, j’essaye de me souvenir du numéro de la page et 8 fois sur 10, je dois feuilleter un peu avant de la retrouver.

As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?

Oui. Réponse succincte contrebalançant l’excès de la réponse précédente.

Lis-tu dans ton bain?

Ravie de voir à cette question que je ne suis pas la seule à m’adonner à cette pratique. Il suffit de choisir un livre assez léger et de remettre de l’eau chaude toutes les demi-heures. =D

As-tu déjà pensé à écrire un livre?

Ce n’est de toute façon pas plus avec des pensées qu’avec des idées que l’on peut en écrire un.

Que penses-tu des séries de plusieurs tomes?

La trilogie est souvent une bonne formule –même si l’on se demande parfois s’il ne s’agit pas uniquement d’un procédé commercial pour faire du 1 en 3 (la preuve qu’on ne vend pas un livre comme du shampoing). Au-delà, cela a tendance à s’essouffler, la connivence avec les personnages devient plutôt une lassitude (on supporte déjà les tics de notre entourage, s’il faut en plus avoir celles de la caractérisation dans nos lectures…). Cela dit, tout dépend de ce qu’on entend par série : celle des Hercule Poirot (que je préfère à Miss Marple), où le lien entre les livres est secondaire à l’intrigue, n’a rien à voir avec… avec quoi, d’ailleurs ? Je suis en train de dire ce que « je pense des séries en plusieurs tomes », mais je n’en ai pas lu tant que ça au final. Je parle de tendance à s’essouffler, mais j’ai adoré Harry Potter (l’essoufflement dans l’épilogue ne compte pas), Artemis Fowl, le Livre des étoiles et garde un bon souvenir de la saga d’Anne (au Pignons verts), de Lucy Maud Montgomery. Bon voilà, je ne pense plus.

As-tu un livre culte?

L’adjectif numéral étant trop restrictif et ma capacité à faire des choix limitée, je refuse de répondre à cette question.

Aimes-tu relire?

Hormis Rousseau, oui (mais je suis de mauvaise foi, pour relire Rousseau il faudrait déjà que je l’aie lu). On redécouvre toujours un petit quelque chose, une expression à savourer, et les procédés d’écriture deviennent plus visibles et relancent avec l’intelligence de la lecture la curiosité. Mais, avec tout ce que j’ai à lire, je prends de moins en moins le temps de relire.

Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu’on a aimé?

D’une manière générale, j’aime une œuvre et me fous pas mal de son auteur- surtout que dans la plupart des cas il est mort, et que rendre visite à sa tombe n’apportera pas un discours très enrichissant. Le seul auteur que j’ai « rencontré », c’est Daniel Pennac au salon du livre, ayant cédé à la curiosité de savoir qui pouvait être le créateur d’un bouc émissaire professionnel : deux yeux noisettes rieurs, et un crayon que ça démangeait de dessiner. Une image sympathique.

Aimes-tu parler de tes lectures?

Oui, even though je ne sais pas nécessairement bien en parler.

Comment choisis-tu tes livres?

Bibliographie et cadeaux obligent, je n’ai pas choisi de livre depuis une éternité. Pas au hasard du moins : j’ai tendance à me diriger vers les auteurs que je connais. Avant, le titre, la couverture, la collection… l’épaisseur aussi, un temps où j’affectionnais particulièrement les pavés.

Une lecture inavouable?

Question vouée à rester sans réponse : ou bien ce n’est pas le cas, ou bien on ne l’avoue pas.

Des endroits préférés pour lire?

Le bain ou un endroit silencieux. Tout ce qui est confortable et ne ressemble pas à une table. Le problème principal, en fait, c’est la position : être avachie est fort agréable – jusqu’à ce que survienne l’engourdissement. Assise sur mon lit, le dos calé contre le mur – les 2/3 du dos contre le mur – les épaules adossées au mur… crampe… allongée sur le ventre… mal au creux du dos… sur le côté… plus de sang dans la main qui soutient la tête… sur le dos… le livre cache la lumière… (éventuellement en grand écart par terre) et rebelote… assise sur mon lit… etc.

Un livre idéal pour toi serait:

Un livre auquel je ne m’attends pas et que je ne peux donc pas décrire.

Lire par dessus l’épaule?

A part les cartes postales, non. On n’a jamais le même rythme de lecture (ma mère lit au rythme de ma lecture en diagonale, par exemple) Et quoi de plus agaçant que d’attendre au bas d’une page, en clignant des yeux comme un curseur clignotant ? Ou inversement, que de se faire dérober la fin d’un paragraphe ?

Lire et manger?

Boire du thé, surtout. Mais comme le thé vaut d’abord pour les gâteaux qui l’accompagnent… lire et manger, certainement, du moment qu’on n’a pas les doigts gras ou qu’on ne laisse pas tomber des débris
copeaux de chocolats entre les pages.

Lecture en musique, en silence, peu importe?

En silence.

Lire un livre électronique ?

La revue des blogs me bousille déjà assez les yeux. Et je doute qu’un livre électronique diffuse une odeur d’encre.

Le livre vous tombe des mains : aller jusqu’au bout ou pas?

Oui. Quitte à le reprendre une autre fois. Mais du moins l’on peut ainsi critiquer en connaissance de cause.

Par curiosité, je rajouterais bien quelques questions, histoires de savoir si je suis ou non la seule à ne pas sauter de paragraphe (quitte à songer pendant ce temps au dîner et ne pas vraiment me souvenir de ce dont il est question), si vous faites des pauses au milieu de votre lecture pour imaginer telle attitude, comprendre telle chose ou imaginer telle autre, ou encore si les livres sont votre principale mine de cadeaux. Je tag ou re-tag (pour ceux qui ne se sont pas encore soumis à la question) Melendili, Yannick, Bamboo, Sarah, V.

Commentaire²

Commentaire sur commentaire, c’est soi une petite mise en abyme comme je les aime (la mise en abyme est un des trucs qui me fait tripper – on s’amuse comme on peut), soi que vous avez travaillé comme un malade pendant les vacances. Mais de ce côté, je mène une vie très –trop- saine. Pourtant, les commentaires linéaires en français m’amusent. Se pencher sur un texte, le décortiquer sans le désarticuler, voir pourquoi le texte nous fait de l’effet (ou pourquoi il nous ennuie à mourir – le Rouge et le Noir est un roman détestable, mais à présent je ne dis plus que Julien m’horripile, mais, en connaissance de cause, que l’alternance consonance/dissonance du narrateur avec son personnage est trop mécanique pour ne pas me porter sur les nerfs)… après une explication, on connaît le texte presque par cœur et on est davantage porté à s’extasier sur certaines formulations. Plus je lis les extraits à commenter du Côté de Guermantes, plus le foutage-de-gueule gentil mais général m’éclate. La réputation de l’esprit Guermantes qui est comme les rillettes de Tours ou les gâteaux de Reims… telle grande dame qui fait un présent à la grand-mère du narrateur comme du pain à une biche du jardin d’Acclimatation…

Les commentaires composés, en revanche, je ne m’y acclimate pas. Ce sont des contrées trop étrangères, latines ou anglo-saxonnes. S’extasier sur la vertu d’un sage romain ou se pencher sur le mariage en Germanie n’a rien de très engageant. Mais alors structurer un commentaire articulé avec des parties, des sous-parties, leur sainte trinité et des articulations logiques et pas rhétoriques (mais une relecture de la correction montre la suprématie de la rhétorique qui arrive parfois à se faire passer pour logique ou –tour plus impressionnant encore- pour naturelle) relève d’un mécanisme que je n’ai toujours pas saisi. Il y a quelque chose du mystère, auquel je serai peut-être initiée le jour où je comprendrai en quoi un running commentary (dont vous sortez toujours à bout de souffle) n’est pas un commentaire linéaire. Une problématique, oui, oui, je sais – il est bien connu qu’on enfile les mots comme des perles en français, sans aucun fil directeur qui plus est. Déjà un commentaire en anglais est un exercice hybride (il me semble avoir entendu dire que les Anglais ne font pas de commentaire de texte à proprement parler) : cela sonne affreusement français – même dans l’anglais le plus châtié. Il doit donc y avoir une approche particulière du commentaire en anglais, mais ayant la curieuse impression que le jury incline vers des plans type fonds-forme ( genre : I slang II content – vying men III Is this still drama ?) (encore pire que thèse, antithèse, sytnhèse ou encore oui, non, merde), je ne sais toujours pas en quoi elle consiste.

Le plan de commentaire que je préfère, c’est celui de philosophie : démonstration avec ordre et méthode, ça se suit, c’est formidable. A tel point que des fois, on se demande si on est vraiment en train de commenter. Au fonds, commenter c’est quoi ? Rajouter quelque chose, dire autrement ? Mais alors, on serait dans la glose ou la paraphrase… (le seul cas où cette dernière est souhaitable, c’est la Physique d’Aristote : tellement emberlificoté que toute paraphrase cohérente est déjà une interprétation. Je vous assomme avec Aristote, mais on finit toujours plus ou moins traumatisé par ce qu’on étudie un peu plus attentivement : des volontaires pour la Princesse de Clèves ? Diderot, peut-être ?). Petite mécanique un brin absurde et toujours un grain de sable pour l’enrayer.

Pareil pour les commentaires de blog : on ne sait pas toujours ce qu’on y met. On y trouve dans l’absolu de vrais commentaires, des propos constructifs qui contredisent, nuancent, apportent des précisions (ou s’insurgent contre des énormités dont je n’aurais pas soupçonné un camarade khâgneux l’année dernière)… mais ça critiquaille vite. Vite ennuyeux. Bien plus drôles sont les détournements de commentaires – mineurs mais réjouissants :

la private joke, le commentaire complice par excellence.

La conversation à bâtons rompus, rarement lue par le lecteur suivant.

le commentaire inutile mais indispensable : à son auteur pour exprimer son assentiment et surtout sa présence, un peu comme il signerait une feuille de présence ou un livre d’or (pour pouvoir dire, comme le bourdon dans la pub pour le sucre « J’étais là ! »), ainsi qu’à son destinataire, qui se rassure en constatant qu’il ne parle pas dans le vide.
Variante : l’émargement sans enthousiasme, comme le Vu qu’un professeur griffonne en bas d’une page sans grande erreur mais qui ne présente pas grand intérêt non plus. Mauvais signe : manque de finesse dans un cas, monotonie de ce qu’on donne en pâture lecture dans l’autre.

Petite chose choupinette trouvée .

Le commentaire qui vient annoncer son commanditaire, affiche haut et fort un nouveau pseudonyme, et prie pour qu’on noue ou du moins clique le lien imposé proposé. Une carte de visite, en somme – plus policée que la réclame des adolescentes got
hiques qui ordonnent à leurs serviteurs visiteurs de lâcher leurs comm’, elle réclame plus de tact. Du coup, laisser un premier commentaire relève soi d’une hésitation bien réfléchie (qui tourne le plus souvent à la pure et simple abstention), soi d’un coup de folie (qui ne porte pas vraiment à conséquence, il est vrai.)

Le commentaire qui souligne une coquille, une contradiction ou quoi que ce soit qui trahisse le fait que vous avez posté à des heures indues.

Le commentaire qui raconte sa vie et finit par être un autre article en apposition, un peu comme les notes des polys de Mimi qui font parfois une page. C’est assez miamesque à lire. Sauf s’il remplace le blog que l’auteur ne veut pas ouvrir.

Le commentaire-réponse. On ne peut pas y résister : un peu comme les tests dans les magazines, où l’on finit toujours par compter le nombre de carré, de ronds, d’étoiles et de conneries entourées.
Variante : le commentaire-réponse sans question posée. Il diffère du racontage de vie en ce qu’il vient prendre le contrepied d’un article précis, à savoir, « y’a personne ! », « je crois que personne ne lit ce que j’écris » ou sa version moins élégiaque « c’est bizarre, j’ai un taux de visites anormalement élevé et peu de commentaire, comme c’est bizarre ».

Le commentaire désobligeant ou insultant. No comment.

L’imitation, la parodie, l’exercice de style… je trouve très amusante la tendance qu’on a de reprendre la forme de l’article commenté, une de ses métaphores filées ou le thon. Chez le Sushi (dont je n’ai pas l’adresse sur cet ordi là), par exemple, tout le monde parle de lui à la troisième personne – on dirait des altesses tenant salon. Chez Monkeyz’, c’était les métaphores guerrières. Le plaisir d’écrire et de s’encourager les uns les autres.

Le remerciement d’avoir laissé l’aumône un commentaire sur un autre blog. En cas d’excès de politesse, cela devient insupportable d’autocongratulation et surtout incompréhensible, jamais en rapport avec un seul article. Mieux vaut lui préférer la réplique, poignée de main qu’on distribue en tournée générale, remerciement collectif ou nominatif – plus sincère puisque reste chez soi.

Le silence, obligé lorsque le propriétaire du blog a désactivé la fonction commentaire. Je dois dire que cela m’intrigue : j’hésite à chaque fois entre admiration pour celui qui ne cherche pas à sonder l’avis de ses lecteurs et agacement contre celui musèle ses lecteurs, les empêchent d’exprimer ne serait-ce que leur enthousiasme et au fonds se fichent bien de savoir s’ils existent ou non. Vous me direz, ce qui est fait pour être lu ne l’est pas nécessairement pour être commenté…

Rogar !

Questionnaire réalisé par Inci, avec la collaboration de F. Gaffiot.

A. Aeneas (Énée, héros latin)
Ton héros favori. Je n’aime pas être collée dès la première question. Le personnage de Bruce Willis dans Die Hart ?

B. bibax (grand buveur)
Ta boisson favorite. On va faire semblant d’avoir lu la question au pluriel. Nectar de mangue, de poire, de banane (éventuellement mélangé avec de la fraise, genre gâteau marbré) d’un côté et thé – surtout le thé de Noël à la cannelle- de l’autre. Et puis le chocolat chaud maison tout mousseux quand il sort du thermomix.

C. Caelum (ciel)
Ton signe astrologique. Lion ascendant Scorpion. La douceur incarnée.

D. Disciplina (action d’apprendre)
Les études que tu aurais faites si tu n’avais pas fait celles que tu as choisies. De l’anglais, vielleicht.

E. Elenchus (perle en forme de poire (!) )
Pierre ou métal précieux que tu affectionnes particulièrement. L’argent. Mais particulièrement, je ne sais pas.

F. Fatum (destin)
Ecris ton horoscope pour la semaine à venir.
« **Argent : calmez-vous sur le shopping.
* Travail : Mars déclenche le branle-bas de combat. Si vous avez assuré vos arrières, tout ira bien, sinon mettez les bouchées double avant que le ciel et ses astres vous tombent sur la tête.
Amour : premier décan, si vous êtes en couple, traversée du désert, deuxième décan, célibataire, la lune ne vous sauve pas dudit désert.
*** Forme : le repos vous va bien. » Verdict : puis-je rejoindre l’équipe du 20 min ?

G. Graecum (la langue grec)
Langues que tu apprends / as apprises et celles que tu souhaiterais apprendre un jour. Je lis anglais, j’oublie (j’ai oublié ?) l’allemand, j’apprends le latin. En seconde je voulais faire du grec ancien, mais l’envie m’est passée. En revanche, j’adorerais me mettre au russe. Mais d’abord me remettre à l’allemand. Mais avant tout, travailler mon anglais.

H. Hamadryades (hamadryades, nymphe des forêts)
Être ou créature légendaire ou mythique qui te fait rêver. Il y a une dizaine d’années, j’aurais pu répondre les pokémons légendaires, mais j’ai du devenir désespérément terre à terre. Sinon des objets du type pensine ou retourneur de temps, mais un être légendaire… le prince charmant ? Non, je sais, le Père Noël ! Non, non, mieux : la petite souris !

I. Inscitia (gaucherie, incapacité)
Ce que tu ne sais pas faire. Des crêpes sans en rater la moitié, le triple salto arrière (avant non plus d’ailleurs), les créneaux d’une seule main (déjà à deux, je peux m’y reprendre à trois fois)… mais surtout, je ne sais pas CHOISIR.

J. Jura (le Jura)
Y a-t-il un lieu en France où tu n’es jamais allé, et où tu aimerais aller? Je serais assez partante pour accompagner Inci en Alsace. Mais je suis somme toute assez peu curieuse de la France.

K. Karthago (Carthage)
Le voyage que tu rêves de faire. J’ai déjà été assez gâtée sur ce plan, mais une petite piqûre de rappel pour les Etats-Unis ou l’Autriche… Et je veux visiter Berlin (comme si on n’avait pas assez entendu parler de la Wiedervereinigung).

L. liber (livre)
Décris la couverture du livre qui traîne à côté de ton ordinateur. Des engrenages mauves et bleu, un demi-cadre jaune… je pense que les optionnaires philo pourront dire ce qu’il y a d’écrit dessus en blanc.

M. memoria (mémoire)
Ton premier souvenir. Parce que vous croyez qu’en plus de me souvenir, je classe chronologiquement ?

N. nimbus (pluie d’orage, averse)
Décris ce que tu aimes dans la pluie. (Pourquoi suppose-t-on que j’aime la pluie ?) Quand elle cesse. L’odeur de l’asphalte mouillée, les morceaux de ciel dans les flaques et les irisations avec le soleil… sans se faire saucer. Ou alors, quand je suis à l’intérieur, sur le canapé avec une tasse de thé – là j’aime la pluie pour le contraste qu’elle offre.

O. odor (odeur)
Décris l’odeur qui te marque le plus dans ton quotidien. La bouffée graisseuse d’huile qui sort de l’aération de la cantine quand, à huit heures du matin, je monte au bâtiment scientifique par l’escalier du côté. Et l’odeur hebdomadaire, ce sont les frites de la cantine. Sinon, plus dans le registre fragrance, il y a l’odeur de ma poudre fond de teint Bourgeois.

P. piger (paresseux)
Ton péché capital. La morfale- attitude. C’est tout à fait différend.

Q. Quinta (prénom féminin)
Le prénom féminin que tu choisirais si tu devais avoir une fille. Même au conditionnel, je suis arrêtée par l’idée que les mômes, c’est le diable. Même pas habillé en Prada.

R. Rana (grenouille)
L’animal qui te ressemble. Ai-je vraiment besoin de répondre ? –même si je ressemblerais plutôt à une girafe question taille. De toute façon, je suis une ménagerie à moi toute seule. Mon père m’appelait bien grenouille quand j’étais petite.

S. sagina (engraissement, bedaine)
Ce que tu ne peux t’empêcher de manger, tout en sachant pertinemment que ce n’est pas raisonnable. Je peux m’empêcher. La preuve, le pot de peanut butter a beau être entamé, son niveau est constant et il ne sort pas du placard. (Mais des fois je me permets et je peux regretter : le pudding nappé de chocolat, le nutella, les croissants aux amandes et surtout, tous les plats que je me RESSERS…)

T. tibia (flûte)
L’instrument de musique qui t’émeut le plus. Le violon, peut-être. Mais bon, c’est plus une question de musique que d’instrument.

U. Ucalegon (nom d’un Troyen)
Le prénom masculin que tu choisirais si tu devais avoir un fils. Je vais prier pour que cela n’arrive pas.

V. video (je vois)
Cite trois films que tu as vus et commençant par la même lettre. Dis ce que tu en as pensé. Vive les articles définis ! Les Chansons d’amour, La Jeune Fille à la perle, Le Parfum : les deux premiers sont aussi fantastiques que le troisième est profondément ennuyeux (alors que le bouquin est une merveille).

W. Wardo (le Gardon, rivière)
Observe un planisphère, et choisis un cours d’eau dont le nom te fait rêver. Que t’évoque-t-il? Peut-être la Seine, à cause de l’homonyme qu’elle m’évoque. Un rêve à portée de Navigo, en plus.

X. xysticus (gymnase)
Un sport que détestes particulièrement. Les sports où il y a une balle (ping-pong excepté) et tous les sports collectifs – vous me direz, les deux se recoupent souvent.

Y. yssopum (hysope, arbrisseau)
Y a-t-il un arbre ou une plante qui garde une place particulière dans tes souvenirs? Le cyprès devant la maison de mon arrière grand-mère (la polysémie du mot révélée à Chypre, aussi 😉 et les peupliers dans la maison fictive du personnage d’Anne dans la saga de Lucie Maud Montgomery. Mais bon, je n’irais pas planquer une divinité derrière non plus.

Z. zotheca (boudoir, cabinet de repos)
Décris la bibliothèque de tes rêves. Un mixte impossible entre la bibliothèque de Prague assombrie, avec des rayonnages imposants qui grimpent jusqu’à la voûte du plafond (avec une échelle pour les atteindre – l’échelle est très importante) et un espace beaucoup plus petit, très lumineux, très chaud, confortable… une biblio ancienne et une salle de lecture moderne en somme. Ou alors la bibliothèque commémorative de Komura pour le décor (mais pas pour son fonds). Et quoiqu’il en soit, un rayon bien fourni niveau danse.

Et maintenant, on mesure la vitesse de propagation de ce questionnaire dans la blogosphère en taguant tous azimuts : Bamboo, V., Sirop de violette, Sara, Yannick, Melendili
quand elle ressuscitera virtuellement…

Flip fac flop

Si on faisait un schéma actantiel de l’inscription à la fac, on aurait :
– le même destinateur et destinataire : moi
– un objet : l’inscription à la fac, qui se dédouble en inscription en lettres et en philosophie.
– adjuvants : l’expérience des amis, des personnes administratives gentilles, parfois à défaut d’être compétentes, des jambes en pleine forme et une certaine persévérance
– opposants : la complexité des démarches administratives, les jours d’ouverture, le mélange des facs, les escaliers introuvables, non solum les marches, sed etiam les ascenseurs, la pluie, l’absence d’élocution, le métro et… la fac en soi.

Je ne khûbais, j’étais inscrite en lettres modernes.
J’ai khûbé, j’ai téléphoné pour dire que je ne venais pas mais que je restais inscrite.
Je me suis inscrite en lettres modernes par cet outil si pratique qu’est internet. Et là, acte de boulet suprême, j’ai pensé 3ème année en lisant 3ème semestre. S’ensuit le juste châtiment de cette bourde : un certificat de scolarité en L2, et l’occasion inespérée d’aller voir à quoi ressemble la fac où je suis inscrite depuis 2 ans. This is la quête number 1.

Quête number 2 :
Une donnée : admissibilité et ses crédits bonus sur deux ans.
Une idée : les faire valider en philo pour faire un double cursus.
Un problème : s’il n’y en avait qu’un…
J’ai voulu m’inscrire à Paris III, comme en lettres modernes – ouais, je suis simplette, j’ai deux matières, j’espère naïvement les faire au même endroit. Mais pas de philo à cet endroit, redirigée à Paris I. Pas de réponse au téléphone et, côté mail, le ton est donné par cette sublime réponse (sic) : « si vous vous lez vous inscrire en l3 c’est à cette adresse (suit une adresse mail) ».

        So aujourd’hui mission commando dans Paris. L’affaire Paris III se règle rapidement, c’est un bonheur. Paris I, c’est nettement plus folklorique. Déjà vous allez à l’autre bout du monde de Paris, dernier arrêt du métro 14. Et là, c’est assez hallucinant. Outre une faune dont on se demande si elle vient réellement là pour travailler (et le contraste avec les jeunes hommes de bonne famille catapultés de nos jours depuis les années 50 est assez frappant), le décor tient le milieu entre le métro et un immense parking mi en travaux, mi squatté. Pour ce qui est des ascenseurs, on en voit de toutes les couleurs selon l’étage que l’on souhaite atteindre : jaune (comme le rire), rouge (la colère ou le sang si vous en êtes au stade du meurtre) et vert (livide) pour le septième ciel administratif. J’y trouve un petit zébulon avec un béret sur la tête, des grandes boucles d’oreilles et un ton sympathique – presque étonnant qu’elle ne vous propose pas de chewing-gum. Deux étages, deux bureaux, avis unanime : il faut s’adresser à la Sorbonne. Fuyons, fuyons.
        Acte II, la Sorbonne. A l’entrée, un Sphinx sans ailes mais très zélé me pose son énigme après que je lui aie demandé si, venant pour l’UFR de philosophie, je pouvais rentrer « Quelle université ? ». Paris I est contre toute attente une bonne réponse. Ne vous réjouissez pas trop, le sésame ouvre sur un labyrinthe dans lequel le fil d’Ariane (même avec un u) ne sert à rien : licence – paris III – partenariat – paris I – crédits – double licence – Tolbiac – là mon interlocuteur a perdu le fil. Et moi mon élocution déjà peu brillante à l’accoutumée – retombée au niveau de mon oral d’histoire où je n’ai jamais du finir une seule phrase. Après être passée pour une demeurée un certain nombre de fois « Mais ici, c’est Paris IV » (naaan, sans déc ?), avoir rencontré l’ancienne prof d’espagnol de le Bruyère, appelé Yannick et maudis la fac entière, j’ai fini par revenir sur mes pas pour interroger l’oracle de l’accueil revenu de sa pause déjeuner. L’UFR de philosophie de Paris I dans les murs de Paris IV localisée – je me prépare à affronter le Minotaure. A la place du monstre, je découvre un Apollon fort aimable (puisque fort mignon et fort serviable) mais fort incompétent (puisqu’il remplace simplement la secrétaire pour récupérer les fiches d’inscriptions pédagogiques). J’ai failli mordre quand on m’a suggéré d’aller voir à Tolbiac et n’ai pas eu la présence d’esprit, lorsqu’on m’a dit de m’inscrire par internet, de leur rappeler que les inscriptions sont proposées en ligne pour l’année… 2006 – 2007. La fac en prise avec son époque.
Pour être lapidaire : nihil.
Moralité : va falloir faire un petit sacrifice – qui pourrais-je bien immoler ?

       Il a donc fallu un train, trois bus, six métros (dont une rame interrompue pour cause d’incident de signalisation) et un RER pour faire chou blanc. J’ai l’impression d’avoir des barres de fer dans les fesses. Et que mon cerveau est un disque rayé qui répète le nom de la capitale et des chiffres romains. Et des images de l’auberge espagnole : les papiers du début et surtout, surtout, cette parfaite compréhension de ce que c’est que d’aller à la « fuck ».

Du blog en ces temps de disète blogosphèrique

      Piquée par une abeille, je n’ai plus qu’à piquer à mon tour quelques autres bloggueurs. J’épargne Inci, Yannick, Bamboo, Lavinie et l’abeille, qui sont déjà contaminés. Beaucoup d’alvéoles où je vais gloutonner du miel. Il ne s’agit pas forcément de ceux qui passent le plus par ici ou chez qui je squatte à loisir (l’autocongratulation a des limites) – plutôt des blogs où je butine discrètement et qui peuvent constituer des découvertes pour les autres. En voici 7 donc, mais que je n’oserai pas taguer. Pas folle la guêpe !

 

Aglae ex time Parce que.

 

La salle des pas perdus : parce qu’il y résonne toujours des pas et que j’aime à y traîner les miens. Et bien qu’il y règne une certaine austérité en ce moment, les layouts sont généralement magnifiques. Sans compter qu’un scientifique littéraire, c’est rare.

 

La prevue par deux, en anglais dans le texte -enfin, dans les cases : xkcd , a webcomic of romance, sarcasm, maths and language

 

A mon humble avis, pas toujours très humble, inégal mais rien que pour le concept de weblog sans archive… mais avec des liens, où j’ai découvert il y a peu (trop peu pour le mettre dans les 7) Unphotographable, là où les mots suppléent à un objectif oublié.

 

CERNE/reset  C’est idiot de dire que c’est un blog canadien, mais c’est la première chose qui me passé par l’esprit…

 Je ne comprends rien à sa vie, mais allez comprendre pourquoi, j’aime bien la lire.

Sara sans h, ex-khûbe, angliciste, normalienne, dévoreuse de bouquins, collagiste, sur la piste de cirque, marrante, enthousiaste et euh… vous n’avez qu’à aller voir.