Bulles de BD, 2019 #2

Mon fiancé chinois, de Laure Garancher

Les rizières en couvertures faisaient écho à mon voyage au Vietnam ; le personnage hmong, aux Brumes de Sapa : j’adore quand un livre est pris dans un réseau de références et souvenirs proches, consolidant la connaissance d’un univers jusque là ignoré. Mieux encore : quand il le dépasse pour ouvrir à son tour à un peu d’inconnu. En effet, le récit ne se borne pas à l’héroïne du titre ; la narration croise son histoire avec celle de sa belle-mère chinoise, sa mère hmong et son futur mari chinois, chacun élevé dans une culture et une époque différente. En tant qu’Occidentale d’aujourd’hui, j’ai néanmoins été frappée par un trait commun que je n’ai d’abord pas su nommer. Tous les personnages se plient à un ordre social fort, dans une sorte de résignation qui ne suit ni ne remplace aucune rébellion. Quand bien même ils ne comprennent pas les règles sociales qui leur pèsent, ils ne les remettent pas en question, et s’en arrangent comme ils le peuvent, en les contournant ou les embrassant. Les vies suivent leur cours, infléchies au niveau de l’individu, immuables au sein de la communauté, peu importe presque la génération et l’époque où l’on se situe.

Mère : Au début j'étais terrifiée, je voulais rester libre… Mais grâce à cela, tu es là ! Et puis ce qui compte ce n'est pas le mari mais la belle-mère !
Promets-moi de le rencontrer au moins.
Sa fille, en pensée : Ai-je le choix ? Peut-on échapper aux traditions ?

Il a fallu que je tombe par hasard sur la distinction entre société individualiste et société holiste dans un ouvrage de sociologie pour mettre les mots sur ce que je savais confusément, et concevoir comme concomitantes deux formes de société que j’avais jusque là pensé (ou plutôt non pensé) successives, parce qu’elles l’ont été dans l’histoire du pays et du continent dont je suis.

« […] l’opposition holisme/individualisme ne renvoie nullement à l’individu concret, mais au modèle de représentation dictant les règles de fonctionnement d’une société. Pour simplifier, disons que le clivage tourne autour de la question suivante : où se définit le sens du bien et du mal, du vrai et du faux ? Dans la société holiste, les individus sont pris dans des cadres collectifs, le plus souvent religieux, qui leur donnent des réponses communes. […] Aujourd’hui, au contraire, c’est à l’individu lui-même de choisir et de choisir encore, dans tous les domaines, entre mille produits, mille idées, mille manières de faire, mille principes moraux ou mille personnes. »

Jean-Claude Kaufmann, Identités, la bombe à retardement, éd. Textuel, p. 25

Le biais occidental reste fort : dans ce paragraphe, les deux modes de sociétés sont envisagées dans leur succession (« aujourd’hui »). La précision que je trouve intéressante, c’est qu’il ne s’agit pas de l’individu concret – l’angle que l’on adopte naturellement lorsqu’on appartient à une société individualiste et qui nous conduit peut-être à penser l’individu d’une société holiste comme moins libre qu’il ne pouvait l’être.

Cela me rappelle la légère surprise d’une autre bande-dessinée, Love story à l’iranienne (je crois) ; au milieu des histoires de contrainte et d’émancipation qu’on imagine dans ce genre de recueil de témoignages, une jeune femme renvoyait la journaliste-narratrice à son biais perceptif : qui d’elles deux est plus ou moins asservie, de l’Iranienne mariée à qui certes incombent les tâches domestiques mais n’a pas à se charger d’un boulot alimentaire, ou de la Française qui doit assumer à la fois travail et tâches domestiques (et ne voit pas, montée sur ses grands chevaux de liberté, qu’elle envisage le travail comme émancipation parce qu’elle a eu les moyens intellectuels et probablement financiers de choisir un métier qu’elle aime) ? Le réflexe immédiat est de penser ce paradoxe comme domination intériorisée – et son énoncé comme provocation. Mais comment savoir si ce réflexe n’est pas justement le signe de ce que l’on impose nos schémas de pensée à ceux qui ne pensent pas ainsi ? – les lacunes dans les droits des femmes n’étant ressenties comme telles qu’à mesure que la société, traditionnellement holiste, devient individualiste.

Mon réflexe de lectrice occidentale ne connaissant que la société individualiste serait de m’indigner et de me révolter pour des personnages que la société empêche de choisir – un mari, un métier, une vie. Mais la vie elle-même laisse-t-elle toujours un choix si large que ça ? Ce qui m’a fascinée, dans Mon fiancé chinois, c’est que les personnages entravés dans leur choix n’en paraissent pas plus heureux ou malheureux pour autant. Plus curieux encore : la question du bonheur et de l’épanouissement personnel ne semble même pas se poser. Angle aveugle*. Dans le vide laissé par les déceptions et frustrations qui ne se formulent pas, ne s’anticipent et ne se pensent pas – qui existent tout juste, à vrai dire, sur un mode minimal – se déploie une certaine beauté, noblesse ou fierté, je ne sais comment l’appeler ; fierté d’un destin qui en est à peine un, d’une vie alors, soutenue et bien menée, devant laquelle on ne s’est pas défilé.

*J’ai souvenir d’un angle aveugle similaire dans un tout autre registre : la difficulté de Jean-Jacques Pauvert dans ses mémoires à faire retour sur sa vie – comme une paille qui ne se plie pas. L’éditeur au cours de sa vie a fait des choix, beaucoup de choix, mais qui se ressentent à la lecture comme des hasards et des évidences où s’estompe la notion même de choix : la vie devait être vécue, il l’a vécue pleinement et se retrouve au bout de course à la penser soudain, seulement là, lui qui a pourtant passé sa vie dans des écrits intellectuels (l’angle mort ne s’en ressent que davantage).


"Elle rêve de travailler au ministère de la Justice, où elle serait sûre d'être 'du bon côté'." Image de chevalier médiévale avec un bouclier orné du drapeau des USA, face à une tête de dragon mauvais.

Culottées, tome 2, de Pénélope Bagieu

C’est un plaisir que de retrouver ces portraits de femmes fortes croqués avec humour et inventivité narrative par Pénélope Bagieu. Dans cette défense et illustration du mérite féminin pourtant, c’est moins l’exemplarité et la découverte qui m’ont entraînée, que le mouvement de clôture de vie en destin. Évidemment, la boucle est d’autant plus magistralement bouclée que le parcours est hors norme, et ces héroïnes du monde réel ont pour la plupart une volonté hors du commun, mais le jeu entre cette volonté et les aléas de la vie, le chemin qui se dessine entre les deux est quelque chose de commun à tous. Quelque chose qui, récapitulé de la sorte, m’apaise pas mal ces derniers temps – que je suis heureuse en tous cas de trouver dans mes lectures (apaisement tempéré par l’horreur de certains parcours : même avec tout l’art de l’évocation et du désamorçage de l’auteur, l’histoire d’une gamine violée à répétition est violente à suivre).

(En sourdine aussi, se pose la question du regard historiquement et sociologiquement ancré posé comme filtre unique sur des personnes d’origine et d’époque très diverses – filtre qu’on oublie peut-être d’autant plus facilement qu’il est largement exposé à la vue de tous par la figure de style récurrente de l’anachronisme… et que, globalement, il fait bon être féministe à la Pénélope Bagieu, ici et maintenant, avec force et humour.)


Petite fille à l'arrière de la voiture conduite par son père dans les rues décorées pour Noël. "Je me demandais s'il voyait les mêmes lumières que moi."

Mon père était boxeur, de Barbara Pellerin (scénario) et Vincent Bailly et Kris (dessin)

Je ne sais pas pourquoi, j’imagine toujours la violence allant de paire avec une misère noire, façon Zola. Alors que non évidemment, la violence domestique peut advenir dans n’importe quel milieu, être quotidienne ou non, de degrés variés, viser indistinctement tous les membres d’un foyer ou en épargner certains… physiquement du moins. C’est ce qui se passe pour Barbara : son père s’en prend à sa mère, dont l’enfant devient la protectrice, le père n’osant pas lever la main sur sa fille (il n’en est en tous cas pas fait mention dans le récit). La violence n’en est pas moins là pour l’enfant, latente. Une certaine forme d’amour aussi, insuffisant, prompt à oublier, difficile à réconcilier avec l’ensemble de l’histoire familiale, tout comme l’image de ce père instable est difficile à articuler avec l’image publique de l’ancien boxeur largement apprécié – une profession qui continue de le définir des années après qu’il est descendu du ring.

En essayant d’articuler l’inarticulable, Barbara Pellerin dresse un beau portrait d’une relation père-fille et s’attaque à l’image d’un père que, sans excuser, elle veut comprendre. La palette émotionnelle nuancée de cette entreprise se retrouve dans les dessins de Vincent Bailly et Kris ; moi qui pense spontanément l’aquarelle comme une peinture évanescente, j’ai été surprise de lui trouver la force qu’elle acquiert ainsi cernée de traits plus anguleux.

C’est la toute première case, et ce sont les lumières que m’ont arrêtée…

Irmina, de Barbara Yelin
Trop de réflexions croisées ; j’y ai consacré un post dédié.

Et patati et partita

L’archet entame la Partita n° 2 et l’espace surgit – dans l’imaginaire et entre les côtes -, comme à chaque fois que résonne Bach au violon. Chose rare, Maxim Vengerov le joue à la vitesse parfaite pour moi : sans lenteur excessive qui confinerait au maniérisme, mais bien plus lentement que le rythme auquel la jeunesse virtuose se laisse souvent entraîner. Là, on a le temps d’entendre la joie et la tristesse s’élever adossées, discernables mais indissociables, les deux faces d’une même pièce : la nef d’une église, ses immenses colonnes qui s’élèvent, la poitrine à leur pied qui s’abaisse dans un souffle régulier, où l’expiration ne se distingue plus du soupir. Si ça s’accélère parfois, c’est uniquement parce que la joie essaye de prendre la tristesse de vitesse, et je pense à tous ces petits arcs de vie quotidiens, les joies miniatures que l’on se donne pour ne pas voir et soutenir du regard les grands arcs, ceux qui nous font ce que nous sommes et nous entrainent, vers notre fin et notre forme. Il y a là une certaine noblesse sans doute, une beauté, dont l’accélération nous soulage momentanément, avant de nous rendre apaisés – au plus proche de l’apaisement que le permet la fatigue – au cours des choses. Tout est là, la lenteur au coeur de la vitesse, la vitesse au coeur de la lenteur, la vie qui passe à toute allure parce qu’elle piétine, et dure parce qu’on se précipite dans les jours sans cesse renouvelés, identiques, renouvelés. Tout est là, et j’entends dans le grincement de l’archet celui d’une corde, le long d’un cercueil qui descend ; la terre, les branches au ciel, et le chuintement, l’emballement ténu font palpiter la pellicule de tout une vie qui défile devant vos yeux (je vois l’image de la pellicule, pas les images qu’elle devrait me montrer – force de l’abstraction, il n’est pas encore temps). Et ça reprend, ça n’a jamais cessé, tout est là, jusqu’au dernier son, tenu longuement – non pas comme un chanteur virtuose ferait durer les dernières notes : jusqu’à ce que la musique se tienne à la lisière du bruit qui la défait, bien plus que le silence où elle résonne, nous assourdit.

Quelques mesures avant la fin les talons du violoniste décollent, mais cet extrême soulèvement mis à part, Maxim Vengerov ne bouge pas. Son visage est bien traversé de mimiques par la musique, mais ses pieds restent ancrés, ne bougent pas autrement que par les reflets qui glissent sur les chaussures vernies. Cette absence totale de gesticulation, loin d’être monotone à observer, conduit à une forme d’hypnose ; la luminosité semble varier à force de tant de fixité, le regard coulisse avec l’archet et on n’est plus que ce mouvement, cette musique. Les pensées continuent de me traverser mais elles n’agrippent plus, ne s’entortillent plus sur elle-mêmes, prêtes à être développées ou ruminées ; entraînées par le flux musical, elles m’entraînent au plus proche de ce que je peux concevoir de la méditation.

On ne peut pas en dire autant de la suite. Comme voulez-vous qu’après tant de justesse, tout ne paraisse pas accessoire, même avec Roustem Saïtkoulov en renfort au piano ? Mozart dans son salon brillant (Sonate K 454), Schubert en soit-disant Fantaisie, Scherzo de Brahms : trop de notes, trop de décorations, l’archet scie des copeaux de feuilles d’acanthe, il y en a partout, à profusion, ça irrite les voies respiratoires et je n’attends qu’une chose : qu’on en fasse un grand feu de joie. Ce à quoi obligeamment se plie Brahms, avec trois danses hongroises dont la virtuosité brûlent les doigts.

(Retour au calme, en bis, avec un passage lent d’Elgar, et un autre morceau dont j’entends le titre mais pas l’auteur, couvert par l’enthousiasme de fans plus au fait.)

Merveilleusement vivant

Les petits sauts et dégoulinades tarabiscotées ponctuent drôlement bien Monteverdi, la danse contemporaine vivifiant la musique baroque, laquelle lui prête en retour sa caisse de résonance spatio-temporelle.

Je me suis fait une réflexion dans le genre, mais le début de la pièce d’Abou Lagraa m’a quelque peu échappé : ma voisine mâchait un chewing-gum avec une puissance masticatoire jamais vue – pénible à entendre lors des passages calmes ou silencieux, mais aussi visuellement lorsque, les danseurs passant de l’autre côté de la scène, les mandibules grouillantes entraient dans mon champ de vision. Il a fallu que je lui demande deux fois d’arrêter ; je n’ai compris qu’à l’agitation qui a suivie que cette mastication acharnée était probablement un moyen de calmer une angoisse pressante. Nous sommes décidément tous l’enfer de quelqu’un d’autre.

Je craignais aussi que les convulsions scéniques ne plaisent pas à Mum, qui avait récupéré la place de Palpatine. Inquiétude vaine : sitôt la lumière éteinte sur la première partie, elle me dit trouver fascinant le mélange de violence et de tendresse entre les deux danseurs. Cette analyse sur le vif me surprend maintenant que je suis habituée au silence ou coq-à-l’âne de Palpatine ; il n’est pas rare que je découvre ce qu’il a réellement pensé d’un film ou d’un spectacle sur son blog (la discussion repartant parfois à partir de là, en différé). Je suis pourtant bien la fille de ma mère, sur ce point-ci comme sur d’autres, et cela a le mérite de me libérer de toute appréhension quant à un non-partage d’une joie qui, ça y est, peut naître.

La musique devient moins policée, plus percussive. J’aime la puissance qui émane des deux danseuses, d’une surtout, qui me plaît instantanément probablement parce que, je m’en rends compte plus tard, elle a le même nez qu’Audrey, et les similitudes physiques commandent chez moi une sympathie a priori, inconsciente. Je n’ai pas un type d’homme, mais peut-être bien de femmes, dans un jeu de réflexions amicales. Des deux danseuses, j’aime aussi la jeunesse qui commence à refluer, au même âge que le mien probablement, les couches temporelles qui ont commencé à se sédimenter et qui font qu’il y a là matière, à. L’expression devient une extraction, et ça jaillit, plus âpre que lisse, bien que la peau le soit encore.

Au plaisir intellectuel de la première partie, où j’apprécie le travail chorégraphique comme une mécanique artisanale, succède un plaisir plus viscéral, moins médié, les corps des danseurs se reflétant dans le mien par ce que mon ancienne professeure de danse avait appelé l’empathie musculaire. Et c’est ça, vraiment, les corps en mouvements qui résonnent dans le mien, ému immobile, sans analyse, sans mots, ces mots fatigants dont j’use à tout-va, auxquels je reviens toujours, parce que quoi sinon, mais dont j’éprouve un véritable soulagement à me défausser pour un temps. Pour un temps, recevoir l’ambivalence pure des corps, tantôt gestes tantôt mouvement, le sens qui cristallise ou s’éparpille dans sa profusion, au lieu des mots clôturés qu’il faut faire pulluler pour parvenir à un résultat approchant. Cela faisait trop longtemps vraiment que je n’avais pas vu des corps danser sur scène. Là seulement le mouvement circule, me déclôture et, mes limites levées, je suis soulagée de moi-même ; ça respire, ça circule – l’Un merveilleux. Me voilà aérée, refaite à neuf – un coup de savon comme Ponge sait les faire. Et Abou Lagraa, donc.

La danse peut bien être reprise en terme de genre, féminin, masculin dans le programme, peu importe que cela soit réducteur par rapport à ce qui se passe sur scène, peu m’importe du moment que je me sens Wonderful One, merveilleusement vivante, oui.

 

 

Yao

D’un côté, nous avons un acteur à succès français qui mène grand train ; de l’autre, un gamin qui traverse seul le Sénégal pour se faire dédicacer l’exemplaire de son autobiographie. En décidant de le raccompagner chez lui, l’acteur débute un road movie émaillé d’incidents trop improbables pour ne pas sentir le vécu. Il ne s’agit pas tant d’un retour aux racines, depuis longtemps déracinées (il n’avait jusque-là jamais mis les pieds sur la « terre de ses ancêtres », et le scénario contourne avec justesse le village du grand-père, aperçu depuis la rive d’en face, et laissé pour un prochain voyage avec son propre fils), que de renouer avec une forme d’attention aux autres.

Pour le gamin, l’acteur est un « bounty » : noir de peau mais blanc à l’intérieur, élevé dans la culture occidentale. Ce positionnement permet de souligner tout ce qui, en Afrique, peut étonner un Européen, en évitant les relents de néocolonialisme et de racisme qui auraient pu se faire sentir avec un personnage blanc. De cette manière, le rire ne tourne jamais à la moquerie ; il s’épanouit au contraire en sourire.

La diction sonne parfois faux (l’échange avec la mère, avant le départ, est du niveau de Plus belle la vie : des répliques récitées), mais le jeu d’acteur rattrape le coup, et le film baigne tout entier dans le regard du jeune Lionel Louis Basse et le sourire d’Omar Sy, où l’incrédulité demeure tandis que l’ironie reflue pour laisser place à une forme de bienveillance et de joie partagée.

Mit Palpatine

Doubles vies

Le début du film me fait gonfler les joues et lever les yeux au ciel, tant les discussions du dernier Assayas relèvent de la pose intellectuelle – le genre de discussion qu’on tient au-dessus de ses moyens, où l’on ne sait plus si les contre-arguments sont devenus éculés ou étaient déjà plats la première fois qu’ils ont été avancés. L’effet est d’autant plus décourageant que je les ai moi-même maniés lors de mon master en « politiques éditoriales » – nos personnages principaux étant

éditeur,

actrice épouse d’éditeur,

assistante numérique amante d’éditeur,

auteur d’autofiction
qui n’assume pas la prééminence de l’auto sur la fiction,

et assistante parlementaire épouse de romancier.

Le film s’annonce ainsi poseur et gonflant, et l’est jusqu’au moment où la quintessence du film français se confond avec sa propre parodie : là, on peut commencer à se marrer, et à comprendre à retardement certains comportements, finalement moins bateau qu’on aurait pu le penser. L’évidence arrive avec Nora Hamzawi, qui emporte ainsi ma préférence pendant tout le film.
– C’est vrai qu’il avait l’air down.
– Down ?
– Bah, down, pas up, quoi, down…

Il faut dire aussi que son personnage, malgré son domaine professionnel (la politique), est de tous le plus franc du collier : elle est celle dont on peut le plus facilement se moquer, et envers qui on a au final le moins envie de le faire, lui laissant la prérogative de l’auto-dérision, lorsque les autres personnages ne peuvent que faire rire malgré eux.

Mit Palpatine