After hours, ce n’est plus l’heure

After hours a fini par me taper sur le système nerveux mais trop tard pour que je n’attende pas tout de même la fin du film. Piège abscons à l’image duquel j’ai réussi à me pourrir le week-end toute seule comme une grande (looseuse). Demain, moi aussi, comme Paul, je me mettrai en face de mon écran d’ordinateur au boulot et je recommencerai une semaine sans réfléchir. Morale du film : dormir d’abord.

Soirée bien asSAISONnée

 

Présentation Arop de la saison prochaine hier soir : je me décide au dernier moment, comme d’habitude, et lorsque j’appelle pour réserver, on me répond que les listes sont déjà parties mais qu’il n’y a aucun problème, je n’aurai qu’à me présenter en arrivant. Ces pré-inscriptions, c’est vraiment pour donner à l’adhérent l’impression d’être VIPouille, et le plaisir de voir son nom stabiloté tandis qu’il en précise l’orthographe : mimylasouris, avec un y, comme Myriam (Ould-Braham).

C’est vrai que les mondanités font partie du plaisir, même si, dans ce cas précis, le monde se résume pour moi à un cercle de balletomanes-bloggueuses, qui ne s’élargit que pour lancer des offensives sur le buffet. Et je dois dire que la mini-tartelette au citron avec des éclats de pistache est si fondante qu’elle m’ôterait presque toute envie de faire ma langue de vipère, notamment sur notre Misérable préférée, dont on nous a abreuvé pendant les extraits vidéos, parce que bon, faut bien que la bande-annonce la vante un peu pour pouvoir la vendre (curieusement, quand c’est Aurélie Dupont, il n’y a pas besoin de légende).

Je découvre ainsi, après quelques minutes de Marie-Agnès Gillot en train de danser une gigue irlandaise avec son aspirateur (déjà dans le documentaire qui lui était consacré) qu’il faudra absolument que j’assiste à l’ Appartement de Mats Ek, même si j’ai déjà vu la première partie dansée par le NYCB. Et si dieu (enfin le système des Pass jeunes) le veut, je prendrais bien au rabais une place pour l’opéra de Debussy, qui a l’air beau bien que statique, ainsi que pour celui des Trois oranges, de Prokofiev, ne serait-ce que pour enfin capter l’allusion dans Cendrillon, qu’on aura d’ailleurs en opéra par Rossini et en danse dans la version de Noureev, après avoir vu celles de l’English National Ballet, de Matthew Bourne et de Massenet (plus de lac, c’est un signe). Autre doublon qui risque de me titiller le neurone si je vais voir les deux : Manon, Massenet versus Kenneth MacMillan. C’est assez amusant de voir comment est pensée une programmation, même si, opéra et danse, on ne se cause pas, Brigitte Lefèvre ouvre le bal et Christophe Ghristi tarde à la le fermer.

Quand l’évaporation des plateaux de mignardises n’est plus qu’un souvenir, on nous pousse vers la sortie : Amélie, le Petit rat, Palpatine et moi finissons en beauté au café d’en face, où le fromage se trouve sous la catégorie « entracte » et où la salade au saumon s’appelle « le Lac des cygnes ». Palpatine est tout content de commander une salade « Ivan le terrible » quand la balletoman(iaqu)e refuse de manger de la verdure. Entre rongeurs, nous sommes d’accord : on s’enfile un tartare parfaitement assaisonné, servi avec des frites délicieuses, croquantes et si peu lourdes qu’on commande des profiteroles dans la foulée, histoire de faire glisser les mille et un potins que les deux balletomaniaques nous content. Merveilleux.

 

[Faut que je fasse attention, mes comptes-rendus se palpatinisent… Lui, de son côté, se met à prendre des photos bizarres avec des reflets. Si, de surcroît, comme me le faisait remarquer Miss Red, mes posts se raccourissent (relativement, faut pas déconner non plus) tandis que les siens s’allongent, je vais finir par croire qu’on déteint l’un sur l’autre.]

Gaufre de Bruxelles

 

 

Mais non, je ne vous ai absolument pas floués avec le titre de ce post : ne voyez-vous pas les alvéoles carrées de la gaufre dans toutes ces fenêtres à petits carreaux des façades de la Grand Place ?

N’ayez aucune crainte pour ma santé mentale morfale,  je n’ai pas manqué de manger une vraie gaufre ; il ne va pas neiger, c’est déjà fait :

 

 

Gaufre au sucre, donc. Croustillante à l’extérieure, brûlante et à peine cuite à l’intérieur, comme un de ces chichis qu’on ne trouve qu’à Sanary, parce que « chez Noune, les chichis ont un goût de paradis ». Les madeleines peuvent aller se rhabiller.

007 et sa maîtresse incestueuse

La souris :  » […] bout de gruyère […] après avoir mis la table […] ».

Palpatine :  » Mettre la table, ah ! mon Dieu, tu fais encore ça ; j’oublie, c’est vrai que tu as une double vie : une vie normale et une vie familiale. »

Mon amant régulier est encore plus croyant que moi dans la barquette Picard et à ce niveau-là, ça relève du traumatisme.

Audioguide palpatinois

 

Dans la gallerie des dinosaures du Natural history museum : « Non, mais y’a pas un seul bout d’os ici ! Que du plastique ! Ça n’a aucun intérêt et ça grouille de mioche. Des os en plastique ! ».

En croisant un nouveau groupe de dindes jeunes filles en talons haut et ceinture mini-jupe moulante au ras du cul : « C’est tellement court que ça en devient moche. Non mais, comment on peut porter ça ? Il doit y avoir une raison légale, je ne vois que ça. Ouais, ce doit être obligatoire. »

Ponctuellement, devant un homme à l’allure plutôt classe : « Ah! Ça fait du bien de voir des gens bien habillés. Les Anglaises sont moches mais alors au moins, ici, les mecs sont bien habillés, c’est reposant pour les yeux. »

Avant le métro, dans le métro, en sortant du métro, en pensant au métro : « Je déteste ce métro. Il est mal foutu, il est dangereux, ils ont creusé le strict minimum de galeries en découpant juste autour de la rame, y’a pas de place pour sortir en cas d’urgence, s’il y a le feu, on meurt tous, puis t’as vu cette poussière, là, toute cette poussière que ça déplace. Comment sait-on où on va ? Je ne comprends rien, je déteste ce métro. Il est encore bondé mais c’est normal, y’a pas de place à l’intérieur, on peut pas se tenir debout sur le côté, c’est trop bas et puis les portes sont trop petites. Je t’ai déjà dit que je détestais ce métro ? ». Inutile de faire remarquer qu’il ne pue pas, contrairement à Paris, ou qu’il est pratique que les deux directions se trouvent se part et d’autre du même quai : « C’est crétin. Je déteste ce métro ».

Du coup, on a pas mal marché et comme Palpatine a intégré qu’il se trimballait avec un estomac sur pattes à nourrir à heures fixes, je n’ai presque pas râlé – sauf dans les bourrasques, à 22h10 à vingt minutes de l’hôtel, sur une place hostile aux piétons.

Les week-ends sont des crash tests pour apprendre à s’entendre. On progresse. Après le premier week-end ensemble, à Berlin, on avait décidé d’un commun accord, soulagés, de ne pas se voir de la semaine. Là, j’aurais bien assisté à sa conférence le lundi soir et n’ai laissé tombé qu’à l’idée de traverser tout Paris avec mon gros sac et de manger à des heures indues. Le Mogwaï essaye de ne pas évoluer en Gremlin.