Cesena, à l’aube de la voix

le grain, c’est le corps dans la voix qui chante,
dans la main qui écrit, dans le membre qui exécute…

Roland Barthes

cité par Björn Schmelzer,
fondateur de l’ensemble graindelavoix

 

Il fait nuit sur scène. Un homme s’avance, entièrement nu, et émet un long cri, repris et modulé – remonté – par ses flexions. Pas de doutes, nous sommes au théâtre de la Ville. Cela continue, on attend patiemment. Un tailleur de pierre se fait entendre en coulisse et soudain, it dawns on me. J’assiste à la pièce d’Anna Teresa de Keersmaeker qui avait été donnée à l’aube à Avignon et avait pourtant laissé les spectateurs plus ravis que fatigués. Le cri du premier homme, c’est le chant du coq. On peut désormais légitimement espérer que lumière se fasse sur les déplacements que l’on devine dans la pénombre. Un groupe d’hommes (parmi lesquels quelques femmes, on le découvrira par la suite) que l’on entend plus qu’on ne le discerne fait crisser du sable. Un grand cercle de sable balayé jusqu’à devenir un cercle solaire. Une éclipse solaire.

La danse est réduite au rythme de la marche. Le mouvement n’a pas de forme, un déplacement de pénombre, tout juste. Alors qu’on écarquille les yeux depuis une vingtaine de minutes, une voix s’élève, qui nous en dissuade. C’est un soulagement : on voit ce qu’on voit, sans forcer les yeux, en écoutant les voix qui ont rejoint la première et l’ont contrepoint. L’Ars subtilior renaît de l’écho lointain du cri de l’homme chant du coq, un son brut comme la pierre qui résonne bientôt comme la voûte d’une cathédrale. Un son qui ébrèche les corps, vibrant et vivant sur son passage. Des corps traversés par un cri qui emprunte la voix pour se faire musique, ce n’est pas un spectacle.

« Lumières ! » crie soudain la régie. Que je crois. Le cri excédé vient du public, qui se met à rire jaune. Quelques réglages s’imposeraient en effet pour que l’aube artificielle fasse effet jusqu’au fond de la salle. En attend un ajustement qui ne vient pas, ni de la régie ni des yeux, cela discutaille et l’on a du mal à se laisser fasciner par ce début du monde. L’origine, comme toujours, se refuse. Indiscernable à l’oeil nu, la scène bascule en noir et blanc lorsque l’on veut s’aider des jumelles, camaïeu de gris mouvementés. Je n’ose imaginer les vieux atteints de la cataracte. La danse tarde tant à se faire visuelle que la salle s’éclaircit en même temps que la scène.

La lumière se lève imperceptiblement, sur la confusion des danseurs et des chanteurs que l’on ne distingue pas les uns des autres. Même en pleine lumière, ces poussières d’individus restent un groupe, des grains de sable qui crissent lorsqu’ils se rencontrent. La chorégraphie diurne n’y ajoute finalement presque rien : elle rend visible les corps fatigués, épuisés, travaillés par la voix, décapés par son grain, dispersés et réunis comme le sable. Sablier. Fablier. Musique, mutisme, brutalité de la pierre, de la voix, homme fou à relier : il y a quelque chose de médiéval chez ce groupe en baskets, qui s’efface peu à peu à mesure que les formes prennent corps. Lumière est faite – de désillusion. On s’achemine lentement vers une fin qu’on ne distingue pas plus que les origines (l’aveuglement n’est pas l’apanage des ténèbres), à l’image de cette grande femme que j’ai prise pour une gamine séduisante et qui s’est mise à viellir avec le jour, concentrant toute la grisaille de la nuit dans ses cheveux.

Maboule Raoul dans la cabane d’Ali Baba

[Début janvier] Le théâtre de la Ville, qui n’a pas de catégories, seulement des bonnes places, les attribue dans l’ordre des réservations. J’ai pris mon abonnement une semaine ou deux après la date d’ouverture et j’ai obtenu pour Raoul un rang V (sachant que, contrairement à Pleyel, il n’y a pas de rang ZZ). Que James Thierrée soit fantastique, cela se sait — ça ne se voit pas. Ce qui est bien dommage parce que son spectacle est indescriptible.

On ne peut pas être introduit dans son univers, il faut y faire effraction et foncer dans le tas, comme l’artiste, tête baissée, qui donne des coups de bélier dans le cabane située côté jardin. Deux pans constitués de tubes de métal finissent par tomber avec force et fracas, comme un écho à ses hurlements. Raoul est moins du côté du cool que de la rage : Raaaaaaoouul ! Notre vagabond-saltimbanque, petit-fils de Charlie Chaplin et fils spirituel de Vladimir et Estragon (le godillot, tout est dans le godillot qu’on retire) en a après Raoul ; et pour cause, ce n’est peut-être que lui-même. Devoir hurler son nom parce qu’on ne sait pas qui l’on est, il y a de quoi se taper la tête contre les murs (de sa cabane), vous avouerez. Il y a bien un deuxième larron, mentionné en distribution mais on le distingue si peu du premier qu’on n’est pas vraiment sûr de l’avoir vu : je le soupçonne d’être complice des tours de passe-passe de notre homme qui en profite pour se réinventer sans cesse. J’appelerai donc Raoul celui-là même qui en a après Raoul, il faut bien se mélanger les pinceaux pour faire connaissance avec l’artiste.

Une fois perché dans l’imaginaire de sa cabane, Raoul s’en donne à coeur joie et à rage tristesse. Loueurs de chambres de bonnes, vous n’imaginez pas tout ce qu’on peut faire dans 6 m2. Manier la tringle des rideaux comme un toréador pour prendre un intrus à ses filets, lire au coin du grésillement du phonographe, se servir de son pavillon comme d’un porte-voix, devenir Nagg en plongeant dans la poubelle, en ressortir bardé d’ustensiles de cuisines pour se défendre contre le premier martien maritime qui passe à la lisière, lui moudre du poivre sur le bec pour le nourrir comme un gros poisson et le faire éternuer, battre des mains à coté des oreilles pour répondre aux nageoires et établir la communication (dorénavant, vous me verrez sûrement faire ce signe à l’approche d’un quiproquo ; je ne suis pas encore folle, seulement loufoque et j’ai testé sur un Palpatine obnubilé par sa timeline Twitter, ça marche encore mieux que de pointer son museau de souris — sûrement à cause de ses origines pingouins). Parfois, Raoul tente de mettre un orteil dehors mais il s’avère que la farine par terre, c’est de la glace. Même en bravant le froid, il est pris dans la bourrasque et dérive dans un moon walk désarticulé tel que Michael Jackson se retourne dans sa tombe pour mieux voir où commence le mouvement, s’il commence quelque part — à côté, le poisson de Napoli est un fossile, c’est dire.

Ses pitreries ne me font pas rire. Ce n’est pas que ce n’est pas drôle, c’est que c’est poétique avant tout. Une poésie sans lyrisme (le lyrisme, avec son chant, ne supporte pas le bruit), fascinante comme une concaténation de logiques, triste et belle grâce à ce qui est détruit dans la collision. Par exemple, Raoul nous met en boîte à cigales, et c’est en ouvrant le couvercle de la poubelle qu’on leur ferme le clapet. Peu à peu, quand il devient clair qu’il ne s’en sortira pas, de sa cabane, on entre en hibernation avec lui. J’oublie la tristesse de ces pitreries de fou et je ris de même en le voyant faire un brin de lecture : il déplace le fauteuil, ajuste sa position, se frotte les yeux, lisse ses cheveux derrière ses oreilles, prend le livre, déplace le fauteuil, lisse ses cheveux, se gratte le nez, arrache une feuille pour s’en tamponner le visage et commence enfin à lire… quelques secondes avant que son corps ne le rattrape : il se met en travers du fauteuil, les genoux par-dessus l’accoudoir, la tête en bas et les pieds sur le dossier, pourquoi pas, assis de nouveau, affalé, redressé, les coudes sur les genoux et la tête dans les mains, jette le livre par terre pour lire à la bonne distance et ripe des coudes comme Cendrillon déguisée en Charlot. C’est tellement ça… le moment où l’on n’a pas plongé dans le livre et où une simple rainure sur la tranche peut déranger au point de nous forcer à nous interrompre. 

Mais Raoul n’attend rien, surtout pas Godot. Passés quelques moi(s), l’espoir refait rage. Il faut se réinventer, rappeler Raoul et le chasser par des cris, déraciner le décor planté et toucher de nouvelles terres. On se maintient la tête hors de l’eau : des bestioles submarines apparaissent, mante religieuse arachnéenne et éléphant bleu, tandis que la cabane, qui avait été ouverte en en faisant tomber deux pans, est détruite de même ; il n’en reste plus qu’un radeau qui flotte dans les airs, étoile d’un spectacle filant les métamorphoses. En apesenteur au bout d’un tape-cul géant que des hommes en noirs font tourner et monter, lampe de spéléologue au front, Raoul finit par s’envoler-se noyer dans tout l’espace amniotique de la scène. 

Lecavalier désarçonne

 

C’est le nom de Lock qui m’avait poussée à réserver pour cette soirée au théâtre de la ville mais il n’est pas surprenant que son interprète, Louise Lecavalier, vole le haut de l’affiche. De fait, les quinze minutes de… A Few Minutes of Lock seront trop peu pour vraiment goûter le style du chorégraphe, quoique déjà suffisante pour en avoir un a priori très positif. Et non, je ne dis pas uniquement cela à cause de Keir Knight, échalas affreusement sexy dans sa veste noire de costume. De toutes façons, la « tornade blonde » aspire tous les regards et il n’y a guère moyen d’y échapper puisqu’elle est toujours en scène : pendant les cinquante minutes que dure la première pièce, elle n’en sort pas, ou alors trente secondes grand maximum et c’est alors pour mieux y débouler ensuite.

Children, de Nigel Charnock, en met plein la vue, mais ce n’est pas vraiment grâce à ses jeux de lumières aveuglants (avec musique-sirène fin du monde, délicieux – c’est toujours moins terrifiant que les cris de joie d’enfants dont j’ai crains un instant qu’ils n’envahissent la scène). La pièce est totalement décousue, on ne sait pas pourquoi on manie un bâton, pourquoi on se bat avec, pourquoi on court à quatre pattes et sans les genoux, ni pourquoi quoi, mais on ne cherche même pas, autant se demander pourquoi un enfant joue ; mieux vaut attendre de voir à quoi il joue. Il n’y a rien d’enfantin ni de puéril, il n’y a que deux danseurs qui font plein de choses un peu absurdes mais les font à fond. Sérieux comme des enfants qui jouent. La demi-mesure ? Connaissent pas. Ce n’est pas un vain mot que de dire que Louise se jette dans les bras de/sur son partenaire : on ne sait jamais très bien si elle lutte contre lui ou avec lui. Probablement les deux, en fait : c’est comme si elle n’était vivante que tant qu’elle luttait. Dans un duo-duel avec des bâtons, ils finissent tous deux par attraper celui de l’autre, si bien qu’ils se retrouvent chacun à un bout de barres parallèles qui tiennent autant du brancard que des barres où s’appuyer pour réapprendre à marcher. Même chose avec les oreillers, qu’ils mettent entre eux avant de rouler l’un sur l’autre : on ne sait pas s’ils amortissent le choc et permettent le contact ou s’ils l’empêchent en se trouvant entre eux.

On entend lorsque la musique s’arrête que Louise est hors de souffle, mais cela ne semble avoir aucun effet sur sa danse, sinon de la rendre encore plus entière et violente, comme si c’était son état naturel. C’est un phénomène que j’ai remarqué, on est d’autant plus bourrine qu’on est fatiguée, et Louise doit être épuisée. Elle continue de plus belle, se jette à corps perdu, accord perdu avec Patrick Lamothe, qui, là contre, la contre. Cela doit lui demander une énergie phénoménale de s’opposer à celle de sa partenaire, de lui résister.

La fin s’arrose : c’est la bouteille d’eau qui fait déborder le vase pour les spectateur devant Palpatine et moi – ils partent. Les danseurs déjà trempés de sueur en profitent ainsi pour prendre leur douche et troquer l’entracte pour un précipité – chassez la nature, elle revient au galop. Cinq-dix minutes et Lecavalier se remet en selle. En la voyant, je repensais à cette expérience qui avait été faite, d’un homme d’une quarantaine d’années qui avait reproduit au sautillement près la journée d’un enfant et qui, le soir à peine venu, en avait fait une attaque cardiaque. Là, je pense que Louise ferait faire une crise cardiaque à une danseuse de vingt ans. Interpellé par la notice biographique qui indique une compagnie au début des années 1980, on a cherché : elle a plus de cinquante ans. Une folle furieuse.

Akramkhadabra

Il y avait une place devant, mais j’avais une place au rang Q et j’y suis restée – sur le cul. Je ne connaissais Akram Khan que de nom (et encore, sans l’orthographe) mais nom de nom, il aurait été dommage d’en rester là. Vertical road s’apparente à du contemporain sans le côté contempo, à du butô sans lenteur, à du hip-hop sans ouéch, à de la danse indienne sans délicatesse maniérée et à un art martial sans défaite. Cela ne ressemble à rien et ça a pourtant de la gueule, ce n’est rien de le dire.

 


Les mouvements très ancrés dans le sol, genoux pliés, tête souvent relâchée, explosent et libèrent une énergie qui confine à la violence. Pas de portés mais des jetés ; ici, quand on déboule, c’est au sol. Les secousses qui agitent le corps vont des à-coups de la pulsation cardiaque aux spasmes frénétiques de la transe, tandis que la musique, indissociable des corps, martèle dans un crescendo qui alterne avec des moments d’acalmie, des battements de coeur plus ou moins essoufflé et assourdissant. Cela part des tripes et vous y prend. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai le cou qui part en avant, une épaule qui se rabat ou les abdos qui se contractent, tant nous fait entrer en empathie avec les danseurs la musique dont on finit par ne plus trop savoir si elle part du corps des danseurs, accompagne leur effervescence ou n’est que la résonance très amplifiée de notre propre être intérieur.

On ne comprend pas toujours tout, mais on le vit. Ce n’est qu’en passant chez Amélie que j’ai pu reconstituer le fil d’un homme qui, d’abord séparés des autres derrière une bache translucide (effet d’ondes frappant), s’immisce à leurs côtés et cherche à prendre l’ascendant sur eux, jusqu’à ce qu’il se retrouve exclu, à nouveau séparé par la bache mais côté public cette fois, et doive tendre la main (poser la sienne sur celle des autres, en contrejour) pour faire tomber le rideau (cette chute… après la Prisonnière, le Funambule ou Kaguyahime, je ne m’en lasse pas, c’est toujours aussi beau).

Entre les deux, l’étranger arrive avec ses tablettes, qu’il pose droites comme les autres, d’abord immobiles et qu’il déplace comme des pions, soulevant au passage un nuage de poudre, entre poussière d’une tribu ancestrale et sable d’une contrée désertique (mirage d’Amagatsu). Quand ces être s’animent, ils sont possédés. Cela donne lieu à des scènes incroyablement fortes, notamment lorsque, oscillant sur les pieds et les mains, les genoux en l’air, ils avancent comme une armée de fourmis et colonisent la scène, ou se rassemblent en cercle, bras en l’air, battle sans idole. Dans cette étrange communauté où les filles ne se distinguent des hommes que par des chignons qu’elles portent très haut et qui les font ressembler à des mangas karatéka, on ne s’attire pas, on s’aimante. Et c’est alors un formidable combat où l’on porte atteinte à l’autre sans jamais le toucher (au summum de son pouvoir, les mains de l’étranger tournent autour d’une sphère imaginaire et c’est un autre qui, pris dans ce manège, s’en trouve malmené). Si les comparaisons n’introduisaient pas des connotations parasites, je dirais sans hésiter que des guerriers manga se battent à coup de champs magnétiques et finissent sans volonté aux mains de l’autre : sous imperium. Non moins fascinant est le moment qui suit où deux corps se retrouvent entremêlés plus qu’enlacés, dans un duo d’une sensualité ni suave ni animale, avant que la fille ne soit hissée sur les épaules de l’homme et que, genoux face à son torse, elle redresse son buste vers la lumière qui l’aspire, juste au-dessus d’elle. Moment de suspension. Et ça reprend – aux tripes, toujours. 

Pour les photos des saluts (quoique pas le même jour), voir chez Palpatine.

C’est trop forsythe


Ce n’est malheureusement pas le ballet de l’opéra de Lyon, mais cela permet de se faire une idée.

Plus qu’extrême, c’est extra – hors des mouvements ordinaires. Et excitant.
Quelque soit l’adjectif, il faut un X, cette inconnue qui rend fascinantes les extensions du corps. Il y a certes des jambes au plafond, mais rien d’excessif, on ne fait pas d’écarts. L’extension est ailleurs, désaxée : d’abord dans ces bras qui se tiennent presque toujours derrière les épaules et font des danseuses de gigantesques créatures, monstrueusement sexy (surtout la très grande, la plus grande, en justaucorps bleue, une fille terrible). Les danseurs, eux, épaules rondes, sont plus dans la suavité et c’est d’autant plus surprenant qu’on n’imagine pas de suavité sans lenteur. La rapidité, dans Workwithinwork, est pourtant affolante, affriolante en devient la danse dans son austérité. On appuierait parfois bien sur pause, pour mieux en jouir, mais c’est alors une pose (jambes campées de profil égyptien, avec un poignet cassé qui traîne derrière, virgule provocante), nouvelle forme de tension qui demande tout autant d’attention. C’est de la danse pure, comme de la coke, et je m’éclate, c’est jubilatoire : la rapidité me dit énergie, l’imprévu, séduction, et les extensions, intensité. On en ressort grandi, neurone aéré, colonne vertébrale étirée, démarche élastique, prêt à conquérir le monde qui grouille à l’entracte.

Quintett m’a fait l’effet d’une retombée ; alors que le public (dont Palpatine) semble l’avoir de loin préféré pour être « plus humain », j’y ai davantage senti une posture de chorégraphe contemporain qui fait son cinéma avec un escalier creusé dans la scène et un gros projecteur qui, braqué dans sa direction comme un canon, le fait ressembler à un abri anti-atomique. Deux couples et une pièce rapportée y évoluent, ou plutôt faudrait-il dire deux femmes et trois hommes, s’il est vrai que les couples sont à géométrie variable. Il y a de belles choses, mais c’est vain comme une après-midi interminable dans un motel désertique, plus vain encore s’il est vrai que les occupants désœuvrés ne sont pas des gens médiocres mais des êtres à l’intelligence et à la sensibilité aiguisée. On ne s’en sort pas, on ne sort pas du piège de la nostalgie, c’est toujours la même rengaine, en l’occurrence « Jesus’ blood never failed to me yet » de Gavin Bryars, à peine une minute qui tourne en boucle. On ne s’en aperçoit pas jusqu’au moment où cela devient insupportable, la fois de trop ; et l’intolérable tristesse se mue en indifférence.