La vraie vie d’une (hypo)khâgneuse pendant le mois d’août

[réponse quasi copiée-collée à zED]

     La différence profonde entre ces deux mois estivaux de congé, c’est qu’en juillet, vous êtes en vacances, tandis qu’en août, vous êtes un (hypo)khâgneux en vacances. Un mois pour oublier, un mois pour se rappeler (à l’ordre), un mois pour s’y remettre. Et comme nous n’avons pas trois mois, nous sommes obligés de sacrifier ce beau rythme ternaire et de s’affoler les quinze derniers jours. Car en quinze jours, c’est bien connu, on peut lire et comprendre les Physiques d’Aristote, les Essais de Théodicée de Leibniz, ceux de Montaigne, le Roman comique, les Mots latins et la Recherche – « on va étudier le Temps retrouvé, alors ce serait bien que vous lisiez ce qui précède. De toute façon, la Recherche, ça se lit comme un roman. » – parce que ce n’est pas un roman ?
Bref, autant vous dire qu’à ce niveau là, ce n’est même plus du retard.

     Comme je ne peux pas décemment vous faire croire que je travaille, voici à quoi ressemble un mois d’août (hypo)khâgneux :

    Penser à faire un album des photos d’Australie et s’arrêter devant la sélection vertigineuse des clichés : kangourous en folie et Opéra de Sydney sous toutes les coutures. Dre et moi avons tant mitraillé que les touristes japonais n’ont qu’à bien se tenir.

    Faire la crêpe sur une plage au soleil et en manger (des crêpes).

    Fêter son anniversaire à la crêperie, en famille.

    Dresser une étude comparative de toutes les glaces disponibles sur le marché. Ajouter dans la catégorie « autre » la fougasse et les chichis.

    Acheter des robes qu’on mettra peu pour cause de soleil récalcitrant.

    Ecouter Mika en boucle, chanter à l’unisson et s’étonner après cela qu’il pleuve des cordes.

    Traîner sur la blogosphère désertée.

    Faire les magasins en région parisienne et serpenter dans le no man’s land des rayons, en éviter plus ou moins adroitement l’attaque de vendeuses désemparées.

    Retrouver Thalie, autre hypokhâgneuse et passer une excellente après-midi.
Devenir nostalgique de l’HK comme si on l’avait quittée depuis des lustres. Se  remémorer les soirées en boîte, les moments mythiques et les phrases cultes.

Harry Potter and the Deathly Hallows

   

A ne pas lire si vous n’avez pas vous même dévoré le dernier tome, à moins que vous ne soyez comme Anouilh pour qui le véritable suspens est de connaître le dénouement. Si vous attendez la version française ou que vous avez fait le dur choix de lectures plus scholastiques, vous pouvez lire ici, un article sans spoiler, écrit de main de maître – et à plus d’un titre, l’auteur est avocat.

 

  Et un beau locket, un ! 
 

    La version adulte, parce que je la trouvais beaucoup plus classe que les illustrations de l’édition anglaise pour mômes. Ce qui fait que j’ai une extraordinaire hétérogénéité dans les éditions de la saga : les trois premiers tomes sont des folio de la première heure, semblable à tout folio pour enfant, sans la police-éclair (sauf pour le premier tome que j’ai eu la mauvaise idée de prêter à ma grand-mère peu soigneuse et qui a préféré me le racheter plutôt que je fasse une syncope devant la couverture pliée et les coins cornés – manque de change, le changement de police a empêché que l’échange soit subreptice) ; les quatrième et cinquième sont en grand format, le sixième, l’édition américaine (doublé de la française pour ma mère) et le dernier, donc, a version anglaise et adulte. Une autre fois, je vous raconterai ma passion pour la comparaison des éditions.

 Avant toute tentative de mise en ordre, réactions d’une pottermaniaque après la lecture de l’ultime tome :
Ahhhhh c’était génial !!!
L’épilogue est gorissime

Ces réactions quasi-épidermiques exprimées, nous pouvons passer aux considérations sinon réfléchies, du moins développées (j’allais dire construite, mais laissons les plans à la rentrée).

        Le feu d’artifice (encore – celui des Weasley dans le cinquième film n’était pas mal)

Dernier tome annoncé de longue date, Harry Potter and the Deathly Hallows se devait d’être le bouquet de ce grand feu de joie – voire de fanatisme. Comme chaque tome pris individuellement, la série entière est construite sur une immense gradation : la mise en place de l’univers, les détails louches, les complications, le drame et le dénouement accompagné de ses explications (Miss Rowling a bien appris son schéma – exposition, péripétie, dénouement, situation finale). Mais le 7ème, c’est du concentré – Bruce Willis lui-même en perdrait le souffle. Guet-apens et innombrables sorties in extremis : l’accumulation pourrait virer au too much mais l’univers magique ayant été mis en place six pavés durant, le colis final passe comme une lettre à la poste. Les subtilités des baguettes, l’infiltration du ministère,  l’évasion de Gringotts en dragon (« They might have noticed »), les « il est mort, mais non, il est vivant », le nouveau passage secret entre Hogwarts et Hogsmead, tout s’enchaîne – et nous avec : il devient difficile de lâcher le bouquin.

 

            C’est ça, genre

Blending of genres. La Miss Rowling a la formule magique et rien à envier à Hermione quant à la compulsion minutieuse de sa bibliothèque : les ingrédients des meilleures recettes s’y retrouvent.

            Le film d’horreur, bien sûr, ugly creatures à l’appui. Et les géants qui démolissent les tours du château lors de la grande bataille de Hogwarts ont un petit air de King Kong.

            Film d’action, il va sans dire. Le genre d’histoire impossible à résumer tant il y a de péripéties.

            Le genre historique – roman de guerre. Ne trouvez-vous pas que les Death Eaters feraient de bons SS ? Magic is might… Les Juifs sont devenus des Mudbloods et les Aryens des sorciers au sang (et à la connerie) pure, mais l’obsession maladive de la pureté de la race est bien là et conduit également à es convocations, arrestations autoritaires, tortures… La fascination du pouvoir et le « for the better good » vient justifier la  politique du pire (ou le pire de la politique). Il n’y a pas jusqu’aux runes du livre d’Hermione qui ne suggèrent une réécriture de cette  époque noire.

Le roman policier, surtout, a toujours beaucoup de succès. Surtout quand on remplace une Miss Marple vieillissante (ou un Hercule Poirot grisonnant) par une Hermione pimpante. Les explications s’enchaînent – pas toujours immédiates dans leur déroulement ou leur entendement, mais on admire qu’au final, tout se tienne. Le trio cherche, tâtonne, se trompe une fois ou deux (mais pas plus, il ne reste déjà plus que 400 pages pour dénouer sept ans d’intrigue – un bon instinct est d’un grand secours dans ces cas-là), et ils trouvent. Avec un gentil mot d’explication au lecteur sous imperio – quitte à faire tourner Harry et Tom Riddle (bah oui, He Who Must Not Be Named est maintenant désigné par son petit nom, on vous disait bien que c’était la fin <des haricots>, mes petits chéris) face à face pendant un quart d’heure si besoin est. Voldemort est quand même bien gentil, il laisse à Harry le temps de bien exposer la situation avant d’essayer de le tuer.

Et là on touche au genre romantico-mélodramatique.

Ode de rose

    Parce qu’au fond, tout le monde est plein de bons sentiments. Il n’y a guère qu’Inci pour ne pas avoir douté qu’Harry s’en sortirait sain et sauf, elle a raison : les livres pour enfants finissent toujours bien. Mais justement, à bien finir dans l’allégresse, il ne finit pas si bien. J’étais persuadée qu’Harry mourrait en tuant Voldemort. Et là, il le kill. Après cela, c’eut été vraiment fini. Mais tout le monde est plein de bons sentiments, à commencer par feu le méchant Snape, qui n’est pas un sadique mais un homme de grand courage. Je soupçonnais le double jeu au profit des « bons », mais absolument pas son engouement pour Lily. Le morveux de Draco a toujours, grâce eu martyr de Dumbledore, une âme pure et ses parents sont en réinsertion sociale, parce que ce sont des parents avant tout. Le méchant  est zigouillé, le héros est survivant. Ce n’est même pas un assassin : il n’a pas a proprement parler tué Voldemort, aucun avada kedavra n’est venu souiller ses lèvres pures – Voldemort a en quelque sorte été anéanti par sa volonté destructrice.
    Tout le monde il est beau, il est gentil ; les tables des quatre maisons se mélangent à la fin et accueillent pêle-mêle toutes les créatures vivantes. La fin des clans, de la xénophobie et de racisme. Avènement de l’amour du prochain. Amen. Respect de l’autre avant toute chose, c’est la morale de l‘histoire : voyez le cas Kreacher.
    La propagande moraliste pro-elfe de maison et anti-esclavage pourrait être pardonnée si on ne venait pas nous ajouter cet épilogue gorissime, avec tout plein de morveux partout. Ron et Hermione, Harry et Ginny, ok, mais on n’avait nul besoin d’aller au-delà de la tour Gryffondor. La conclusion du dernier chapitre aura
it fait une dernière phrase parfaite, à contrepied de toute tentative de grandiloquence ou de moralisation. A la place de quoi: « All was well »… that ended well? Minute, c’était censé être une aventure de sorciers, pas un conte de fée – le conte de fée, c’est le destin de la romancière. Pourquoi une fin si gnian-gnian ? est-ce pour clôturer définitivement la saga, fini les émotions de Harry qui en a eu « enough for a lifetime » ? ou pour se laisser la possibilité de narrer les aventures de la progéniture, genre, on est repartis pour un tour, par ici les droits d’auteur ? (si elle fait ça, je la tue (métaphoriquement, of course), et elle tue par la même occasion le mythe potterien.)

 

            Vers le mélodramatique : oraison funèbre.

Ce qui sauve du dégoulinage de bons sentiments, c’est qu’elle tue ses personnages à la pelle. Ils tombent comme des mouches. Heureusement, nous avons eu un sevrage en douceur. Rien de létal dans les trois premiers tomes, juste un orphelin : la mort est lointaine, une réalité sue mais non pas vécue. Au quatrième, première victime, mais finalement, Diggory, on s’en foutait un peu, (mal) tombé là comme un cheveu sur la soupe. Pas de grande émotion, mais bon, l’innocence persécutée, ça marque. Au cinquième, les choses se corsent, puisque la bonne étoile d’Harry s’éteint en la personne de Sirius. Sa mort annonce celle de toute la constellation – l’aurore, c’est dangereux  (Si vous avez une réminiscence d’une brillante phrase de Legolas, je me sentirai moins seule). Au sixième, le monde s’écroule : Dumbledore tombe de haut, Harry et nous avec. Les vannes sont ouvertes – faites feu ! Mad-Eye, Dobby, Tonk, Lupin, Fred, Snape et de nombreux autres encore. De quoi adoucir un peu ces pertes cependant : Mad-Eye était un aurore, Dobby se fait remplacer par Kreacher (et puis, il est enterré avec ses chaussettes), Lupin est  un loup-garou potentiellement dangereux (j’ai plus de mal pour Tonk, d’autant plus qu’ils lui ont donné une touche vraiment sympa dans le cinquième film) Fred a une copie certifiée conforme et le couple Tonk-Lupin laisse un neveu à Harry, histoire qu’il endosse le rôle et rappelle à sa mémoire Sirius.

 

            Des effets rétroactifs du cinéma sur la littérature [ou comment faire croire que l’on étudie les pistes du cours de philo sur Walter Benjamin]

L’écriture de J.K. Rowling est presque cinématographique. Est-ce l’influence des adaptations ? Les descriptions sont très visuelles et surtout les dialogues sont de plus en plus présents – avec les cris en majuscules, on entendrait presque les modulations de volume (ces cris silencieux sont d’ailleurs éprouvants. En plus, ils attirent l’œil et poussent à sauter des lignes – c’est maaaaal). L’influence filmique se retrouve   jusque dans la petite phrase désinvolte qui tue tandis qu’on se massacre ; et la fin hollywoodienne (Manquerait plus qu’ils finissent avec un cœur qui mange l’écran). Petit cadeau à la Warner Bro ? Les réalisateurs d’effets spéciaux vont s’en donner à cœur joie !

 

            Et puis en vrac, parce que j’en ai assez d’écrire, et que vous en avez certainement encore plus de me lire :

         j’ai bien aimé les français qui en prennent pour leur grade via l’accent de Fleur

         j’ai a-do-ré Ron et son humour !

         Curieux la récurrence du chiffre 7 : 7 tomes, années, horcruxes, Harry quand on le transfère…mais bon, en additionnant le tout, multipliant par le nombre de plumes du Phénix et retranchant le nombre de frères Weaslay, on obtient l’âge du capitaine – à côté, la divination est une science exacte et Trelawney une scientifique émérite.

 

La pottermaniaque a fini l’exposition de ses tocs. A bientôt !

Dans la famille SNCF, je pioche les usagers

    Il arrive que le contraire de patient ne soit pas impatient mais proche de la crise de nerf -dans un voyage en train en face de deux monstres et leur génitrice par exemple. Le genre de trajet qui ne vous rend pas spécialement philanthrope – formulation polissée de « Kill the baby!«  – et la mère, tant qu’on y est. Malgré l’intention – louable, dans un monde où l’enfant n’est plus roi mais despote- de faire taire ses mouchards , on finit par en être aussi saoulé que les deux démons qui ont le diable au corps. Et on n’est visiblement pas les seuls. « Non, maman n’appelera pas papa. Ca fait quatre heures qu’on est parties, maman a déjà appelé trois fois papa, alors qu’il ne nous a pas appelées une seule fois. Si papa veut parler à Clara, il n’a qu’à appeller. » A mon avis, papa regrette sûrement d’avoir un opérateur de téléphone qui capte si bien.

Universe city

          A university for the real world : le slogan de l’université d’Audrey en Australie. Bien que je n’aie jamais posé mon postérieur sur les bancs de la fac française, je peux affirmer que ça n’a rien à voir avec la faculté australienne. Cette dernière commence par vous en mettre plein la vue, avec ses différents campus, ses bâtiment ultras modernes et ses computer labs où des écrans 16/9ème s’étendent à perte de vue.
         Car tout se fait par informatique – contrairement à notre contrée septentrionale hexagonale où internet est considéré comme le diable qui profane le temple du savoir en détournant les scolastiques de leurs sacro-saints parchemins, et où certains professeurs d’anglais un brin réac assimilent Google à gogole, internet est révéré comme un dieu. Une dévotion qui tourne parfois à l’aveuglement, me prévient Audrey qui, lors d’un de ses devoirs qui devait être rédigé entièrement à partir de sources électroniques, s’est vu ôter des points pour avoir transformé la webographie en bibliographie (le web n’étant pas encore abondamment pourvue en historique du nucléaire, à l’exception de quelque propagande de ses utilisateurs – voilà, si vous cherchiez un sujet de recherche et de thèse non encore exposée aux toiles d’araignées sur la toile, c’est chose faite). Dingue qu’on ne puisse encore appréhender cette nouvelle technologie sans avoir recours au vocabulaire usé de la moralité. Pas de juste milieu ; mais un usage équilibré et critique suffirait à ce que tout aille pour le mieux sans que l’on tombe dans le meilleur des mondes.
         Impossible donc d’étudier en Australie sans avoir d’ordinateur. Tous les devoirs – qui sont d’ailleurs plus des recherches, des analyses, parfois presque des papiers (journalistiques)- doivent être dactylographiés. L’écriture manuscrite est un signe d’archaïsme que l’on déchiffre presque aussi bien que les manuscrits médiévaux calligraphiés en gothique – et quand on s’entend demander « C’est quoi le Moyen- Age ? », on n’est pas près de déterrer la pierre de Rosette. La correction du travail suit un itinéraire digne de l’administration française, et il faut attendre de recevoir un mail pour faire biper son code barre et obtenir les fruits de son labeur. La notation s’échelonne de 1 à 7, 7 étant la plus haute note.

        Moins étonnant, mais plus important, voire inquiétant est le choix des matières. A fond sur le business, « à quoi ça sert d’étudier les langues, l’histoire, ou la sociologie ? ». A QUT (l’université d’Audrey), ils ont carrément décidé de fermer les humanities. Et quand on nous demande « C’est quoi la philosophie ? », on vérifie l’étanchéité de la porte de sa tour d’ivoire, et on hésite entre l’ouvrir pour en faire un musée ouvert aux businessmen ou la verrouiller à double tour pour s’enfermer dans sa secte. Un autre monde, celui de la majorité de la population en fait – même si une part résiste et manifeste. C’est quoi la philosophie ? – difficile à expliquer, en fait. Un peu comme le concept franco-français de classe prépa. Une fois qu’on a hasardé une ébauche de réponse, la réaction est immédiate : « Mais c’est fatiguant, il faut réfléchir tout le temps ». Cet été, j’ai décidé de me mettre au parfum de l’air du temps : je vais aller encrouter mes neurones en les tartinant de crème solaire et m’en tenir à la croyance – un esprit saint dans un corps sain.
        Avant d’aller léguminer (ta gueule, word, je néologise quand je veux) au soleil, j’observe la sortie des collégiens. Pour le prestige de l’uniforme, faut voir. Mais pour le look, il faudra repasser : certains s’en sortent avec du bleu marine ou du vert bouteille, mais d’autres écopent de bleu layette et de marron passé. Les garçons sont mieux lotis que es filles, dont les jupes sous le genou (c’est-à-dire ni courtes, ni longues – coupées comme des sacs à patates) combinent la mode scout, cléricale et mémère –un cocktail explosif des plus sexy. Bardés de leur sac de sport, les high school sortent tôt – « après on s’étonne qu’ils n’aient rien dans la tête », râle Audrey, « ici, on peut même passer sa scolarité sans faire d’histoire. » Ils n’en feront pas un camembert en tous cas – ou alors sous forme de plastique pasteurisé.
        Les universitaires n’étudient pas non plus des masses – 13 heures par semaine ne semblent pas mener directement au surmenage. D’autant plus que les cours sont plus des pistes de réflexions à développer soi-même (ou pas – hein Dre, qui obtient 7 en bâclant la veille de la deadline) que des cours proprement dits – on parle d’ailleurs de lectures, c’est-à-dire de conférences. Pas de leçons donc, mais des travaux à rendre. Les domaines sont variés, l’nuversité autralienne offrant quelques belles idées comme des cours de creative writing. Les cours en eux-mêmes sont plutôt attrayant, divertissant à grands coups d’écran géant, d’extraits de films et de powerpoint reprenant les clés du cours (vous ne viendrez pas vous plaindre que l’écriture du prof n’est pas lisible ni que la poussière de la craie vous fait tousser). On ne sait plus très bien si on s’amuse en travaillant ou si l’on travaille en s’amusant.
        Critique mais lucide : si les étudiants ne s’éreintent pas intellectuellement, ils se tuent quand même à la tâche. Outre le temps que demandent les recherches, le prix des études oblige à cumuler les boulots ou à avoir Crésus comme parent – d’où les 13 heures de cours hebdomadaires. Certains bossent même avant de faire leurs études, histoire de faire des économies. Etudiant n’est donc pas synonyme de « jeune », et il n’est pas rare de croiser des adultes sur le campus – il existe même une garderie pour ceux qui sont déjà parents – à moins que parents et enfants étudient en même temps, cas possible, d’après une anecdote que m’a rapportée Audrey.

Un autre monde vous, disais-je. Downunder.
Technologie à tout crin versus par-cœur écœurant. Reste à savoir qui est tombé sur la tête.

Of kangaroos and men

     Le pays des kangourous est d’abord celui des moutons : ils sont plus nombreux que les habitants. ¨Pourtant, la viande que l’on met à toutes les sauces, c’est le poulet et l’animal qui fait le pendant de l’émeu sur les pièces de cinquante centimes, le kangourou. Pour approcher cet animal mythique, nous sommes allées au zoo. Nous avons pu caresser et même nourrir ces bêtes qui ont un vague air de lièvre dans la gueule… (là, je viens de signer mon arrêt de mort, je sens gronder l’indignation d’Audrey ). Pour les bonds effrénés, il faudra repasser ; ils somnolaient comme des chats au soleil. Mon véritable coup de cœur animalier fut moins les koalas (mais manger et dormir, ça me va pour une vie future – la puanteur en moins si possible) que les wombats, ces drôles de cochons d’inde géants à tête d’écureuil et qui marchent parfaitement au rythme de la musique de Fantasia.